J’ai assisté l’autre soir à une séance consternante de « Mots croisés » dés-animée par l’impuissant Yves Calvi http://mots-croises.france2.fr/. Chaque invité y défendait son bout de gras. Il n’y a pas eu de débat mais seulement des disputes entre représentants de corporations ou de programme. Une insulte de plus à l’intelligence des Français et les chances d’amélioration de notre société.
Observations sur le comportement des jeunes : danse du ventre et main aux couilles
Rachida Dati a affirmé que la délinquance des mineurs était en progression et je veux bien la croire sur la base de mon expérience personnelle. La plupart des jeunes que je rencontre sont impolis, arrogants, agressifs, insolents, pervers, menteurs et grossiers. Ils ne s’excusent jamais, ont toujours raison et utilisent des arguments du genre « j’ai bien le droit de … », « tu couches avec ta chienne… », « tu as une chienne, tu es une chienne… » , sale blanche raciste, etc.
J’ai été également plusieurs fois confrontée à un comportement dont j’ignore l’origine. Demandant poliment et gentiment à un ado ou un jeune de cesser ses nuisances, celui-ci se lance dans une sorte de danse du ventre, la main aux couilles, agitant les mains en l’air tout en me lançant des invectives un sourire satisfait aux lèvres. Provocation évidente, satisfaction de narguer une adulte et mépris de la femme sont affirmés à la fois par la gestuelle et par les paroles vulgaires et agressives.
Lorsque les enfants sortent par groupes des collèges et lycées voisins, les gentillesses fusent entre eux ou à l’égard des passants : « Nique ta mère… », « Je vais te niquer », « Tu m’as traité … », tout cela baragouiné dans une langue qui ne ressemble pas au français même si elle en use des mots. Ils crient, bousculent sans jamais s’excuser et se déplacent en hordes sauvages.
Les bousculades sont courantes. Les petits groupes ou les individus ne connaissent ni usages ni politesse . On s’engouffre dans les bus par la porte du milieu en empêchant qu’elle se referme pour obliger le conducteur à attendre les copains qui montent sur le marchepied, baragouinent qu’ils viendront plus tard et s’en vont sans souci des passagers qu’ils ont retardés au profit de leur amusement égoïste et encore moins du conducteur qui est de fait leur larbin. S’ils sont assis dans le bus, ils ne se lèvent jamais pour céder la place à une personne âgée ou chargée. Lorsqu’ils « gardent » la porte, ils ne s’effacent pas pour laisser descendre les voyageurs et ne proposent jamais leur aide aux personnes âgées qui peinent à sortir avec leur caddy ou en s’appuyant sur leur canne. Il faut dire qu’ils sont très occupés à rigoler entre eux à voix haute, crier dans leur portable. Tant pis pour les voyageurs qui lisent ou qui ont besoin de calme. D’ailleurs il est rare que ces personnes s’expriment tant elles craignent de recevoir des insultes, éventuellement des coups et aussi parce qu’elles savent que les « jeunes » n’entendront pas leur remarque.
Souvent, adossés au mur, les plus grands vous interpellent pour une cigarette. Lorsque vous refusez, les insultes et les menaces pleuvent.
En dehors des heures de classes, la plupart de ces enfants trainent en bande. Ils vont faire les cent coups dans le parc, parfois se castagnent avec d’autres groupes et vont éventuellement boire de la bière et fumer du shit dans les endroits peu fréquentés. Les gardiens du parc ont maille à partir avec de nombreux comportements inciviques, en particulier l’intrusion d’excités à scooter. Un gardien antillais qui tentait de chasser les intrus s’est entendu insulté par des cris de singe.
J’ai vu en jour dans un supermarché deux gamins jouer à « j’emmerde le caissier ». La fille et le garçon ont rempli à ras bord un caddy de sucreries et de biscuits, ils les ont fait scanner à la caisse et à l’annonce de la facture ont annoncé au caissier en rigolant aux éclats qu’ils ne prenaient pas la marchandise….Le pauvre caissier a du aller chercher un panier, ramasser toute la marchandise et annuler le ticket tandis que les clients patientaient dans une file qui ne cessait de s’allonger.
Lorsque les plus jeunes sont accompagnés de leur parents, ceux-ci leur donnent toujours raison et justifient tous leurs comportements inciviques en insultant la victime. L’insulte la plus usitée est « raciste ! ». Dans le bus, ces parents-là ne donnent jamais l’exemple à leurs enfants en parlant à voix basse, un baissant leur musique, en laissant leur place aux personnes âgées ou chargées ou handicapées, et encore moins en aidant à descendre ou monter dans le véhicule une personne objectivement en difficulté.
Les plus jeunes enfants traînent dans les rues, les placettes, les bords du canal ou le parc dès l’âge de 5 ans, sous la surveillance des « grands » de 8-10 ans. A partir de 12-13 ans, ils sont plus mobiles et font des « plans ». C’est à cet âge qu’ils vont commencer à repérer, dealer, à voler, à receler sous la houlette des plus grands de 17-18 ans. Comme me l’avait confié un gamin de 16 ans passant en conseil de discipline pour vol d’ordinateur au lysée : j’ai toujours vu ça depuis que je suis tout petit. Les enfants qui traînent sont surtout des garçons obsédés par le sexe. Ils ne parlent que de cela entre eux et visionnent de la pornographie à foison; Ce n’est pas l’offre qui manque sur les étranges lucarnes, même aux heures de grande écoute sur les chaines de la TNT. L’éducation sexuelle des enfants se fait pour la plupart en visionnant des films pornos dans lesquels l’image et le rôle de la femme sont particulièrement dégradés. Souvent dans le même temps, leurs parents vont se liguer contre les cours d’éducation sexuelle à l’école et les cours de biologie. Les enfants apprennent ainsi très tôt à jouir de la transgression institutionnalisée. Ils apprennent l’hypocrisie, le mensonge, la manipulation, le mépris de l’autre, l’égoïsme, le ccynisme, le double langage et j’en passe.
Selon un dernier sondage, les Français jugent les jeunes « égoïstes » . http://www.20minutes.fr/ledirect/829068/sondage-jeunesse-jugee-egoiste-confrontee-aussi-plus-difficultes
Schizophrénie à l’école qui enseigne mais n’éduque pas
A l’école, la schizophrénie est de règle. On y enseigne, on n’éduque pas. Ne pas confondre transmission des savoirs et respect de la discipline. Et pourtant, la personne chargée de faire respecter les règles scolaires se nomme « conseiller d’éducation ». Les profs disent qu’ils sont là pour enseigner et que l’éducation est de la responsabilité de la famille. Une séparation arbitraire et absurde car l’enfant passe plus de temps à l’école qu’avec ses parents et qu’il est difficile dans la réalité de séparer les deux. Aucun individu ne possède un cerveau exclusivement réservé à l’acquisition des connaissance et un autre cerveau dévolu à la gestion de ses comportements en société.
Des professeurs de politesse
La politesse n’est pas plus innée que la physique ou les mathématiques. Si elle s’apprend, c’est donc qu’elle s’enseigne. L’enseignement étant à la charge des enseignants et des professeurs, l’enseignement de la politesse devrait être donné par des professeurs à l’école, à partir de la maternelle. Ainsi se mettraient d’accord les tenants de l’éducation à la maison et de l’enseignement à l’école.
Les parents ne sont pas plus compétents en politesse qu’en physique ou en mathématiques et on ne voit pas comment ignorant eux-mêmes les usages de la politesse ils pourraient la transmettre à leurs enfants. Il suffit de voir comment se comporte la majorité des gens pour comprendre que la politesse est la grande oubliée des concepts du « vivre ensemble », du « politiquement correct », du droit-de-l’hommisme, de « l’action citoyenne », du « respect de la planète » et de toutes ces belles notions détournées au profit économique et politique des uns et des autres.
Dans les transports en commun, la RATP fait des efforts de rappel de politesse mais ce ne peut que conaincre les conaincus et laisser indifférents celles et ceux qui ne possèdent pas le minimum de connaissances des usages de la politesse. Par exemple, qui sait qu’on laisse toujours sortir avant de rentrer ? que ce soit dans un immeuble, un magasin, une salle de classe, un hall public, un appartement privé, une salle de bains, un bus, un train ou un métro. Qui respecte cet usage dont la logique est évidente ? Si peu de gens que la RATP s’est fendue d’un affichage dans le métro, lequel reste lettre morte. Il suffit de prendre les transports en commun pour s’en rendre compte.
La politesse c’est donner la priorité aux gens qui montent sur ceux qui descendent d’un escalier ou d’une rue inclinée, c’est laisser le côté immeuble aux enfants, aux personnes âgées, handicapées ou chargées, c’est s’excuser quand par inadvertance on bouscule un passant, c’est descendre d’un trottoir étroit pour laisser la priorité à des personnes plus fragiles, c’est éviter de circuler à biccylcette, moto, scooter, roller, planche à roulette, trottinette sur les trottoirs ou, si on est obligé de le faire, donner la priorité aux piétons, c’est dire bonjour quand on pénètre un magasin ou un espace clos et au revoir quand on en sort, c’est dire merci quand on reçoit quelque chose, ne serait-ce qu’un ticket de caisse, c’est regarder en face un interlocuteur quel qu’il soit, c’est chercher à être plus positif que négatif dans ses propos, c’est parler sans crier, c’est éviter de répondre au téléphone lorsqu’on est en conversation avec quelqu’un en face à face, etc. Toutes ces petites choses ont pour objectif de faciliter et de rendre plus agréables les relations avec autrui. Les Américains qui sont un peuple composé de multiples nationalités et cultures peuvent donner des leçons de politesse aux Français qui se moquent de leur formalisme. Il est pourtant évident qu’un tel melting pot ne fonctionnerait pas en tant que nation s’il n’avait adopté un consensus dans lequel la politesse tient une grande place avec le respect de la loi et l’omniprésence du drapeau national.
Privilégier la prévention à la punition
La prévention du crime et du délit est essentielle. Quand le mal est fait, on peut toujours punir, on ne réparera jamais le préjudice subi par les victimes, a fortiori quand elles ont été assassinées. C’est là que l’école doit jouer son rôle à plein dans la mesure où presque tous les enfants passent par elle. L’école pourrait, si elle le voulait, lisser l’éducation des enfants en la ramenant à un dénominateur commun de sociabilité. Or non seulement l’école échoue trop souvent à transmettre aux enfants les enseignements de base comme la lecture, l’écriture et l’arithmétique mais elle refuse de les éduquer au prétexte qu’on ne s’immiscie pas dans les affaires familiales et que l’éducation est l’affaire des parents. Avec de tels principes, l’école est la première victime de cet anachronisme incohérent Les profs sont chahutés quand ils ne sont pas insultés et agressés et les élèves sortent de la scolarité avec d’énormes carences et un deficit d’adaptation sociale et de connaissances qui les empêche de s’insérer dans la société et de se construire un avenir digne de ce nom.
La France attache trop d’importance aux diplômes et pas assez aux comptétences et potentiels des individus, certes, mais ceci n’explique pas tout. Un jeune super diplômé qui ne maitrise pas correctement le français écrit et parlé, qui ignore les usages élémentaires de la politesse, qui ne sait pas organiser son travail, qui ignore le fonctionnement de l’économie, de la socité et de l’entreprise, aura peu de chances de se faire embaucher de manière durable car il ne possède pas toute sles qualités requises pour faire un bon collaborateur. De même la formation des dirigeants politiques et industriels qui cultivent des visions à court terme et sont extrêmement égocentriques leur donne rarement la capacité de partager avec des jeunes, mêmes les mieux formés et éduqués, le travail et la richesse induite par celui-ci.
Les mauvais exemples viennent de haut
Car tout dirigeants qu’ils soient, les patrons politiques et économiques manquent drastiquement de politesse. Quand le président de la République française répond « Casse-toi pauvre con », on est consterné. Quand Jean-Paul Guerlain associe les noirs à la paresse, on se demande s’il a été à l’école. Quand on voit l’Assemblée nationale rendre hommage à un député qui s’est suicidé après avoir assassiné sa compagne qu’il cognait régulièrement, on cauchemarde. Quand on apprend que des curés, des éducateurs ou des enseignants sont pédophiles, on désespère. Quand un futur président de la République assume sa pratique de l’usage de la prostitution et qu’il est soutenu par tout ce que la France compte d’intellectuels et de politiques, on se dit que la France est un grand bordel. Quand on entend que la femme la plus riche de France, une certaine Liliane, cache son magot à l’étranger http://www.lemonde.fr/societe/article/2011/11/21/nouvelles-revelations-dans-l-affaire-bettencourt_1606842_3224.html,on se demande comment on pourra apprendre l’honnêteté, la solidarité et le sens du bien commun aux enfants.
On va peut-être me dire que tromper le fisc n’a rien à voir avec la politesse. Ce n’est pas mon avis car la politesse indique le respect inconditionnel parce que formel. On est poli avec tout le monde ou on ne l’est avec personne. Soit on respecte l’humanité entière, tout le vivant, soit on ne respecte rien ni personne. Il ne peut y avoir de demie mesure dans la politesse car c’est une attitude existentielle.
Quelles punitions pour les criminels ?
Un criminel doit obligatoirement être mis hors d’état de nuire par sa mise à l’écart de la société. Il ne lui donne pas le choix et on ne va pas le plaindre. Sa surveillance s’impose donc mais comment l’exercer?
Les prisons font la preuve de leur échec. La prison n’empêche pas la récidive au point que les représentants du Syndicat de la magistrature ont souvent à la bouche l’accusation qui tue « Vous voulez les enfermer à vie ? » C’est ce que répétait un certain Bonduelle sur le plateau d’Yves Calvi. Oubliées les victimes. L’accusé reste au centre des débats : on doit lui donner la chance de se réinsérer, les condamnation à vie transforment les détenus en fauves, etc. Et puis on nous raconte que les récidives sont rares. Peut-être pour les crimes de sang mais en matière de délinquance, les policiers sont les premiers à se plaindre de devoir interpeller à répétititon les mêmes individus.
La prison a donc une fonction essentielle, pour ne pas dire unique, protéger la société des individus dangereux. Et là on retrouve l’un des points d’achoppement du débat actuel. Comment savoir si un individu est dangereux. Comment évalue-t-on sa dangerosité ? Dans « Mots croisés », Georges Fenech donnait l’exemple des bonnes pratiques d’autres pays sans réussir à convaincre le psychiatre de service qui semblait penser que le système français était tout à fait satisfaisant. Pourtant, non seulement ce système dans sa meilleure expression avait échoué à déterminér la dangerosité de l’assassin d’Agnès mais il avait émis un avis opposé à celui des copains de Matthieu qui déclaraient qu’ils savaient qu’il recommencerait. On a déjà entendu cela dans d’autres affaires quand une victime précédente est persuadée de la dangerosité de son agresseur mais que les représentants des institutions émettent un avis contraire. C’est tout de même troublant. Ainsi une parole n’aurait d’importance que si elle est étiquetée et reconnue comme « valable ». Dis moi d’où tu parles et je te dirai si tu as raison. C’est là une attitude trop fréquente dans la société française, une attitude qui illustre le dicton : « on ne prête qu’aux riches ». Les Institutionnels semblent être plus soucieux de faire valoir leur vérité que de prendre en compte la réalité. A ce ropos le faux débat de « Mots croisés était un bon exemple de ce fonctionnement délétère. Chaque honorable invité préchait pour sa paroisse. Chacun prenait tour à tour la parole pour vanter son action en tant que ministre pour Rachida Dati et Elisabeth Guigou, en temps de medecin chef psychiatre pour le psychiatre, en tant que magistrat pour Bonduelle, etc.
Il ressort de mes observations qu’il y a un très mauvais esprit chez nos responsables. Encore une fois le souci du bien commun est absent. Chacun, chacune prêche sans vergogne pour sa paroisse. On n’est pas sortis de l’auberge…
Une fois le criminel mis à l’écart, que va-t-on en faire ?
Pour les jeunes, il existe quelques centres d’éducation surveillée ou de rééducation, quel que soit le nom qu’on leur donne. Non seulement il n’y en aurait pas assez mais leurs résultats ne seraient pas probants. Le père Guy Gilbert http://www.guygilbert.net/fr/accueil.html qui oeuvre depuis des décennies pour la rééducation (le rattrappage, la réinsertion, la réhabilitation, comme on voudra les appeler…) des jeunes a sûrement une idée sur la question. Il faudrait le lui demander s’il est encore alerte.http://www.bergerie-faucon.org/index.asp Sauf que les moyens mis en oeuvre par le prêtre sont difficilement réalisables à grande échelle. La bergerie du Faucon accueille 7 jeunes pour un encadrement équivalent plus le personnel nécessaire au fonctionnement du centre. En 35 ans, l’association a accueilli 400 jeunes ce qui est une goutte d’eau dans la mer de la délinquance. Les jeunes sont suivis à leur sortie de la bergerie mais que sont devenus les 200 éducateurs formés par l’association ?
Personnellement, je suis favorable aux Tig (travaux d’intérêt généra)l. Je pense que c’est la meilleure manière de remettre un délinquant sur les rails, à condition que l’affaire soit correctement menée ce qui ne semble pas le cas aujourd’hui faute, comme toujours, de moyens.
Ce n’est pas qu’une question de moyens, c’est aussi une question de mentalités. Quand on sait comment les stagiaires sont malmenés, abandonnés, exploités dans les entreprises alors qu’ils ne sont ni délinquants ni criminels on peut imaginer comment ces derniers seront mal traités.
Les adultes n’ont pas le droit de maltraiter les jeunes par leur cynisme, leur désinvolture, leur dilettantisme ou leur ignorance. Et pourtant, c’est trop souvent ce qui se passe. Je me base pour l’affirmer sur mes expériences et observations personnelles ainsi que sur des témoignages lus ou recueillis personnellement. Certes, il y a des exceptions mais ce n’est pas l’objet de mon propos. Les exceptions n’ont que la valeur de démontrer qu’il est possible de traiter les jeunes correctement et que certaines entreprises le font. Le management à la française est une catastrophe reconnue développée récemment dans The Economist http://www.slate.fr/lien/46573/management-france-travail-entreprises-economist.
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