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Agression antisémite le 20 mars à Paris 19. La victime témoigne

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Une fois de plus, la » religion de paix et d’amour » a frappé sur notre territoire un homme pour la seule raison qu’il était juif. Richard David a été blessé physiquement, psychologiquement et moralement

Je présente à Richard David mes meilleurs vœux de rétablissement et je salue son courage

Il est inadmissible que des soldats autoproclamés de la haine fassent la loi en France en développant le racisme anti blanc et anti juif

Il serait temps de mettre fin au djihad en France et aux menées de ces jeunes lâches (à trois contre un homme de 50 ans !)

La Connectrice

source http://jssnews.com/2014/04/01/rencontre-avec-la-victime-de-la-terrible-agression-antisemite-du-xixe-arrdt/

Rencontre avec la victime de la terrible agression antisémite du XIXè arrdt.

Publié le : 1 avril 2014

Exclusif JSSNews: Richard David est enseignant. Le jeudi 20 mars dernier, il a été victime d’une terrible agression antisémite commise dans le 19e arrondissement de Paris alors qu’il sortait d’un restaurant casher. Par la suite, une courte vidéo dans laquelle il témoigne a largement circulé à travers les réseaux sociaux et n’a pas manqué d’émouvoir la communauté juive. Le Cercle Hatikva -qui lutte notamment contre l’antisémitisme- a rencontré la victime qui a accepté de témoigner pour les lecteurs de JSSNews en répondant aux questions d’Eilat Le Goan et de Yonatane Laïk.

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Cercle Hatikva : Avant tout, comment allez-vous aujourd’hui ?
Richard David : Je ne vais pas mieux car je suis très commotionné, je dors mal, j’ai des angoisses et beaucoup de crises de larmes. C’est très dur de subir une agression. Je ne suis plus rassuré mais je ne veux pas céder. Mes proches sont très touchés et consternés par ce qui m’est arrivé.

Pour tout vous dire, je me sens sali et humilié. On a porté atteinte à ma dignité mais aussi à la communauté toute entière car cette agression était préméditée. Ce n’est pas sans lâcheté que mes agresseurs voulaient s’attaquer à un juif et pour cela, ils ont choisi un endroit désert. Ils cherchaient avant tout à humilier un membre de la communauté pour bien nous montrer que notre place n’était pas ici.

Vous avez accepté de livrer votre témoignage afin de sensibiliser l’opinion publique quant à l’essor inquiétant d’un antisémitisme violent en France. Pouvez-vous nous raconter ce qui s’est passé durant cette soirée du 20 mars ?

Aux alentours de 22h15, je sortais du Tib’s, une pizzeria casher de la rue manin. J’étais à la recherche d’une station de métro et j’ai donc tourné un peu dans le quartier. J’ai pris une route parallèle à la rue Petit avant d’emprunter un passage piéton. J’arrivais vers le milieu de la route lorsque j’ai senti que trois personnes venaient à ma rencontre. J’ai eu l’impression qu’elles me suivaient. Je me suis donc mis sur le côté pour les laisser passer et tandis qu’elles se rapprochaient de moi, je leur ai demandé : « vous voulez quelque chose ? ». A ce moment-là, les trois individus ont commencé à m’insulter en français et en arabe. J’ai notamment entendu « sale juif », « on va niquer ta race » et « sale race de juif ». Il s’agit donc sans ambigüité de propos antisémites.

Ensuite, j’ai été poussé puis maintenu contre un mur par ces trois personnes qui étaient d’origine nord-africaine. Ils m’ont tapé sans retenue. J’ai reçu de nombreux coups violents sur le visage et sur le torse. J’ai 59 ans et ce soir-là, j’étais seul au monde face à des « bêtes enragées ».

Juste après, l’un de mes agresseurs m’a arraché la chemise puis il a sorti quelque chose de sa poche. J’ai pris peur car je croyais qu’il s’agissait d’une arme blanche. En fait, c’était un marqueur. Et il m’a dessiné une sorte de croix gammée sur le torse.

J’ai appelé au secours durant mon agression mais la rue était déserte comme je le disais. Avant que mes agresseurs ne prennent la fuite, ils m’ont dit : « ce n’est pas fini pour toi ».
Je ne saurais les reconnaître car ils portaient des casquettes mais je dirais qu’ils ont entre 20 et 25 ans. Ils ne m’ont d’ailleurs rien volé pas même l’argent que j’avais sur moi. Ils cherchaient à s’attaquer à quelqu’un qui sortait d’un restaurant casher et qui portait une kippa. Ils voulaient tout simplement « casser du juif » ce soir-là.

Par la suite, j’ai croisé un homme dans la rue. Il m’a demandé ce qui m’était arrivé et tandis que je cherchais à rejoindre l’hôpital le plus proche, il m’a dit qu’il fallait appeler la police.

Vous avez porté plainte ?

J’ai bien évidemment porté plainte. Après l’agression, le SAMU est arrivé et m’a emmené à l’hôpital. La police et le corps médical étaient écœurés, ils se sentaient sincèrement concernés par ce qui venait de se passer, j’ai ressenti un soutien moral de leur part.
J’ai passé la nuit aux urgences et je suis sorti vers 8h le lendemain matin. Je suis donc allé porter plainte au commissariat du 19e. Le brigadier qui a pris ma déposition se disait désolé.
Par la suite, on m’a demandé durant l’après-midi de rencontrer un médecin de la police. Il m’a donné neuf jours d’ITT. Après une radio, on s’est aperçu que j’avais le nez cassé en plus des deux hématomes au visage.

Quand je suis sorti du commissariat du 19arrondissement, je suis tout de suite allé dans une synagogue située au sein d’une école juive du quartier. Beaucoup de gens sont venus vers moi. Il faut dire que j’étais encore très marqué par mon agression. Il y a eu un élan de générosité et de compassion. Ils ont appelé Sammy Ghozlan du BNVCA qui m’a écouté et qui a appelé par la suite plusieurs de ses connaissances. C’est aussi à ce moment-là que l’interview vidéo qui circule sur les réseaux sociaux a été réalisée. J’avais besoin d’être soutenu et de retrouver mes valeurs.

J’attends maintenant les résultats de l’enquête qui est en cours.
Avez-vous reçu du soutien dans la communauté ?

J’ai reçu beaucoup de soutien dans la communauté aussi bien à Paris qu’en province. Certaines personnes rencontrées à l’école m’appellent encore et prennent de mes nouvelles régulièrement.
J’ai eu un soutien au-delà de ma propre famille. Quant aux institutions : le SPCJ, le Crif, le Consistoire, le BNVCA et le Cercle Hatikva -qui m’a proposé de témoigner- m’ont apporté leur soutien ainsi qu’une assistance. J’ai également reçu beaucoup d’appels d’Israël et même de New York ! Je dois dire que je suis très touché par les témoignages de soutien nombreux qui me sont adressés.

Je tiens également à saluer la jeunesse juive pour son calme car si elle fut très marquée par mon agression, elle a refusé d’y répondre par la violence ou en brûlant des voitures par exemple.

Plusieurs médias nationaux ont mentionné votre agression. Etes-vous surpris par une telle médiatisation ?

Effectivement, j’ai été surpris que tant de médias de première importance parlent de ce qui m’est arrivé car la plupart des actes antisémites sont habituellement passés sous silence.
Généralement, ce sont les médias communautaires qui se sentent concernés par l’antisémitisme et ce sont ces derniers qui nous informent bien trop souvent des agressions ou provocations qui sont commises à travers la France.

En ce qui concerne mon agression, je sais que RTL, Le Parisien, TF1, France télévisions et France Info en ont parlé d’après ce qu’on m’a dit. En revanche, je regrette l’absence de réaction de la part du gouvernement et plus précisément des ministres de l’Intérieur et de la Justice.

En outre, j’appelle toutes les victimes d’actes antisémites à porter plainte parce qu’il est important de disposer des chiffres réels afin que les gens puissent prendre conscience que cela existe pour que tout cela cesse. En portant plainte, on contribue aussi à lutter contre le climat d’impunité pour les agresseurs car ils doivent être sévèrement punis.

Quel constat dressez-vous sur la situation actuelle en France à l’heure où les violences antisémites se multiplient ?

La violence à l’encontre des juifs est en nette progression en France : il y a beaucoup d’antisémitisme dans ce pays, c’est un fait. Aujourd’hui, je veux témoigner pour retrouver ma dignité mais je le fais aussi pour toute la communauté car nous devons lutter contre ceux qui ont la volonté de minimiser les violences à caractère antisémite.

Je crois que la liberté de pouvoir porter la kippa dans les espaces publics est clairement menacée en France. Parce que j’ai la conviction qu’un juif ne doit pas se cacher et puisqu’il est important pour moi d’affirmer mon identité, je refuse de céder à la peur ou aux intimidations et je continuerai à porter la kippa dans les rues de Paris ! Mais je reste conscient que la seule issue pour avoir véritablement la paix et donc pour vivre notre judaïsme en toute sérénité, c’est bien d’aller vivre en Israël dans ce pays où il est possible de porter en toute sérénité la kippa sans se faire agresser parce que juif.

Propos recueillis par Yonatane Laïk et Eilat Le Goan – JSSNews

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