Vu sur ARTE. Le lait et les bananes, c’est dégoûtant !

Hier soir, Arte diffusait deux documentaires sur des aliments que nous consommons avec plaisir et en abondance, le lait et les bananes. Que d’horreurs à vous dégoûter de ces aliments … si nous prenons ces informations à la lettre dans ce qu’elles ont de plus choquant.

Ce n’est pas pour autant que je cesserai de consommer du lait qui est l’une des bases de ma culture gastronomique et de mes habitudes alimentaires. Déjà, je privilégie le lait bio qui offre quelques garanties sur le traitement honnête des vaches laitières et de leurs éleveurs.

Pour les bananes, c’est pareil, je privilégie la consommation de bananes bio étiquetées entre autres développement durable, commerce éthique, etc.

Personnellement, je me sens assez impuissante face aux abus de toutes sortes qui règnent dans la filière lait et la filière banane et fruits en général et j’espère que les nouvelles générations inventeront des moyens intelligents et efficaces pour mettre de l’ordre dans ces horreurs.

Je consomme bio, local ou petit producteur autant que faire se peut, ce n’est pas LA solution mais cela me paraît être un moindre mal.

LC

 

Concours de monstres. voir les gagnantes du concours du plus gros pis à 2.56

Vache laitière au pis énorme

http://www.huffingtonpost.fr/pierre-sigler/intelligence-des-vaches_b_8044354.html

Malheureusement pour les vaches Holstein, une race laitière sélectionnée pour être ultra-productive, leur production de lait est telle (en moyenne 30 L de lait par jour, 60 L en pic de lactation) qu’elles doivent passer toutes leurs journées à boire, manger et à se faire traire, sans répit. Les vaches à lait sont en même temps enceintes du veau qui déclenchera leur lactation l’année suivante, qui leur sera arraché au bout de 24h. Après 5 ans de cette vie épuisante, ponctuée de mammites (des infections douloureuses des pis) et autres blessures, elles sont envoyées à l’abattoir pour finir en viande hachée.

La planète lait sur Arte

Prochaine diffusion : vendredi 8 décembre à 09h25

https://www.arte.tv/fr/videos/062939-000-A/la-planete-lait/

J’ai déjà eu à débattre en famille de la consommation du lait et de ses dérivés et je n’ai pas été convaincue par sa nocivité pour la santé, l’environnement, l’économie et l’éthique car on peut considérer la production du lait, sa consommation et sa filière avec des nuances. Personnellement, je n’échangerai pas mon lait contre du tofu, déjà parce que je ne digère pas le soja.

Enfant, je buvais du lait tiède au sortir du pis des trois vaches laitières, Noiraude, Blanchette et Roussette, que possédait mon grand père et chaque matin, le métayer déposait au bord de la route un ou deux bidons de lait pour la collecte.  La crème épaisse et parfumée remontait à la surface et je puisais le délicieux aliment ravie de sa nature crémeuse inouïe jusqu’à ce que le métayer m’informe de mon erreur fatale : le lait était rémunéré en fonction de sa richesse en crème et en me l’accaparant, je le privais d’un revenu substantiel…Je révisais donc ma pratique et si mon bol de lait n’était plus aussi crémeux, il restait toujours aussi délicieux.

Nous consommions quotidiennement du lait chaud le matin, des entremets comme le tiapoca et le riz au lait, des œufs au lait, du millas, du flanc, du pain perdu, des yaourts maison avec le ferment lactique et la yaourtière Yalacta, de la sauce béchamel au fromage et du fromage. Nous n’aurions jamais pu nous passer de lait frais à part le lait concentré sucré dont nous tétions le tube en guise de friandise. Autour de moi, les familles en faisaient autant et rares étaient les enfants allergiques au lait.

Une Primholstein (en Normandie). Un pis atrophié. Plus de cornes. Élevage en « stabulation » (traduction : quasi enfermée) http://geographica.net/2013/03/liberons-les-vaches/

Nos trois vaches étaient correctement traitées. Elles passaient leur journée à brouter l’herbe de leur pré et étaient inséminées au maximum une fois par an pour entretenir leur lactation et produire des veaux dont la vente constituait un revenu complémentaire. Rien à voir avec l’élevage intensif qui se pratique aujourd’hui avec des vaches qui parfois ne voient jamais l’herbe fraîche, qui sont génétiquement choisies pour leur capacité à produire des quantités phénoménales de lait avec, comme la race Holstein, d’énormes pis qui les empêchent de marcher. Leur espérance de vie est réduite à cinq ans sachant qu’une vache peut vivre 20 ans.

La documentaire d’Arte nous révèle la terrible maltraitance infligée aux vaches laitières qui a réduit leur espérance de vie de 20 à 5 ans. Désormais, il faut produire toujours plus de lait à n’importe quel prix pour engraisser des multinationales sans scrupules. On observera d’ailleurs dans le film le contraste saisissant entre les producteurs qui rampent dans la bouse de vache pour survivre et la somptuosité des immeubles des multinationales comme ARLA. Exploiter les vaches et leurs éleveurs rapporte des fortunes.

Le documentaire évoque aussi comment ces multinationales ont persuadé les Chinois, les Asiatiques en général et les Africains de consommer du lait, beaucoup de lait. Or, il n’est pas certain que ces changements alimentaires soient sans conséquence. N’a-t-on pas découvert récemment que la recrudescence de cas d’autisme chez les immigrés était la conséquence de modifications de leur régime alimentaire. Attention, je ne dis pas qu’il aurait été prouvé que la consommation du lait parmi les populations qui n’en consommaient pas auparavant provoque l’autisme. Je dis que la transformation des modes alimentaires peut avoir de graves conséquences sur la santé et je cite le cas de l’autisme.

,https://www.youtube.com/watch?v=1QFBLf6eIfo

 

La Banane

https://www.arte.tv/fr/videos/069781-000-A/la-loi-de-la-banane/

Sur ce simple fruit s’est bâti un empire. Comment, entre 1899 et 1989, l’United Fruit Company a planté des bananes en Amérique centrale et y a dicté sa loi. Un éclairant retour aux sources d’une des premières multinationales.
Sur ce simple fruit s’est bâti un empire. Raconter l’épopée édifiante de la banane, entre l’Amérique centrale et les États-Unis, c’est revenir aux sources d’un modèle plus que jamais d’actualité – un capitalisme se jouant des frontières et des lois nationales pour assurer à ses actionnaires des profits maximaux, jusqu’à menacer la démocratie. Quand elle apparaît au tournant du XXe siècle sur le marché nord-américain, la banane, denrée rare et chère, est réservée à une élite aisée. Minor Cooper Keith, entrepreneur visionnaire et dur en affaires, va faire d’elle un produit de consommation populaire, sur lequel il édifiera la première multinationale au monde. Bâtisseur du chemin de fer costaricain, il promet au lendemain de la Première Guerre mondiale aux jeunes nations d’Amérique centrale un développement basé sur la monoculture et l’exportation de la banane, en échange de terres achetées à vil prix, souvent confisquées aux petits paysans indiens, de l’usage gratuit des lignes ferroviaires qu’il construit et d’une quasi-exemption d’impôts.
« Le Poulpe »
Née en 1899, l’United Fruit Company (UFC) constitue trente ans plus tard une puissance régionale incontestée, édictant ses propres lois sur d’immenses plantations qui s’étendent jusqu’en Colombie. « Le Poulpe », comme on la surnomme, fait venir de Jamaïque une main-d’œuvre corvéable à merci, pourchasse les syndicalistes et fait pression sur les gouvernements des républiques « bananières ». Quand, en 1933, quatre ans après la mort de Keith, un self-made-man né en Moldavie, Samuel Zemurray, alias « le tsar de la banane », reprend les rênes du mastodonte, il amplifie ces méthodes, notamment grâce aux services du père des « spin doctors » Edward Bernays. En 1954, avec l’appui du gouvernement Eisenhower, tous deux chasseront du pouvoir au Guatemala le social-démocrate Jacobo Árbenz Guzmán, coupable d’avoir nationalisé pour sa réforme agraire des milliers d’hectares de l’UFC. La guerre civile déclenchée alors fera plus de cent mille morts jusqu’en 1996…
Les multinationales d’aujourd’hui ont repris les pratiques inaugurées par l’UFC en Amérique latine : intégration verticale, poursuite du monopole, privatisation des ressources, évitement fiscal. La monoculture intensive d’un produit d’exportation, qui épuise les sols et empoisonne les travailleurs, reste elle aussi en vigueur dans une grande partie du monde. Grâce à un montage d’archives rares, le film retrace près d’un siècle de règne sans partage. Des spécialistes (Geoffrey Jones, historien des multinationales à la Harvard Business School, Gaël Giraud, économiste à l’Agence française pour le développement, et la philosophe Cécile Renouard, enseignante à l’Essec) commentent cette histoire édifiante et en partie oubliée, illustration éclairante des dérives du capitalisme.

Réalisation : Mathilde Damoisel Pays : France Année : 2017

 

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