POINT DE RENDEZ-VOUS :
DIMANCHE 20 SEPTEMBRE À 14H30
DEVANT LA ROTONDE DE LA VILLETTE :
6-8 Place de la Bataille Stalingrad 75019 Paris
METRO : JAURES OU STALINGRAD
BUS : LIGNES 26-46-48
ARRIVÉE : Mairie du 19ème, face au
parc des Buttes-Chaumont
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200 000 chiens à Paris, c’est au minimum 200 000 électeurs et au maximum 2 millions si on compte tous les membres d’une famille et les amis des chiens. De quoi faire la différence à toutes les élections !
La filière canine, c’est 5 milliards/an selon le rapport Vautrin déposé à l’Assemblée nationale en 2009 ! Voici un extrait de sa superbe introduction :
Si l’on en croit Charles Mouton, un des meilleurs amis du chien, celui-ci serait l’animal qui aurait connu la plus ancienne cohabitation avec l’homme (1). C’est en effet en Mésopotamie, dans l’actuel Irak, que l’on trouve, datant de plus de quinze mille ans, les premières traces d’une vie domestique partagée entre l’homme et le chien. Au nord de la Palestine, ont été récemment découverts les restes d’un squelette humain aux côtés de ceux d’un jeune chien dont il était peut-être le maître, enterrés là ensemble il y a environ douze mille ans.
Progressivement, le canis s’était détaché du lupus. Leur origine commune, qui remonterait à environ trois cent mille ans avant Jésus-Christ, ne fait aujourd’hui plus de doute. Mais on ne sait pas exactement comment la scission s’opéra. L’hypothèse la plus vraisemblable renvoie à la responsabilité de l’homme. Il est, en effet, probable, qu’autour des campements et des foyers de celui-ci, des groupes de canes-lupi rodaient et tentaient de s’approcher pour chaparder quelque relief de viande tout en se tenant à distance par crainte du feu. Certains, à la fois plus courageux et moins farouches, osèrent s’avancer davantage et finirent ainsi par entrer en contact avec l’homme. S’apprivoiser l’un à l’autre, au sens où l’entendait Antoine de Saint-Exupéry (2), nécessita sans doute plus de mille ans. Mais le processus était irréversible et l’alliance finit par se conclure pour la plus grande satisfaction des deux parties.
Il faudrait encore attendre cinq mille ans pour que l’homme apprivoise le cheval, pourtant présent sur terre bien avant lui, apparu il y a environ soixante millions d’années(3).
…
Dans l’Amérique précolombienne, Mayas et Aztèques déposaient des chiens dans les tombes pour servir aux défunts de guide vers l’au-delà et assimilaient son image à celle du Dieu du soleil couchant.
Ainsi l’image du chien a-t-elle toujours été, et partout dans le monde civilisé, associée aux éléments fondamentaux de l’existence : la naissance, la nourriture, la reproduction et la mort, avec un caractère prédominant pour cette dernière.
Le chien incarne les contradictions de la vie humaine, ce qui explique largement pourquoi, à la différence des autres animaux, il jouit d’un statut extrêmement ambigu, balançant entre côté clair et côté obscur.
Pourquoi aussi, jusque dans la législation, il oscille entre régimes totalement opposés : protection du chien contre les mauvais traitements humains, protection de l’homme contre les dangers recélés par le chien. Mais la nature, essentiellement affective, des relations canido-humaines, même dans les cas où le chien est d’abord un travailleur qui assiste l’homme dans sa tâche, a longtemps fait obstacle à l’organisation rationnelle d’une filière canine. En France, comme dans les autres pays d’Europe, on observe une organisation essentiellement empirique, qui nécessite aujourd’hui une mise en ordre autour de quelques principes de bon sens.
Nous payons 20% de TVA pour l’alimentation de nos compagnons. Et qu’avons-nous en échange ? Sanctions, ignorance de la contribution du chien à la civilisation, hostilité, brimades et désagréments.
La liberté du chien en ville est la liberté de ses maîtres car, au bout d’une laisse, il y a un être humain qui se promène avec son chien, non seulement pour qu’il puisse faire sa pause technique mais aussi parce qu’il est agréable de se promener avec son compagnon, de jouer avec lui et de partager avec lui le plaisir de la représentation de la nature en ville, dans les parcs et les jardins de Paris.
Les ignorants ne comprennent pas que maître et chien forment un couple solidaire qui existe depuis le début de l’humanité. Sans le chien, l’humain ne serait pas passé du stade de chasseur/cueilleur à celui de sédentaire/cultivateur/éleveur.
Le chien joue de multiples rôles dans notre société que certains s’évertuent à ignorer : compagnon, sentinelle, assistance aux aveugles et autre handicapés, détecteur de maladies, de drogues ou d’explosifs, sauveteur en mer, chien de chasse, chien de berger, sauveteur en montagne, recherche de personnes disparues, dissuasion d’agression et d’intrusion, surveillance des enfants et compagnon de jeu, confident des rois, des reines et des présidents, etc.
Toutes les grands capitales d’Europe ont des parcs canins, des espaces réservés et protégès où les chiens rencontrent leurs semblables, jouent en liberté tandis que maîtresses et maîtres socialisent, échangent tuyaux et expériences.
Pourquoi Paris est-il aussi réticent à accorder aux chiens et à leurs maîtres ce que quelques villes françaises et toutes les grandes capitales occidentalent leur accordent ?
Lorsque j’ai exposé le problème au maire du 19ème, j’ai été surprise d’entendre qu’il confondait parc canin avec chiottes pour chiens ! Il m’a ensuite expliqué qu’il n’était pas question de « privatiser » le parc des Buttes-chaumont et qu’il ne cèderait pas aux demandes des cyclistes comme à celle des propriétaires de chiens. Et pourtant il ne s’offusque pas de tous les coureurs qui insultent et bousculent les flâneurs qui déambulent dans le parc !

Ma chienne se baignant dans la petite cascade des Buttes-Chaumont. Photos LC
Les jardiniers protestent contre les dégâts que font les chiens en jouant autour du ruisseau de la grande cascade, or ce problème n’existerait pas si un espace dédié était accordé aux chiens ET à leurs maîtres. C’est une question de bon sens et d’humanité qu’ont compris toutes les grandes capitales occidentales à l’exception de Paris. Pourquoi ?
La Connectrice
Le communiqué du comité OKA organisateur de la manifestation de dimanche http://www.monchienmaville.com/
14 sept 2015
Une manif, sinon rien
Par Christine d’Hauthuille, journaliste et coordinatrice du Comité OKA
Si nous avons choisi de manifester une troisième fois dans les rues de Paris ce n’est ni par plaisir, ni par goût prononcé et acharné de défiler, mais le constat est là : Devant l’indifférence et l’inaction totale de nos élus, avons nous le choix ? Pour preuve, lorsque nous avons soumis un questionnaire concernant l’avenir du chien en ville, aux 20 maires d’arrondissements de Paris, seulement deux mairies nous ont répondu : la mairie du 20ème constatant de nombreuses plaintes de riverains concernant les « cdc » (les crottes de chiens) et la mairie du 14ème, la seule a avoir ouvert un square de liberté pour les chiens, place Denfert-Rochereau. En clair, 18 arrondissements ignorent totalement les 200 000 chiens parisiens et leurs propriétaires. Un manque de considération qui laisse pantois.
A qui s’adresser pour faire entendre notre voix, à la mairie de Paris, aucun chargé de mission, lié à la cause animale et dans les mairies aucun interlocuteur ne se presse pour répondre. Le discours avec les élus restent globalement le même : « nous avons d’autres priorités ». Défendre la place du chien en ville ne fait pas sérieux aux yeux de nos représentants et les sourires en coins des interlocuteurs nous confirment dans ce sens. Et pourtant dans cette ville de grande solitude, le chien a un rôle social important. Alors le propriétaire de chien parisien se sent-il le mal aimé de la cité ? Il suffit de s’entretenir au quotidien avec les maîtres pour accumuler des témoignages : « Rien n’est fait à Paris pour les chiens, il n’y a que des interdits ». Il est toujours utile de rappeler que près de 85% des parcs et squares de la capitale sont inaccessibles aux chiens.
Après le 1er arrondissement et le 5ème l’année dernière, c’est maintenant au tour du nord est de la capitale. Pour que cette manifestation soit un plaisir aussi pour les chiens nous partirons de la rotonde de la Villette place Stalingrad et nous remontrons par les quais pour rejoindre la Mairie du 19ème, située juste en face du Parc des Buttes Chaumont. Un parc de plus de 25 hectares où les chiens en laisse sont autorisés. Ce parc attire les chiens du quartier, certains riverains nous expliquant qu’ils ont choisi de vivre ici pour la proximité du parc. Les Buttes Chaumont attirent aussi les propriétaires d’autres arrondissements. C’est le cas de cette jeune comédienne, qui vient du 9ème, pour faire courir son jeune teckel : « dans mon quartier il n’y a que le trottoir. Il m’arrive après la fermeture du parc, d’escalader la grille, pour le laisser gambader une demi heure ». Comme elle, nombreux sont les propriétaires qui lâchent leurs chiens, pour qu’ils s’amusent et se sociabilisent entre eux ! Ils savent qu’ils sont dans l’illégalité mais qu’importe, voir son chien se dépenser et être heureux n’a pas de prix ! C’est pour éviter de se retrouver comme « délinquant canin » qu’ils réclament des espaces de liberté pour leurs chiens
Ils étaient nombreux dimanche au parc, de toutes les tailles, de toutes les races, chiens et propriétaires confondus. A la remise de nos flyers et appel à la manifestation, à part quelques mauvais promeneurs, les retours sont chaleureux et encourageant. Pas besoin de long discours pour convaincre, les propriétaires sont les mieux placés pour se rendre compte que rien n’est fait sur Paris pour faciliter leur quotidien.
Et comment ne pas remercier ceux qui à leur tour se proposent de mobiliser les propriétaires de leur quartier. Car dans le monde chien, si on connaît pas forcément le nom ou prénom du propriétaire, on reconnaît souvent celui du chien.
C’est en échangeant avec les propriétaires que nous sommes convaincus du bien fondé de notre mission. Le chien est surtout en temps de crise reste un compagnon et un lien social indispensable.
Anne Hidalgo s’était engagée en campagne électorale. Le temps passe et nous ne voyons toujours rien venir. Si les publicitaires ont compris que le chien aimé des français, pouvait aider à vendre une voiture, des téléphones ou promouvoir les services d’une banque, les politiques, eux s’en soucient le moins du monde. Ceux qui ont toujours un avis sur tout devraient jeter un coup d’œil sur les nombreuses études scientifiques qui démontrent qu’avoir un chien à ses côtés est très bénéfique pour l’homme.
Si on se félicite que la mairie de Paris « bichonne les abeilles », comme titrait récemment le Parisien, on aimerait bien que les chiens subissent enfin le même sort !
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