Archives de Tag: Mohamed Laidouni

La question du voile est le leurre du djihad. Ne nous laissons pas décérébrer par le djihad.

Assez de se laisser mener par le coin du voile !

S’interroger sur le voile est un piège dans lequel toute la population est tombée. Depuis la provocation de la belphégor du Conseil général de Bourgogne, on ne parle plus que de cette paille dans la poudre de l’islamisation qui a déjà mis une bonne partie de la population musulmane en état d’insurrection.

 

La courbe de la croissance des voilées est proportionnelle à la croissance de la population musulmane en France. Dans mon quartier du 19ème arrondissement de Paris, une femme sur 5 est voilée : simple foulard sur tête maquillée avec jeans moulants, tissus enveloppant les épaules et tombant jusqu’aux genoux sur robe longue grise, noire, beige. Dans ce même quartier, il y a 20 ans, les femmes n’étaient pas déguisées comme aujourd’hui La population musulmane était moindre, les attentats, les agressions, les décapitations, les revendications et le nombre de mosquées étaient moins nombreuses. On ne remettait pas en question la laïcité ni les lois de la République. On n’entendait pas proclamer que les lois d’Allah étaient supérieures à celles de la République.

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Alors qu’en France des musulmanes  sunnites imposent leur étendard islamique, en Iran des  musulmanes chiites sont séquestrées, battues, violées,  torturées , supprimées parce qu’elles refusent de vêtir le tchador. Des hommes de plus en plus nombreux sont solidaires de leur combat. Photo extraite de https://fr.wikipedia.org/wiki/My_Stealthy_Freedom

La population française n’était pas segmentée comme aujourd’hui en musulmans versus français sachant que de nos jours un français de religion musulmane dénomme ‘français » le non musulman, le kouffar, le colonisateur, le blanc, la pute blanche, l’Hitler.

Souvenez-vous de Mohamed Laidouni, ce jeune marocain battu à mort sur l’A13 en 2010 pour avoir voulu faire un constat d’accident « comme les français ».

Pour la plupart des femmes et hommes français, le voile est symbole de soumission, de discrimination sexiste et d’obsession sexuelle pathologique. Les femmes n’ont pas à cacher leur corps parce que des hommes sont incapables de maîtriser leur pulsion de domination et que leur éducation les encourage à s’approprier toutes les femmes.

Je ne ferai plus attention au voile lorsque j’aurais été égorgée dans un pays où femmes et hommes porteront voiles et autres accoutrements musulmans, le califat en France.

La Connectrice

 

Pour en savoir plus

https://laconnectrice.wordpress.com/2011/04/17/flora-tristan-na-jamais-prone-le-voile-integral/

En 2010, des dizaines d’articles ont fleuri sur le net, reprenant en général les mêmes sources et les mêmes arguments pour démontrer que, comme autrefois les « tapadas » à Lima (femmes cachées), le voile était un accessoire de la liberté des femmes. L’argument a notamment fait fureur sur les sites islamistes comme celui-ci :

http://muslimahmediawatch.org/2010/12/learning-from-las-tapadas-of-yesterday/

……..Quelles que soient les origines du voile et l’obligation pour les femmes de dissimuler leurs cheveux et leur visage, ces coutumes avaient été abandonnées dans certains pays musulmans et elles sont réapparues en France dans le contexte de l’impérialisme musulman, de l’intégrisme musulman et de l’importation du conflit isarélo-palestinien. Le port du voile est aujourd’hui une mode qui repose sur un substrat politique qui utilise les femmes pour mener le djihad. Le voile est avant tout l’étendard d’une armée de conquête…

En réalité, les partisans du voile musulman oublient que ce fut d’abord un accessoire juif, puis, dans l’ordre chronologique d’apparition des religions, un élément du vêtement chrétien, puis musulman. Il est possible d’ailleurs que le voile ait même été antérieur à la civilisation hébraïque, un tissu commun à tous les peuples de la région du Moyen-Orient quand, du fait des conditions climatiques, hommes et femmes se couvraient la tête, à l’image, par exemple, des touaregs qui s’enveloppent complètement pour se protéger du soleil, du froid la nuit, du vent, du sable et, éventuellement des mouches…

Dans toutes les civilisations à travers les âges, il était courant, parfois obligatoire de se couvrir la tête. Pour les hommes, la coiffe, le couvre-chef était le signe de son appartenance sociale et surtout de son rang. On se souvient de François 1er appelant ses troupes à se « rallier à son panache blanc ». Pour les femmes, la coiffe est, depuis des millénaires, une obligation :

La tradition a longtemps voulu que les femmes dissimulent leur chevelure. Déjà vers 1115 avant J.C., le roi d’Assyrie, Téglath-Phalasar Ier ordonne que  » les femmes mariées qui sortent dans la rue n’auront pas la tête découverte « . Par la suite les religions ont imposé aux femmes de couvrir leurs cheveux. Ainsi saint Paul, dans la 1ère Lettre aux Corinthiens au chapitre 11 affirme que  » la femme … doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend « , la coiffure étant signe de soumission. Dans De virginibus velandis en 213, Tertullien, un des Pères de l’Eglise, va plus loin, puisqu’il impose une coiffure également aux jeunes filles :  » il faut voiler nos vierges dès qu’elles sortent de l’enfance « …

La voilette française a peu avoir avec la voilette algérienne qui a encore ses nostalgiques

http://www.dziriya.net/forums/sujet-culturdz.php?p=35734&l=1&topic=les-voilettes-algeriennes

Après la révolution algérienne, les femmes laissaient tomber le voile et la voilette en signe d’émancipation. Elles avaient été nombreuses à participer à la libération de l’Algérie et comptaient bien trouver leur place dans la nouvelle gouvernance. Malheureusement, il n’en faut rien et elles furent progressivement renvoyés à leurs fourneaux.

Femmes algériennes avant la révolution

La lutte contre le voile avait commencé sous l’administration coloniale française et pour comprendre l’épidémie de voiles comme réappropriation de son identité d’origine en sus de la pression religieuse intégriste, il est intéressant de relire Franz Fanon qui est toujours une référence pour les idéologues anti-capitaliste, anti occident.

Campagne de l’administration coloniale en Algérie contre le voile

Dans « L’An V de la révolution algérienne » de Franz Fanon ou sous un autre titre « Sociologie d’une révolution » l’auteur évoque l’enjeu du voile chez le colonisateur français dans « L’Algérie se dévoile ». Extrait :
« Avec le voile, les choses se précipitent et s’ordonnent. La femme algérienne est bien aux yeux de l’observateur : « Celle qui se dissimule derrière le voile ».
Nous allons voir que ce voile, élément parmi d’autres de l’ensemble vestimentaire traditionnel algérien, va devenir l’enjeu d’une bataille grandiose, à l’occasion de laquelle les forces d’occupation mobiliseront leurs ressources les plus puissantes et les plus diverses, et où le colonisé déploiera une force étonnante d’inertie. La société coloniale, prise dans son ensemble, avec ses valeurs, ses lignes de force et sa philosophie, réagit de façon assez homogène en face du voile. Avant 1954, plus précisément, depuis les années 1930-1935, le combat décisif est engagé. Les responsables de l’administration française en Algérie, préposés à la destruction de l’originalité d’un peuple, chargés par les pouvoirs de procéder coûte que coûte à la désagrégation des formes d’existence susceptibles d’évoquer de près ou de loin une réalité nationale, vont porter le maximum de leurs efforts sur le port du voile, conçu en l’occurrence, comme symbole du statut de la femme algérienne. Une telle position n’est pas la conséquence d’une intuition fortuite. C’est à partir des analyses des sociologues et ethnologues que les spécialistes des affaires dites indigènes et les responsables des Bureaux arabes coordonnent leur travail. A un premier niveau, il y a une reprise pure et simple de la fameuse formule : « Ayons les femmes, le reste suivra ». Cette explicitation se contente simplement de revêtir une allure scientifique avec les « découvertes » des sociologues ».

On comprend mieux alors comment la revendication du port du voile et tout ce qui la sous-tend peut inciter une manifestante à se voiler avec le drapeau français, étendard de la République laïque.

Message du voile musulman pour les Françaises

Pour les Françaises, depuis des siècles, le voile a été associé à la soumission des femmes, leur oppression, leur analphabétisme, un grand nombre d’enfants, leur exclusion de la politique et de l’économie noble, leur infériorisation, la polygamie, le harem, l’excision, la lapidation, l’absence de droits, leur minorisation, leur discrimination et les violences conjugales et crimes d’honneur.

Pour les féministes, le voile (quelle que soit sa longueur, sa forme, sa couleur-haïk, burqa, niqab, hidjab, tchador, etc.- a toujours été le symbole de l’oppression des femmes. Les féministes historiques se souviennent de la révolution algérienne quand, au début, la victoire des femmes s’est manifestée par l’abandon du voile. Elles éprouvaient de la sympathie pour Ataturk qui avait instauré la laïcité en Turquie et proscrit le voile.

Les Françaises se souviennent de l’époque, pas si lointaine, où les femmes devaient porter un chapeau, un foulard ou un fichu pour être respectées et l’obligation de se couvrir la tête d’une mantille pour entrer dans une église.

Les Françaises ont été consternées d’assister à une épidémie du voile depuis une quinzaine d’années car, auparavant, les musulmanes pratiquantes ne le portaient plus en France. Les seules femmes voilées étaient les vieilles algériennes qui venaient rendre visite à leur famille ou les riches femmes du Golfe qui venaient faire du shopping sur les champs Elysées.

Les Françaises, qu’elles soient féministes actives ou citoyennes ordinaires, ont bénéficié de la lutte pour l’émancipation et l’égalité des droits depuis la Révolution de 1789 qui a servi de modèle d’émancipation pour le monde entier, à l’exception des femmes. La plupart des pays qui se réfèrent à notre révolution et à la Déclaration des droits de l’homme en ont réservé les principes à la seule gens masculine. Seuls les pays occidentaux, chrétiens dans leur immense majorité, ont concédé des droits aux femmes. Même si la partie n’est pas gagnée, les femmes occidentales de culture judéo chrétiennes sont les plus émancipées du globe.

En portant le voile, les immigrées musulmanes ainsi que les françaises converties, envoient un message négatif aux Françaises, un message de déni de leur émancipation, de leur histoire, de leurs luttes et de leurs revendications pour parfaire l’égalité et la parité qui laissent encore à désirer. Elles tirent la condition des femmes par le bas. A Paris, les femmes voilées sont nombreuses dans les logements sociaux, les centres d’aide sociale de la Ville de Paris (CASVP), les salles d’attente des services d’urgence dans les hôpitaux, celles de la sécurité sociale, de la CAF, des mairies et de tous les lieux publics et associatifs qui distribuent de l’assistance. Elles sont nombreuses aussi dans les manifestations de mal logés et de sans papiers.

En se signalant par le voile, les femmes musulmanes renvoient aux Françaises une images de femmes soumises, pauvres, assistées, incapables de planifier les naissances, économiquement dépendantes, parasites, incultes et illettrées.

Contrairement aux discours dominants, les musulmanes ne sont pas stigmatisées, elles se stigmatisent elles-mêmes par leur code vestimentaire. Elles sont entièrement responsables de leur image et de l’hostilité qu’elles génèrent dans la population françaises. Et ce n’est pas la minorité éduquée qui revendique le port du voile et l’application de la charia en France qui les sortira du dégoût et de la pitié qu’elles inspirent aux Françaises qui, dans leur immense majorité sont éduquées et indépendantes économiquement.

Massacre préfecture . Les experts ont presque tout compris mais qui les écoute ?

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https://www.grazia.fr/news-et-societe/news/attentats-de-paris-hommages-aux-victimes-en-14-dessins-792438

« la réalité est insupportable, mais irrémédiable » Clément Rosset

Trois experts en désastres français livrent leurs réflexion sur les causes et le contexte du massacre de 4 policiers et des blessures de leurs collègues ce jeudi 3 octobre 2019 à la préfecture de police de Paris, lieu opérationnel et symbolique de la force de notre sécurité intérieure.  Xavier Raufer, criminologue, Alain Rodier, adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) et Eric Verhaeghe  auteur de « Faut-il quitter la France ? »

https://www.atlantico.fr/decryptage/3580391/massacre-a-la-prefecture-de-police–le-vertige-face-a-l-ampleur-des-fautes-accumulees-par-les-autorites-alain-rodier-xavier-raufer-eric-verhaeghe

L’article est long mais très instructif. Je vous invite à le lire et je souligne en gras quelques éléments pour vous en rendre la lecture plus facile et plus rapide.

Des éléments manquants

En 2018, un nouvel appel était lancé pour relancer les partisans  de Daech à poursuivre le « djihad ». Baghdadi demande aussi à ses combattants de s’attaquer aux « médias mécréants » et aux « quartiers généraux de la guerre idéologique » un peu partout dans le monde. https://www.lepoint.fr/monde/etat-islamique-baghdadi-appelle-a-poursuivre-le-combat-23-08-2018-2245399_24.php

  • Il manque la culture de l’Oumma Islamiya qui oblige tout musulman à être à sa communauté ce que le pouce est à la main, une foi qui explique qu’à chaque interpellation ou argument avec un mahométan, c’est l’émeute dans les minutes qui suivent avec agressions verbales, puis physique puis destruction de voitures, de mobilier urbain, de bâtiments publics et de commissariats; on se souvient du massacre de ce jeune marocain qui demandait à faire un constat suite à un accrochage, la conductrice appelant sa communauté à la rescousse laquelle élimina le pauvre Mohamed Laidouni au motif qu’il voulait faire un constat « comme les français ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Mohamed_Laidouni
  • Il manque l’analyse du vrai-faux loup solitaire. Un fou d’Allah peut prendre seul la décision de frapper. Toutefois, sans parler d’organisation terroriste physique en soutien, le fou d’Allah n’est pas devenu fou tout seul. Il a été conditionné par les appels de Daech, des prêches belliqueux en direct dans les mosquées et sur l’Internet, des propos haineux contre la France et les mécréants, des morceaux de rapp qui incitent à violer les femmes, tuer les bébés, faire flamber les « porcs de flics », tuer tous les mécréants, transformer la France en califat, haïr les français, etc. Ces porteurs de haine sont-ils sanctionnés à la hauteur de ce que subit Eric Zemmour qui ne fait que dénoncer des réalités insupportables pour la sécurité de la France et sa culture ?
  • Il manque le contexte antillais. Je me trouvais avec une amie antillaise lors de l’annonce de l’attentat. Elle entra dans une colère noire contre la désastreuse image que Mickaël Harpon allait donner de la communauté antillaise et ajouta que les Antilles étaient comme la métropole perverties par l’Islam...http://www.gwadislam.fr/

Bonne lecture;

La Connectrice

 

05 octobre 2019

DÉNI DU RÉEL

Massacre à la Préfecture de Police : le vertige face à l’ampleur des fautes accumulées par les autorités

Atlantico : Un agent administratif de la préfecture de police de Paris a agressé au couteau plusieurs de ses collègues jeudi 3 octobre, tuant quatre personnes avant d’être abattu par un fonctionnaire de police. Le parquet antiterroriste a été saisi de l’enquête. S’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions sur les motivations de l’auteur de l’attaque au couteau à la préfecture de police, le profil du suspect, converti à l’islam, pousse à envisager la thèse terroriste. Dans l’hypothèse où la piste de l’attentat terroriste serait retenue, comment expliquer que les services de renseignement n’aient pas pu identifier les pistes d’un passage à l’acte ?

Xavier Raufer : Vanité des entreprises humaines… Tout débutait si bien: la meute média-antifa aux trousses d’Éric Zemmour… L’amorce d’un dialogue détendu-convivial sur l’immigration lancé par l’Élysée. Soudain, le vrai monde anéantit tout cela avec fracas. Car si la moitié de ce qu’on lit sur la tuerie de la Préfecture de police est vrai – nous y revenons – la sécurité de la France, la confiance des Français en leur État, seront gravement affectés. Le philosophe Clément Rosset édicta naguère que « la réalité est insupportable, mais irrémédiable »: nous y voilà.
Résumons : un individu depuis dix ans fasciné par l’islam… converti depuis deux ans peut-être… habilité au secret-défense… niché au cœur informatique du service opérant le renseignement d’une capitale mondiale majeure… Aussi: on ne compte plus les missions ultra-sensibles récemment confiées à la DRPP, de par sa taille réduite, son étanchéité et son esprit de corps. Les dégâts potentiels sont vertigineux.

Alain Rodier : Comme d’habitude dans ce type d’affaire, il convient de rester extrêmement prudent car les jours à venir vont certainement apporter d’autres informations.  Il n’empêche que le parquet national antiterroriste (PNAT) s’est saisi de l’affaire le 4 octobre après-midi. Les policiers possèdent donc des informations nécessaires qui font suite aux perquisitions effectuées, à l’analyse de(s) ordinateur(s) et des téléphones du « suspect » (en termes juridiques, c’est  la qualification qui doit être retenue à l’égard de Monsieur Mickaël Harpon impliqué dans ces meurtres) et aux réponses données par son épouse actuellement en garde à vue (ce qui est une mesure tout à fait normale au regard du Droit) et par des proches.

Cette  affaire entre dans le cadre d' »assassinats et tentatives d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Ce sont ces deux dernières qualifications qui ont obligé le PNAT à se saisir de l’affaire qui, à l’évidence ne dépend plus du droit commun. Il semble que l’autorité politique aurait souhaité qu’il en soit autrement mais la justice est indépendante en France. La deuxième qualification est inquiétante car elle sous-entend qu’il n’était pas seul. Il est en particulier question d’au moins une connaissance qui l’accompagnait parfois à la prière.

Ce fonctionnaire né à Fort de France servait depuis 2003 comme adjoint administratif (agent de catégorie C) au sein du au service technique de la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP). Il n’avait jamais attiré défavorablement l’attention de sa hiérarchie quant à sa conduite. Il a certainement été l’objet d’une enquête de sécurité au moment de son recrutement (en 2003) puis d’un suivi épisodique pour proroger ses habilitations au secret défense (tous les cinq ans).

Sa conversion à la religion musulmane ne constituait pas un acte délictueux et, jusqu’à plus ample informé, il ne fréquentait pas des lieux de culte salafistes incubateurs d’activistes – même si fort heureusement, ils ne passent majoritairement pas à l’acte -. Non seulement dans son cas avec les éléments connus, il n’y avait pas matière à enquêter plus avant, mais si cela avait été le cas, cela aurait pu être assimilé à du « harcèlement » et à de l' »islamophobie« . La hiérarchie de l’administration – quelqu’elle soit – a très peur de se retrouver dans cette position face aux influents intellectuels qui n’attendent que ce prétexte pour intervenir dans les medias dans le seul but d’affaiblir l’Etat.

Cela dit, l’enquête en cours aurait prouvé qu’il s’était converti en 2008 et pas il y a 18 mois comme cela avait été annoncé précédemment. Si ce fait est confirmé, cela prouverait qu’il pratiquait la Taqiya (l’art de la dissimulation surtout en usage chez les chiites mais méthode reprise par les salafistes) à l’évidence pour cacher sa conversion à son environnement.  

De plus, il semble qu’il avait préparé son coup au dernier moment ayant acquis le couteau de cuisine en céramique qui a servi à ces assassinats le matin même de son action. Son épouse aurait affirmé qu’il aurait proféré des propos incohérents la nuit précédant son passage à l’acte. Bien sûr, il convient de laisser l’enquête confirmer ou infirmer ces premiers éléments pour en tirer plus de conclusions.  

Connaît-on l’ampleur de la radicalisation au sein les services de l’Etat ? Comment peut-on lutter contre cette menace ?

Xavier Raufer : Quand vos chefs prônent le politiquement-correct ; quand cent stages vantent l’idéal du vivre-ensemble et l’horreur de la discrimination ; quand toute blague déclenche la foudre ; s’inquiéter d’un collègue infirme et Antillais est ardu. Preuve, la réaction de l’État : le piteux Castaner bredouille que tout est normal et une péronnelle de la présidence suggère d’éviter les amalgames. Quand ces réactions émanent du sommet d’un État fort pyramidal, sa base évite tout propos malsonnant – comment lui donner tort ?
Second point majeur. On lit que l’assassin était « signalé » depuis 2015. mais signalé par qui ? Et vers qui ? En 2015, l’ambiance était électrique entre la direction de la DGSI et celle de la DRPP, pour affaires touchant à la françafrique. Que s’est il alors passé – ou pas passé, plutôt ? Il serait judicieux d’aller y voir de près.
Dernier point : Macron a fondé la coordination du renseignement : bien. Or depuis, sous l’empire de la nécessité – protéger le président de ses « affaires »… ambitions pseudo-savantes sans vrai contenu… la coordination semble oublier ses fondamentaux, dont celui-ci : coordonner est bien s’il s’agit d’un tout étanche et cohérent – ce n’est pas le cas, on l’a vu.
Brutal résultat – le protocole de la médecine d’urgence vaut pour le renseignement : toujours envisager le pire. Nul catastrophisme, mais seul moyen de sauver le patient. Et si M. H. était une taupe islamiste ? Qu’a-t-il transmis et à qui, des bases numériques de la DRPP ? Y a-t-il logé un logiciel-malveillant, cheminant ensuite – vers où ? On imagine la réaction des services alliés. Au pire, tout ou partie de l’informatique de la DRPP est à revoir.

Alain Rodier : Les services de l’Etat sont à l’image de la nation. Les chiffres varient car les statistiques officielles restent interdites mais il y aurait entre 7 et 10% de musulmans en France. Le chiffre devrait être logiquement le même au sein de l’administration. Cela dit, seule une infime partie des musulmans adhère aux thèses extrémistes des salafistes-djihadistes qui puisent leur inspiration sur les sites spécialisés (que décidément la puissance publique a bien du mal à entraver).

En France, il existe aussi d’autres versions de l’islam sunnite qui ne prônent pas la violence comme le mouvement tablligh et les Frères musulmans. Le cas des salafistes dits quiétistes pose question car c’est dans leurs rangs que les salafistes-djihadistes viennent recruter de nouveaux adeptes. Les activistes n’ont pas besoin d’être très nombreux pour être dangereux. C’est d’ailleurs la caractéristique des mouvement terroristes : quelques activistes bien formés valent mieux que des gros bataillons facilement repérables.  

Alors que l’on est focalisé sur les « revenants » de Syrie et d’Irak, ce type d’attaque interroge. La menace vient-elle davantage de vétérans du djihad ou des radicalisés sur le sol français, notamment les convertis ?

Xavier Raufer : On l’ignore – même, on aggrave les choses. Un exemple inquiétant. Pour grappiller quelques sous, l’Intérieur externalise la réparation de ses véhicules, camions de CRS, etc. Or dans leurs garages, les mécaniciens de la police voient ces sous-traitants chercher les véhicules à réparer. Parfois, des barbus portant au front la zebiba, tache noire du prosterné en prière. Voilà à qui on confie les camions des CRS.

On détecte ainsi des sots trop voyants, mais de longue date, les durs des Frères musulmans et les salafistes disposent de fatwas leur permettant de se raser et porter costume-cravate pour infiltrer les structures infidèles. Quand ils l’ont pu dans le monde musulman, ils ont infiltré les centres d’éducation : leurs recrues savent se planquer. En Turquie, on voit le mal qu’a  Erdogan à éradiquer la secte islamiste de Fetullah Gülen de l’administration et l’armée.

Alain Rodier : Il est vrai que pour le moment, ce ne sont pas les revenants qui représentent le menace principale en Occident en général et en Europe en particulier. Daech n’est pas vaincu militairement mais a actuellement d’autres soucis comme relancer la guérilla sur le front syro-irakien, activer ses provinces extérieures comme en Afrique – particulièrement au Sahel – , dans le Causasse et en Extrême-Orient.

Par contre, Daech continue à prodiguer sa propagande et à appeler ses adeptes au meurtre là où ils se trouvent. C’est sans doute ce qui explique cette dernière opération meurtrière. Il va être affirmé que l’assassin était quelque part « dérangé mentalement » mais il convient de se poser la question suivante: un individu qui se livre à un acte terroriste est-il mentalement sain d’esprit ? Il aurait aussi été insatisfait de sa position professionnelle qui n’évoluait pas mais cela ne peut pas expliquer grand chose. Il gardait son libre arbitre. Le cas juridique du « suspect » est clos puisque l’action est éteinte avec sa mort.

Cela dit, il reste un gros problème. Daech possède un service de sécurité (Amniyat) dont une des missions est le renseignement. Ce mouvement semblait se renseigner sur le passé des volontaires français qui le rejoignaient en Syrie. Quel rôle pourrait avoir joué le suspect dans ces enquêtes « de sécurité » (et autres) car sa position professionnelle au sein de la DRPP pouvait lui permettre d’avoir accès à des fichiers informatique confidentiels ? En effet, il pourrait avoir été recruté comme source par Daech ce qui expliquerait pour partie la Taqiya évoquée plus avant. A un moment, il a peut-être décidé de devenir un martyr de la « Cause », le but ultime de (presque) tous les salafistes-djihadistes.  

Si les informations les plus inquiétantes s’avèrent exactes, quelles pourraient être les conséquences dans l’opinion et pour le ministère de l’Intérieur ?

Xavier Raufer : Le péril État islamique – al-Qaïda recule. Ne pas baisser la garde, certes, mais la pression diminue. Quand on jette une pierre dans un étang, des cercles concentriques se forment à partir du point d’impact. Nous en sommes aux cercles extérieurs. Plus espacés, moins visibles -mais dangereux car proches de nous, voire actifs dans nos sociétés-mêmes.

Alain Rodier : Il est évident que cela va créer une inquiétude au sein de la population qui constate que même les organismes chargés de la protéger peuvent être infiltrés par des mouvements terroristes. Tous les ministères vont se sentir concernés et vont devoir revoir les procédures de sécurité et les enquêtes d’habilitation de leurs personnels. Cela va être très nuisible à l’ambiance interne qui risque de devenir suspicieuse.

Eric Verhaeghe : On sent bien que la énième répétition du même mode opératoire, à savoir une personnalité seule qui profite d’un effet de surprise dans la vie quotidienne pour poignarder des quidam, ici ce sont des collègues de travail, mais d’autres fois ce sont des passants, des gens qui rentrent chez eux dans des transports en commun, des jeunes femmes qui attendent un train dans une gare, des soldats en faction, un prêtre dans son église, c’est-à-dire n’importe qui ou tout le monde, tout cela use l’opinion publique et donne le sentiment qu’un danger imminent s’est diffusé dans notre vie quotidienne et peut nous guetter n’importe où à n’importe quel moment. On sent bien que l’ambiance se tend, et qu’une violence au quotidien se banalise. L’idée qu’à tout instant un attentat peut se produire sous nos yeux et qu’il faudra agir fait désormais partie du paysage. 

A long terme, la notion de tension religieuse prend forme, malgré les nombreux appels au calme et malgré les dénis sur le « pas d’amalgame ». La multiplication, partout en Europe d’ailleurs, de ces épisodes fébriles où quelques personnes sont tuées au couteau, comme ça, simplement, dans un flash terroriste, lézarde progressivement la certitude que ces attentats ne seraient pas de nature religieuse. Sur ce point, la stratégie des pouvoirs publics suivie en France comme en Allemagne, consistant à expliquer immédiatement après les faits qu’il s’agit d’un acte perpétré par un déséquilibré et qui ne serait pas de nature religieuse devient une source ce méfiance. 

Depuis jeudi, des responsables politiques de la majorité s’expriment sur le sujet. Au vue de leurs déclarations, n’y a-t-il pas eu une forme de déni de réalité ? Quel est le risque politique pour le gouvernement ? 

Eric Verhaeghe : Cette fois-ci, le déni est terrible. On a tous entendu Christophe Castaner et Sibeth Ndiaye expliquer que rien ne permettait de présager l’action de cet informaticien habilité au secret défense et employé dans les services de renseignement. Mais le Parisien a révélé qu’il avait fait l’objet d’un signalement à sa hiérarchie en 2015 pour dérive radicale. Il semble que la machine administrative n’en ait pas tenu compte. En termes de gestion publique, ce hiatus entre les propos du gouvernement et la réalité est redoutable, parce qu’il donne à l’opinion publique le sentiment que la situation n’est pas sous contrôle. 

Ce sentiment est apparu très nettement avec l’affaire Lubrizol. Alors qu’une usine Seveso seuil haut était en feu, provoquant nausées et vomissements dans la population, le gouvernement est resté sourd et aveugle face aux évidences en expliquant que les fumées ne présentaient pas de toxicité inquiétante. La réaction incrédule de la population devrait alerter les pouvoirs publics, d’autant que l’émission de dioxine est désormais attestée, ce qui dément les propos des ministres. La même semaine, le même sketch reprend. Alors qu’un fonctionnaire de nos services de renseignement égorge l’un de ses collègues sur son lieu de travail, à savoir la Préfecture de police, ce qui n’est pas rien, deux ministres interviennent immédiatement pour tenir des discours qui manquent singulièrement de prudence, et qui sont démentis dans la journée par la presse. 

Le discrédit guette. Quand, sur deux affaires majeures en un laps de huit jours, des ministres sont pris en flagrant délit d’erreurs sur des faits et dans l’appréciation de leur gravité, la conséquence est bien connue: ils perdent toute crédibilité, et c’est l’équipe entière d’Edouard Philippe qui est désormais menacée de discrédit. 

Les commentaires de cet article sont à lire ci-après