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La question du voile est le leurre du djihad. Ne nous laissons pas décérébrer par le djihad.

Assez de se laisser mener par le coin du voile !

S’interroger sur le voile est un piège dans lequel toute la population est tombée. Depuis la provocation de la belphégor du Conseil général de Bourgogne, on ne parle plus que de cette paille dans la poudre de l’islamisation qui a déjà mis une bonne partie de la population musulmane en état d’insurrection.

 

La courbe de la croissance des voilées est proportionnelle à la croissance de la population musulmane en France. Dans mon quartier du 19ème arrondissement de Paris, une femme sur 5 est voilée : simple foulard sur tête maquillée avec jeans moulants, tissus enveloppant les épaules et tombant jusqu’aux genoux sur robe longue grise, noire, beige. Dans ce même quartier, il y a 20 ans, les femmes n’étaient pas déguisées comme aujourd’hui La population musulmane était moindre, les attentats, les agressions, les décapitations, les revendications et le nombre de mosquées étaient moins nombreuses. On ne remettait pas en question la laïcité ni les lois de la République. On n’entendait pas proclamer que les lois d’Allah étaient supérieures à celles de la République.

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Alors qu’en France des musulmanes  sunnites imposent leur étendard islamique, en Iran des  musulmanes chiites sont séquestrées, battues, violées,  torturées , supprimées parce qu’elles refusent de vêtir le tchador. Des hommes de plus en plus nombreux sont solidaires de leur combat. Photo extraite de https://fr.wikipedia.org/wiki/My_Stealthy_Freedom

La population française n’était pas segmentée comme aujourd’hui en musulmans versus français sachant que de nos jours un français de religion musulmane dénomme ‘français » le non musulman, le kouffar, le colonisateur, le blanc, la pute blanche, l’Hitler.

Souvenez-vous de Mohamed Laidouni, ce jeune marocain battu à mort sur l’A13 en 2010 pour avoir voulu faire un constat d’accident « comme les français ».

Pour la plupart des femmes et hommes français, le voile est symbole de soumission, de discrimination sexiste et d’obsession sexuelle pathologique. Les femmes n’ont pas à cacher leur corps parce que des hommes sont incapables de maîtriser leur pulsion de domination et que leur éducation les encourage à s’approprier toutes les femmes.

Je ne ferai plus attention au voile lorsque j’aurais été égorgée dans un pays où femmes et hommes porteront voiles et autres accoutrements musulmans, le califat en France.

La Connectrice

 

Pour en savoir plus

https://laconnectrice.wordpress.com/2011/04/17/flora-tristan-na-jamais-prone-le-voile-integral/

En 2010, des dizaines d’articles ont fleuri sur le net, reprenant en général les mêmes sources et les mêmes arguments pour démontrer que, comme autrefois les « tapadas » à Lima (femmes cachées), le voile était un accessoire de la liberté des femmes. L’argument a notamment fait fureur sur les sites islamistes comme celui-ci :

http://muslimahmediawatch.org/2010/12/learning-from-las-tapadas-of-yesterday/

……..Quelles que soient les origines du voile et l’obligation pour les femmes de dissimuler leurs cheveux et leur visage, ces coutumes avaient été abandonnées dans certains pays musulmans et elles sont réapparues en France dans le contexte de l’impérialisme musulman, de l’intégrisme musulman et de l’importation du conflit isarélo-palestinien. Le port du voile est aujourd’hui une mode qui repose sur un substrat politique qui utilise les femmes pour mener le djihad. Le voile est avant tout l’étendard d’une armée de conquête…

En réalité, les partisans du voile musulman oublient que ce fut d’abord un accessoire juif, puis, dans l’ordre chronologique d’apparition des religions, un élément du vêtement chrétien, puis musulman. Il est possible d’ailleurs que le voile ait même été antérieur à la civilisation hébraïque, un tissu commun à tous les peuples de la région du Moyen-Orient quand, du fait des conditions climatiques, hommes et femmes se couvraient la tête, à l’image, par exemple, des touaregs qui s’enveloppent complètement pour se protéger du soleil, du froid la nuit, du vent, du sable et, éventuellement des mouches…

Dans toutes les civilisations à travers les âges, il était courant, parfois obligatoire de se couvrir la tête. Pour les hommes, la coiffe, le couvre-chef était le signe de son appartenance sociale et surtout de son rang. On se souvient de François 1er appelant ses troupes à se « rallier à son panache blanc ». Pour les femmes, la coiffe est, depuis des millénaires, une obligation :

La tradition a longtemps voulu que les femmes dissimulent leur chevelure. Déjà vers 1115 avant J.C., le roi d’Assyrie, Téglath-Phalasar Ier ordonne que  » les femmes mariées qui sortent dans la rue n’auront pas la tête découverte « . Par la suite les religions ont imposé aux femmes de couvrir leurs cheveux. Ainsi saint Paul, dans la 1ère Lettre aux Corinthiens au chapitre 11 affirme que  » la femme … doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend « , la coiffure étant signe de soumission. Dans De virginibus velandis en 213, Tertullien, un des Pères de l’Eglise, va plus loin, puisqu’il impose une coiffure également aux jeunes filles :  » il faut voiler nos vierges dès qu’elles sortent de l’enfance « …

La voilette française a peu avoir avec la voilette algérienne qui a encore ses nostalgiques

http://www.dziriya.net/forums/sujet-culturdz.php?p=35734&l=1&topic=les-voilettes-algeriennes

Après la révolution algérienne, les femmes laissaient tomber le voile et la voilette en signe d’émancipation. Elles avaient été nombreuses à participer à la libération de l’Algérie et comptaient bien trouver leur place dans la nouvelle gouvernance. Malheureusement, il n’en faut rien et elles furent progressivement renvoyés à leurs fourneaux.

Femmes algériennes avant la révolution

La lutte contre le voile avait commencé sous l’administration coloniale française et pour comprendre l’épidémie de voiles comme réappropriation de son identité d’origine en sus de la pression religieuse intégriste, il est intéressant de relire Franz Fanon qui est toujours une référence pour les idéologues anti-capitaliste, anti occident.

Campagne de l’administration coloniale en Algérie contre le voile

Dans « L’An V de la révolution algérienne » de Franz Fanon ou sous un autre titre « Sociologie d’une révolution » l’auteur évoque l’enjeu du voile chez le colonisateur français dans « L’Algérie se dévoile ». Extrait :
« Avec le voile, les choses se précipitent et s’ordonnent. La femme algérienne est bien aux yeux de l’observateur : « Celle qui se dissimule derrière le voile ».
Nous allons voir que ce voile, élément parmi d’autres de l’ensemble vestimentaire traditionnel algérien, va devenir l’enjeu d’une bataille grandiose, à l’occasion de laquelle les forces d’occupation mobiliseront leurs ressources les plus puissantes et les plus diverses, et où le colonisé déploiera une force étonnante d’inertie. La société coloniale, prise dans son ensemble, avec ses valeurs, ses lignes de force et sa philosophie, réagit de façon assez homogène en face du voile. Avant 1954, plus précisément, depuis les années 1930-1935, le combat décisif est engagé. Les responsables de l’administration française en Algérie, préposés à la destruction de l’originalité d’un peuple, chargés par les pouvoirs de procéder coûte que coûte à la désagrégation des formes d’existence susceptibles d’évoquer de près ou de loin une réalité nationale, vont porter le maximum de leurs efforts sur le port du voile, conçu en l’occurrence, comme symbole du statut de la femme algérienne. Une telle position n’est pas la conséquence d’une intuition fortuite. C’est à partir des analyses des sociologues et ethnologues que les spécialistes des affaires dites indigènes et les responsables des Bureaux arabes coordonnent leur travail. A un premier niveau, il y a une reprise pure et simple de la fameuse formule : « Ayons les femmes, le reste suivra ». Cette explicitation se contente simplement de revêtir une allure scientifique avec les « découvertes » des sociologues ».

On comprend mieux alors comment la revendication du port du voile et tout ce qui la sous-tend peut inciter une manifestante à se voiler avec le drapeau français, étendard de la République laïque.

Message du voile musulman pour les Françaises

Pour les Françaises, depuis des siècles, le voile a été associé à la soumission des femmes, leur oppression, leur analphabétisme, un grand nombre d’enfants, leur exclusion de la politique et de l’économie noble, leur infériorisation, la polygamie, le harem, l’excision, la lapidation, l’absence de droits, leur minorisation, leur discrimination et les violences conjugales et crimes d’honneur.

Pour les féministes, le voile (quelle que soit sa longueur, sa forme, sa couleur-haïk, burqa, niqab, hidjab, tchador, etc.- a toujours été le symbole de l’oppression des femmes. Les féministes historiques se souviennent de la révolution algérienne quand, au début, la victoire des femmes s’est manifestée par l’abandon du voile. Elles éprouvaient de la sympathie pour Ataturk qui avait instauré la laïcité en Turquie et proscrit le voile.

Les Françaises se souviennent de l’époque, pas si lointaine, où les femmes devaient porter un chapeau, un foulard ou un fichu pour être respectées et l’obligation de se couvrir la tête d’une mantille pour entrer dans une église.

Les Françaises ont été consternées d’assister à une épidémie du voile depuis une quinzaine d’années car, auparavant, les musulmanes pratiquantes ne le portaient plus en France. Les seules femmes voilées étaient les vieilles algériennes qui venaient rendre visite à leur famille ou les riches femmes du Golfe qui venaient faire du shopping sur les champs Elysées.

Les Françaises, qu’elles soient féministes actives ou citoyennes ordinaires, ont bénéficié de la lutte pour l’émancipation et l’égalité des droits depuis la Révolution de 1789 qui a servi de modèle d’émancipation pour le monde entier, à l’exception des femmes. La plupart des pays qui se réfèrent à notre révolution et à la Déclaration des droits de l’homme en ont réservé les principes à la seule gens masculine. Seuls les pays occidentaux, chrétiens dans leur immense majorité, ont concédé des droits aux femmes. Même si la partie n’est pas gagnée, les femmes occidentales de culture judéo chrétiennes sont les plus émancipées du globe.

En portant le voile, les immigrées musulmanes ainsi que les françaises converties, envoient un message négatif aux Françaises, un message de déni de leur émancipation, de leur histoire, de leurs luttes et de leurs revendications pour parfaire l’égalité et la parité qui laissent encore à désirer. Elles tirent la condition des femmes par le bas. A Paris, les femmes voilées sont nombreuses dans les logements sociaux, les centres d’aide sociale de la Ville de Paris (CASVP), les salles d’attente des services d’urgence dans les hôpitaux, celles de la sécurité sociale, de la CAF, des mairies et de tous les lieux publics et associatifs qui distribuent de l’assistance. Elles sont nombreuses aussi dans les manifestations de mal logés et de sans papiers.

En se signalant par le voile, les femmes musulmanes renvoient aux Françaises une images de femmes soumises, pauvres, assistées, incapables de planifier les naissances, économiquement dépendantes, parasites, incultes et illettrées.

Contrairement aux discours dominants, les musulmanes ne sont pas stigmatisées, elles se stigmatisent elles-mêmes par leur code vestimentaire. Elles sont entièrement responsables de leur image et de l’hostilité qu’elles génèrent dans la population françaises. Et ce n’est pas la minorité éduquée qui revendique le port du voile et l’application de la charia en France qui les sortira du dégoût et de la pitié qu’elles inspirent aux Françaises qui, dans leur immense majorité sont éduquées et indépendantes économiquement.

Grand bazar de l’intox : voile, musulmans, islam, coran, charia, takkiya, halal, salafistes, radicalisés, attentats, terrorisme, islamophobie, laïcité, wahabbites, burqa, dette coloniale,koufars, lois d’Allah supérieures à la République, esclavage, crimes contre l’humanité, mahométans, djihad, Daech,colonialisme, crimes contre l’humanité, Hitler,…

Marre, marre, marre de ne pouvoir passer une journée sans être envahie par la plus grande intox de tous les temps en France : la France n’existe pas, les français sont des ordures colonialistes et racistes, la culture française n’existe pas, l’Histoire de France est hfalsifiée, Louis XIV et Jeanne d’Arc étaient musulmans, la France a été fondée par les musulmans et sans les travailleurs musulmans l’économie française serait proche de celle du Yemen, sans les mercenaires musulmans la France serait dominée par les nazis et seuls les musulmans respectent la femme en protégeant sa dignité par les voiles et la virilité de leur homme, mari, père, fils, frère, cousin ou voisin.

Marre de voir des femmes voilées promener un bébé avec une kalachnikov en plastique posée sur le berceau.

Marre de voir des voilées arabo musulmanes dont le tissu et la peau ne font qu’un interdisant de distinguer les traits du visage.

Marre de constater l’ignorance des usages de civilité qui permettent des déplacements libres et sereins

Peut-on aujourd’hui penser et parler d’autre chose que de l’islam et de ses déclinaisons ? Peut-on vivre en France sans rencontrer une voilée,un barbu, un arabe, une boutique halal, des vendeurs de drogue, des artistes insultant la salope blanche, le porc de flic ?

Puis-je sortir de chez moi sans être insultée en arabe, sans croiser des regards arabo musulmans ou afro musulmans hostiles, surtout quand je promène une chienne ? Ai-je le droit de demander poliment à un enfant musulman de faire silence dans un hôpital sans que la mère voilée ne m’agresse et alerte tout le personnel qui menace d’appeler la police  pour me faire taire ?

Mardi 22 octobre 2019

9 h ce matin, j’allume Sud radio et qu’entends-je ? débat sur les listes municipales électorales « communautaristes ». Et rebelote, les invités sont musulmans et défendent le droit à présenter des listes musulmanes. Et on reparle de la laïcité, bien entendu mal comprise par les français et parfaiement comprise par les musulmans comme tarik Ramadan qui nous en a fait des tonnes sur la démocratie et la laïcité, On reparle du « racisme » anti musulman, on reparle de ce qui arrange le communautarisme musulman à savoir l’existence d’une parti chrétien démocrate et ça repart islam, diversité, persécution des musulmans à devoir s’assimiler après s’être intégrés, intolérance des français et légitimité tout azimut de l’islam à s’installer en France au mépris de la culture française…Les mahométans nous envahissent physiquement, économiquement, culturellement, spatialement et occupent notre espace de cerveau disponible comme dirait Boris Le lay mais de sont les français (c’est comme ça qu’ils dénomment les non musulmans de France) les méchants, les bourreaux, les racistes et au réel les empêcheurs de djihader en rond, amusement qui trouve son apogée dans le taharruch

Quand cessera-t-on de se soumettre au harcèlement des mahométans ? Que le monde est stupide donc lâche !

Pour en savoir plus

N’oublions jamais que les femmes sont au djihad ce que le canari est à la mine.

Djihader en rond, le taharruch, les tournantes, les viols en réunion

Taharrush Gamea ou le paradis sur terre

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La tuerie de Nantes fascine et une majorité croit à la survie de Dupont de Ligonnes

D’après un questionnaire du magazine Le Point, une claire majorité de ses lecteurs penserait que le meurtrier familicide est toujours en vie.

Bien que tout ce qu’on sait penche pour une préméditation de longue date et préparée avec soin, au vu de la personnalité du meurtrier, de son éducation et de son histoire familiale, je doute fort que son sens de l’honneur, mal placé mais honneur quand même, lui ait permis de survivre à son crime monstrueux. C’est ce que je raconte dans un conte que m’avait inspiré ce drame.

Voyez par vous-même :

https://laconnectrice.wordpress.com/2011/04/27/margarine-duras-a-vu-eric-durang-de-la-carriere/

Histoire du présumé coupable, Eric Durang de la Carrière alias Xavier Dupont de Ligonnes, imaginée par Margarine Duras

Château de Pomayrols

Éric descendait d’une famille de comtes occitans qui étaient déjà ruinés au moment de la Révolution. En effet, Jean-Chrétien avait hérité de son oncle, écuyer du Roy, le château de Pomayrols qu’il transmit à l’un de ses fils, Charles-Louis,  lui-même lieutenant de cavalerie au régiment du Roy. Chevaux et sabre faisaient déjà partie de la famille. Le goupillon s’y joignit comme il se doit dans une famille aristocratique catholique. Dans chaque lignée on vouait des enfants aux armes et d’autres à l’église.

Il faut dire que, soucieux de faire deux en un seul homme, Charles-Louis avait quitté le service de feu le roi pour rentrer dans les ordres à un niveau tout de même respectable. Il devint évêque de Rodez . Il avait eu un fils, François, né en 1845 à Mende, qui eut la fortune, au sens propre et figuré d’épouser Marie-Sophie de Lamartine, soeur d’Aphonse de Lamartine, le poète dont tout le monde a récité les vers à l’école. Margarine Duras avait conscience de s’embrouiller dans la généalogie de la famille mais cela n’avait guère d’importance puisqu’elle n’écrivait pas de biographie officielle mais recherchait des faits qui donneraient de la chair à des conclusions romanesques qu’elle pressentait déjà. Margarine se moquait un peu des généalogistes qui passent à côté des secrets de famille, des bâtards, des enfants naturels, des adoptions masquées et des familles polygames occultées.

 Après 1800, Charles-Louis qui avait survécu à la Révolution, peut-être en circulant et se réfugiant dans des sous-terrains secrets, ou bien parce qu’il combattait sous d’autres armes à l’étranger, vendit le château qui tombait en ruines. Ce fut probablement le dernier symbole de richesse et de pouvoir que connut cette famille et sur le souvenir duquel elle construisit sa propre légende et le véritable patrimoine qu’elle transmit à sa descendance. On ne compte plus le nombre de nobles ruinés par la Révolution qui se repaissent de leur lointaine gloire  et se comportent comme si, d’un instant à l’autre, le roi toquerait à leur porte pour les prier de rejoindre sa cour.

Malgré la situation relativement modeste de ses parents, le petit Éric avait été éduqué comme un chevalier. On lui avait inculqué l’art de la cavalerie et celui des armes. On lui avait appris à se contrôler, à retenir ses émotions et à sauver la face quoiqu’il advienne. On lui avait aussi montré que, lorsqu’on est un noble ruiné, on peut échanger sa particule contre la dot d’une riche bourgeoise, roture dont rien ne transpirera grâce à l’usage de la loi salique qui donne aux enfants le nom de leur père et leur transmet le titre de noblesse. Chez les Durang de la Carrière, on était comte de père en fils, au décès du père, une véritable incitation au parricide.

Éric fut un mignon petit garçon, le préféré de sa maman qui reportait sur lui ses espoirs déçus et sa frustration de femme exploitée et trompée. Elle entretenait une relation incestuelle avec son fils sans toutefois lui manifester d’affection  car elle avait appris de longue date à contenir ses émotions et adopté le comportement des bigotes qui trouvent dans la religion la consolation de leurs douleurs et humiliations quotidiennes. Elle avait sublimé son potentiel d’amour et d’affection dans son adoration pour le Christ, à la manière de Sainte Thérèse d’Avila. Dans la vie réelle, elle se montrait  austère et réservée et mettait toute son affection dans l’attention et le poids du regard qu’elle portait sur l’enfant qui entretenait avec sa mère une complicité forte mais implicite. On n’en parlait pas d’autant plus que le père, digne descendant de l’écuyer du Roy, terrorisait sa famille par ses comportements rigides, autoritaires et impériaux. Éric appris très tôt à dissimuler et mentir pour se protéger lui-même mais aussi couvrir ce penchant à la fois coupable et délicieux que sa mère lui portait. Il savait qu’il pouvait déroger à toutes les règles car elle le protégerait et lui pardonnerait. Il était déjà roi avant que d’être comte.

Le Père d’Éric, Jean-Félicien, ne communiquait avec les siens qu’à travers la transmission de l’histoire et des valeurs de sa noblesse provinciale. Le grand-père, Pierre avait été officier de cavalerie après avoir fait Saint-Cyr et aurait pu connaître une fin de vie couverte d’honneurs s’il ne s’était tué bêtement dans la cinquantaine en tombant de cheval. Funeste destin qui s’ajoutait aux déboires d’une famille qui ne les méritait pas parce que « bien-née ».

Défilé de Saint-cyriens auquel Éric ne devait jamais participer.

Jean-Félicien ne cessait de conter les prouesses de l’ancêtre écuyer du Roy, à l’origine du titre de noblesse de la famille, de l’aïeul évêque et de la grand-tante née La Martine. Il avait quitté le Sud de la France pour s’installer à Versailles comme si le château était toujours habité par Louis XIV et qu’il eut fait partie de sa cour. Chaque matin, il réveillait ses enfants au son du « Lever du Roy » de Couperin et il les expédiait au lit sur l’air du « Coucher du Roy ». Pas assez riche pour posséder une écurie, il menait ses enfants au manège et n’hésitait pas à manier la cravache contre eux lorsqu’ils étaient maladroits à monter la bête.  Chaque soir, après le souper, il réunissait ses enfants dans la bibliothèque pour leur conter les Croisades, les prouesses des preux chevaliers de l’Ordre de Malte, des Templiers et des Rose-croix. Les mystères mystiques qui entouraient ces ordres fascinaient le petit Éric qui s’était mis en tête de partir sur leurs traces et c’est ce qu’il fit plus tard lorsque, adolescent, il devint scout et campa au pied des ruines des châteaux et forteresses du Gévaudan, tout près du berceau de ses ancêtres. Il y découvrit des caches, des entrées effondrées de sous-terrains utilisés pendant la Révolution et rechercha dans les archives du pays des plans de labyrinthes et passages secrets.

Vestiges du château de Chanac en Lozère. Brûlé pendant la Révolution, il appartenait à l’évêché de Mende.

En attendant d’être assez indépendant pour approfondir ses recherches, il visitait les cimetières, forçait les portes des chapelles privées où il passait des heures seul à réfléchir sur la prégnance de l’esprit des défunts, à se familiariser avec la mort qu’à la fois il redoutait et désirait car elle lui permettrait de retrouver le paradis de ses ancêtres. Très tôt, la personnalité d’Éric s’affirma morbide, solitaire, secrète et cruelle. Pour retrouver la vue, le goût et l’odeur des croisades, il capturait des chats, les torturait, les éventrait et plongeait ses mains dans leur sang. La souffrance de l’animal ne le troublait ni ne le réjouissait. Il n’éprouvait aucune émotion car il accomplissait un devoir. Il agissait pour une grande cause. Il effectuait un travail avec toute la rigueur militaire dont il était déjà empreint. Il obéissait à un ordre supérieur comme un soldat à son officier.

Lorsqu’il échoua au concours d’entrée du lycée militaire de Saint-Cyr, Éric ne laissa rien paraître de son humiliation et commença doucement à construire un monde secret dans lequel il pouvait tranquillement suivre les sillages des plus glorieux de ses ascendants. En attendant de pouvoir hériter de son père, il se maria avec une belle femme, Anne-Laure qui, bien qu’ayant déjà un enfant, disposait de quelques liquidités qui valaient bien sa particule. Vaniteux, Éric n’était pas particulièrement sympathique mais il était assez bel homme, connaissait les bonnes manières, avait enregistré ces bons mots qu’on peut servir en toutes circonstances pour charmer la compagnie et présentait un mélange contrasté qui tenait du soudard et du héros romantique. Il plaisait aux femmes et ne se privait pas d’en profiter tant pour la bagatelle que pour leur générosité financière. Il prétendait travailler mais il n’en avait pas vraiment besoin. Son épouse s’occupait de l’essentiel, à savoir les enfants et la maison, quand lui se consacrait à sa carrière d’aristocrate , une réelle besogne qui exigeait temps et concentration. Ses ancêtres et sa particule constituaient un véritable capital qu’il exploitait au mieux. Il avait toutefois la réputation de travailler dur, même le dimanche, car il s’enfermait des journées entières dans son bureau. En réalité, il naviguait sur Internet à la recherche d’opportunités d’affaires qui n’étaient pas de l’ordre de celles que sa famille espérait de lui. Il regardait des sites pornos et surtout visitait des sites de rencontres, créait des contacts, échangeait des messages, faisait des propositions malhonnêtes au regard de sa situation matrimoniale puis, de temps en temps, pour se donner bonne conscience, il allait se mortifier sur des sites catholiques. Il choisissait des maîtresses isolées, riches et discrètes auprès desquelles il collecterait des subsides pour monter des affaires. En réalité, il se contentait de monter la pouliche et de la plumer, un système qui lui rapportait de quoi mener une vie confortable et sauver les apparences.

Éric appréciait l’existence qu’il menait car elle lui donnait la sensation excitante de guerroyer. Il affrontait habilement et avec succès tous les dangers que représente une vie de parasite, de faussaire, de menteur, de dissimulateur et d’hypocrite. Il avait beaucoup de chance mais, le temps travaillait contre lui. Au fil des années, son pouvoir de séduction s’amenuisait tandis que les dettes s’accumulaient. La panique commençait à le gagner à l’idée qu’il serait percé à jour et qu’on ne verrait plus en lui qu’un petit noble ruiné et un homme raté. On oublierait alors que ses ancêtres possédaient un château, qu’un arrière grand oncle avait été évêque et qu’il était l’arrière petit neveu de Lamartine. Comme un animal qui se sent pris au piège, il devint hargneux et commença à laisser tomber le masque. Même son épouse dévouée et dévote s’en aperçu mais il lui imposa le silence en la terrorisant sans en avoir l’air comme il savait si bien le faire.

Sur ces entrefaites, Éric toucha enfin son titre de comte au décès de son père, reçu un petit héritage qu’il s’empressa de dilapider en jouant les seigneurs dans un monde qui le regardait de travers et enfin reçu son bâton de commandeur en la carabine du patriarche. Désormais, il avait tous les pouvoirs, ce qui lui procura une énorme bouffée de vanité car, bien qu’il l’eut déjà forte, elle enfla jusqu’à lui donner le vertige des grandes hauteurs. Il ne se sentait plus, il était un autre homme, un vrai. Monsieur le comte allait pouvoir commencer la vraie vie, celle pour laquelle il avait vu le jour et dont de sordides vicissitudes l’avaient écarté.

Margarine Duras voyait le comte debout dans sa bibliothèque caressant délicatement la crosse et le canon de sa carabine. Il en retirait une jouissance sexuelle qui faisait gonfler sa braguette. Des frissons parcouraient ses tempes. ses mains devenaient moites. Un chant guerrier montait en lui qui ressentait les vibrations des cuivres. Une nouvelle vie commençait. Au diable cette femme et ces enfants qui avaient partagé sa déchéance, ces témoins gênants d’une erreur de parcours. Le monde avait été injuste envers lui qui n’avait pas su reconnaître sa valeureuse prouesse d’avoir survécu à la Révolution.

Éric Durang de la Carrière était de ces catholiques qui pratiquent par devoir, tradition et conformisme. Il donnait toutes les apparences d’un bon paroissien mais se permettait tous les écarts possibles sans le moindre remord. Il mentait et forniquait sans vergogne. Homme de peu de foi, il se confessait juste ce qu’il fallait pour donner le change. La morale d’Éric était complètement absorbée par les principes de domination qui étaient transmis sans faillir d’une génération à l’autre. Les Durang de la Carrière, quoi qu’il advienne, étaient d’une race supérieure appelée à dominer le monde. C’était une question de patience et de temps, Éric gagnerait la bataille sans coup férir.

La famille d’Éric était partagée en deux camps, l’épouse et les enfants d’un côté, le père de l’autre. Il disait qu’il travaillait et partait pour de longues périodes au prétexte de monter des sociétés, de les gérer, de trouver des partenaires. Il en profitait pour aller voir ses maîtresses, en rechercher d’autres disposées à remplir sa bourse et faire le tour des cousins et des amis pour contracter des emprunts destinés officiellement à alimenter ses sociétés qui promettaient de rapporter sinon des dividendes, du moins des intérêts. Les parents et les amis, quoique sans illusion,  acceptaient souvent de le financer pour ne pas abandonner l’un des leurs à une déchéance qui aurait porté ombrage à leur propre prestige. Les femmes souscrivaient à ses demandes impressionnées par l’histoire familiale glorieuse qu’il savait si bien raconter et éprises d’amour pour cet homme mystérieux qui les fascinait littéralement. Tout était calcul chez Éric. Il savait parfaitement ce qu’il faisait pour annihiler l’esprit critique et la volonté de ses proies. Il savait les attirer et les terroriser de manière subliminale. Elles en perdaient la tête et lorsqu’elles  en prenaient conscience , après qu’il les ait eu pillées et abandonnées, elles restaient sans voix, paralysées par la honte comme une femme violée, elles ne portaient pas plainte, évitaient de se plaindre, ravalaient leur humiliation et se préoccupaient de panser leurs plaies.

Toute chose ayant une fin, le dur labeur d’Éric ne portait plus de fruits en abondance. Les dettes s’accumulaient, Anne-Laure commençait à avoir des inquiétudes et des doutes, ses enfants avaient une vie sociale avec des amis qui étaient susceptibles de recevoir des confidences troublantes et de poser des questions gênantes. Eric n’était plus le jeune homme plein de brillantes promesses mais un quinquagénaire fauché et raté qui avait de plus en plus de mal à donner le change.

L’humiliation suprême se manifesta avec la poursuite engagée par une maîtresse qui lui avait prêté la bagatelle de 50 000 euros au prétexte avancé de monter une société qui rapporterait gros. Il lui avait présenté une étude de marché, un business plan qu’il avait copié-collé sur l’Internet et, en tant que femme d’affaires avisée, elle avait mordu à l’hameçon, sa sagacité étant quelque peu altérée par l’amour. Éric ayant eu l’imprudence de la contrarier, ses yeux se décillèrent et elle réclama son argent que le bonhomme avait rapidement dilapidé dans des opérations de paraître.  Il avait ainsi pu jouir de fréquenter du beau monde et de cultiver l’illusion d’être redevenu l’écuyer du Roy.

Éric se mit au travail. Il savait ce qu’il voulait, un destin exceptionnel qui participait de l’essence même de ses origines. Il élabora méticuleusement un plan de sauvegarde de sa vanité. Il fallait éliminer toutes les scories qui ternissaient sa propre histoire, mettre en oeuvre les outils de sa noblesse de robe et d’épée, effacer les témoins gênants de son paysage et retrouver ses origines intactes, vierges des tâches d’une vie médiocre qu’il n’avait pas méritée. Il était froid, lucide, pragmatique et déterminé. Il n’avait qu’un but, sauver l’honneur de la confiance que le Roy, héritier de droit divin, avait confiée à son écuyer. Il ne s’agissait pas de l’honneur de la France mais de son propre honneur d’être le dernier élu de la cavalerie royale et divine.

Maragarine Duras regardait Éric caresser sa 22 long rifle à la crosse patinée par des années de service à la cause de son patrimoine. Il était adossé à la bibliothèque dont les étagères ployaient sous des traités de guerre reliés de vieux cuir gravé à la feuille d’or, des carnets de mémoires de guerre de ses aïeux, d’histoire de la chevalerie, d’arbres généalogiques tracés sur du vélin, d’anciens livres pieux, de biographie d’évêques et d’hommes d’église, d’essais sur les châteaux du Vivarais et du Gévaudan. Dans l’esprit des Saint-cyriens il était agréablement pris entre l’arme et la lettre. Il rêvassait doucement quand son épouse l’appela pour le dîner et que la réalité s’imposa avec indécence. Il rejoignit la tablée de mauvaise humeur, s’assit en bout de table à la place du maître, récita le bénédicité machinalement et mangea en silence tandis que les quatre enfants et leur mère bavardaient à voix basse pour ne pas le déranger dans ses réflexions qu’ils pensaient professionnelles.

Éric éprouvait des difficultés à avaler son andouillette. Il ne supportait plus cette épouse trop sage et modeste et ces enfants qui ne s’intéressaient guère à l’art militaire et semblaient s’orienter ver l’art plastique et la philosophie, des balivernes, se disait-il. Il avait fait une mésalliance et il en subissait les conséquences. Bien sûr, il avait échangé sa particule contre une dot conséquente mais aujourd’hui, il n’en restait plus rien et les beaux-parents rechignaient à mettre la main à la poche. Ils voulaient bien aider leur fille et leurs petits enfants mais ne s’intéressaient plus aux affaires de leur gendre qu’ils n’osaient pas critiquer de peur de peiner leur fille. En bons chrétiens, il la laissaient souffrir en silence, la sachant entre les mains de Dieu qui n’aurait jamais admis un divorce.

Il en est ainsi de la bourgeoisie qui rêve d’enrichir de sang noble sa descendance quand l’aristocratie recherche des liquidités pour entretenir son patrimoine immobilier et perpétuer la grandeur de son ascendance. Nobles et bourgeois sont parfaitement complémentaires et la notion de mésalliance est hors propos si le nom et la gloire qui lui sont rattachés survivent. Le bonheur n’est pas une préoccupation majeure dans ces milieux puisque Dieu est sensé y pourvoir.

Cette année-là, Éric allait changer de décennie. Il allait avoir 50 ans au mois de mai. Pour les vieux jeunes, ces adultes immatures qui voudraient être conjointement libres et protégés, le cap des 50 ans est difficile à passer. Déjà, pour ses 40 ans, il avait vécu l’évènement comme un deuil insupportable qu’il avait noyé dans l’alcool, le bruit et la fureur. La nouvelle année venait de commencer et Éric accéléra la préparation de son plan. Tout devrait être prêt fin avril.

Éric s’enferma dans son bureau et se connecta à « Copains d’antan ». Il parti en chasse. Il recherchait deux ou trois femmes disponibles et aisées, qu’il aurait plus ou moins côtoyées à l’école et  qui ne manqueraient pas de se réjouir d’avoir de ses nouvelles. Ayant approximativement son âge, elles auraient eu le temps de se marier, de faire des enfants, de les élever, de divorcer, de rebondir, d’hériter et de s’assurer une situation confortable. Ce n’était pas très difficile. Il y avait de la demande et pas tellement d’offres d’hommes disponibles et cultivés. Certes, il n’était pas administrativement disponible mais il n’en dirait rien, et puis, de toutes manières, il était on ne peut plus disponible dans sa tête pour partir à la quête de la toison d’or. Il établit une dizaine de contacts et en sélectionna trois qui lui semblaient très prometteurs. Il rencontra rapidement les dames, les séduisit, leur promit monts et merveilles et entretint soigneusement ces relations.

Vers le mois de février, Éric annonça à Anne-Laure qu’ils devrait partir en voyage d’affaire de longue durée. Il serait sans doute absent trois semaines mais l’appellerait régulièrement pour lui donner de ses nouvelles. Anne-Laure fut contrariée une fois de plus mais que pouvait-elle y faire? Éric lui demanda de lui avancer 500 euros en attendant d’encaisser un chèque important- dit-il- et elle n’osa pas refuser. Il monta dans son 4X4 et prit la route. Il se dirigea d’abord vers Paris où habitait l’une de ses trois nouvelles conquêtes, Marie.

Marie était la fille d’un notaire de Versailles qui l’avait particulièrement irrité lorsqu’elle était arrivée au collège dans un coupé sport. La pétasse, pour qui se prend-elle avait il songé et il avait insidieusement passé le mot à ses condisciples qui s’étaient fait un malin plaisir de la harceler. La pauvre Marie en avait bavé mais elle n’était pas rancunière puisque leur contact électronique avait été lourd de promesses. Marie avait repris la charge notariale de son père, l’avait revendue pour s’installer dans le 7ème arrondissement près de la paroisse Sainte-Clothilde, le quartier le plus huppé de Paris. Ses affaires marchaient bien mais elle se sentait seule. Pour Éric, Marie était la proie idéale et il se frottait les mains à la perspective de la séduire, de la piller et de l’éconduire. Ce qui fut fait et bien fait. Lorsqu’ Eric reprit la route après avoir passé la nuit avec sa conquête, il palpait avec délices la liasse de billets que Marie avait pris dans le coffre de son étude pour les lui remettre. Quand on aime, on ne compte pas.

Éric suivait vaguement le chemin de Saint Jacques de Compostelle pour rencontrer ses conquêtes. La suivante vivait à Chartres. Tout se passa comme prévu. Blandine l’accueillit à bras ouvert et se montra fort généreuse. Éric palpait sa liasse qui enflait. Il se rapprochait du but de son voyage.

Margarine ne vous donnera pas de détails sur les ébats du comte Durang de la Carrière car ils n’avaient rien de particulier, ses demandes étaient dignes de ce qu’on peut voir dans un film porno et ses attentes étaient sado-maso. Tout ce qu’il y a de banal pour un mâle qui se fraye un chemin dans la jungle de la vie en usant de son pénis comme d’une machette.

Encore un arrêt à Poitiers pour plumer Bernadette et Éric se sentit les mains libres pour réaliser l’étape suivante de son plan. Il s’arrêta sur le parking d’un immense centre commercial perdu en pleine campagne du côté de Limoges. Il acheta une petite tente, un duvet, une parka, des chaussures et un pantalon en goretex, une couverture de survie, un sac à dos, une gourde, un réchaud à gaz, une lampe de camping, une torche électrique, une radio à piles, une pelle, une pioche, un kit de petits outils. Ensuite il fit des provisions d’eau et de nourriture, autant que pour nourrir une colonie de vacances. Il acheta trois téléphones portables. Il était très satisfait lorsqu’il reprit le volant.

Éric arriva à Lorgues, dans le Var, en début de soirée. La nuit était tombée, l’air était vif. Il s’installa dans un hôtel et appela un petit garagiste qu’il avait connu lorsqu’il habitait le Bourg. L’homme était un peu louche et n’hésitait pas à arranger ses clients moyennant quelques dessous de table. Il lui acheta une vieille jeep qu’il avait remise en état. Pour ne pas avoir à effectuer des démarches administratives, il lui raconta qu’il souhaitait rester discret pour faire une surprise à sa femme. C’était gros mais l’homme ne l’écoutait guère, le regard fixé sur la liasse de billets qu’Eric agitait sous son nez.

Le fugitif regagna sa chambre d’hôtel pour se décolorer les cheveux et les teindre en blond. Il fixa des lentilles vertes sur ses iris et chaussa des lunettes à monture d’écaille claire pour détourner l’attention sans pour autant l’attirer. Il enfila un gilet molletonné et trois pantalons les uns sur les autres afin de donner à sa silhouette un peu plus de corpulence. Au milieu de la nuit, Éric déchargea silencieusement son 4X4 pour remplir la jeep. L’opération ne prit guère de temps car l’homme était précis, méticuleux et très organisé. Le chargement terminé, il inspecta le 4X4 afin de vérifier qu’il n’avait rien oublié puis revint vers la jeep, desserra le frein à main, poussa la voiture pour l’éloigner au maximum des habitations afin qu’on ne l’entendit pas démarrer. La nuit était d’un calme étourdissant. Il se mit au volant et se dirigea vers la chapelle de Benva, une halte sur le chemin de Saint-Jacques.

Éric roulait sur de petites routes trouées de nids de poule en se repassant le film de sa séance avec cette pétasse de Marie. Il l’avait eue dans tous les sens du terme et trouvait le scénario très satisfaisant. Il était fier de lui.

Éric connaissait très bien la région où il avait habité pendant quelques années dans une maison dont la porte était ornée d’une crois de Malte. Au XIIème siècle, les templiers du Ruou en avaient été propriétaires et y avaient laissé des vestiges de leur présence. Il avait profité de son séjour pour explorer les bois et les massifs entre Draguignan et les gorges du Verdon. Il avait consulté des archives sur l’histoire de Lorgues, ses conflits avec l’abbaye cistercienne du Thoronet et l’établissement, dans le bourg, du commandeur des Templiers de Villecroze au Ruou. Il avait découvert que les deux bâtiments avaient été construits au XIIème siècle, à peu près en même temps et que l’architecte Pierre Pouillon dans « Les pierres sauvages » avait révélé des similitudes entre la structure de certaines parties des deux bâtiments qui, bien qu’isolés dans les massifs, n’étaient distants que de quelques kilomètres. Il savait par ailleurs que, malgré les apparences, templiers et cisterciens avaient une alliance spirituelle secrète, le Cercle intérieur. Les relations étaient d’autant plus étroites que le premier grand maître des templiers, Hugues de Payens avait offert à Bernard de Clairvaux le domaine sur lequel il avait construit le premier monastère cistercien.

Ces détails historiques n’auraient guère intéressé Margarine Duras s’ils ne l’avaient pas guidée vers l’itinéraire du fuyard. Elle était certaine que, pendant son séjour à Lorgues, il avait cherché et trouvé le souterrain qui reliait la commanderie du Ruou à l’abbaye du Thoronet. Officiellement, personne n’avait jamais attesté de l’existence de ce souterrain mais Éric savait que les deux lieux ayant été construits à la même époque, il était quasi certain que les mêmes ouvriers avaient travaillé sur les deux chantiers, se relayant en fonction de leur spécialité. Il était probable également qu’ils avaient utilisé la même carrière et taillé les pierres indifféremment pour l’un ou l’autre des bâtiments. C’est ce que Fernand Pouillon avait souligné dans « les pierres sauvages ». Ces ouvriers qui venaient d’Italie et de Compostelle repartiraient chez eux à la fin du chantier et garderaient de fait le secret de sa construction. On pouvait leur confier sans crainte d’être trahi le creusement d’un passage secret pour permettre aux membres du Cercle intérieur de se rencontrer sans témoins et aussi souvent qu’ils le souhaiteraient.

L’abbaye cistercienne du Thoronet à environ 5 km de Lorgues

Éric avait également remarqué que la tour de la commanderie présentait des murs relativement minces quand ceux de la chapelle étaient aussi épais que ceux d’une forteresse. Il en conclut qu’en cas de danger, les templiers se réfugiaient dans la chapelle d’où ils descendaient dans les souterrains où se trouvaient les celliers et une source leur permettant de tenir le siège le temps qu’il fallait ou de s’enfuir en sortant pas le cloître de l’abbaye. Du côté des moines du Thoronet, les préoccupations de sécurité étaient identiques et, s’il le fallait, ils descendaient sous terre, éventuellement ressortant par la commanderie.

La chapelle du Ruou telle que mise en scène sur le site des templiers

Ci-dessous, les ouvertures de la chapelle sont aussi profondes et étroites que des meurtrières de forteresse.

 Au cours de ses errances dans les massifs, après un orage, il avait découvert un éboulement non loin du Ruou. Ecartant quelques pierres, il découvrit une cavité qui semblait se prolonger assez loin sous terre. Il se pencha autant qu’il le put et jubila. Il était certain d’avoir découvert le passage secret qui reliait la commanderie au Thoronet. Il n’était pas du genre à partager ses découvertes aussi remit-il soigneusement les pierres en place, les recouvrit de terre et de branchages et se hâta vers Lorgues pour se procurer du matériel adapté. Il devait revenir plusieurs fois pour descendre dans la cavité et explorer les lieux qui semblaient parfaitement conservés. Il trouva un puits au fond duquel miroitait de l’eau. Progressivement, il entassa dans le cache quelques trésors militaires auquel il tenait particulièrement. Il consolida l’entrée avec de solides branches et construisit une porte qu’il cadenassa soigneusement. Il dessina dessus une tête de mort et reproduisit le logo des eaux et forêts pour plus de tranquillité. Chaque fois qu’il venait, il apportait de quoi aménager son antre et en partant prenait soin de masquer la porte. Il n’était pas vraiment inquiet, sûr de son habileté à dissimuler les choses et les pensées et estimait que le risque d’intrusion était réduit car le lieu était difficile d’accès, escarpé, dissimulé au milieu de tas de pierres, d’arbres déracinés enchevêtrés et de ronces.

Lorsque Éric et sa famille quittèrent Lorgues pour Nantes, il continua a visiter régulièrement son gîte et à l’aménager. Il avait la forte intuition d’avoir besoin de ce repaire aujourd’hui, demain et pour l’éternité. C’est là qu’il enfouirait ses plus grands secrets, ses rêves les plus fous, ses souvenirs les plus brûlants et ce qu’il avait en lui de plus cher, l’écuyer du Roy. Il le réscuciterait, le nourrirait, le soignerait et le lancerait sur le chemin de Compostelle vers Jérusalem où il déterrerait l’Arche d’alliance, la vraie, celle que personne n’avait encore trouvée. Notre-Dame  l’accompagnerait et le chant du cliquetis de sa cuirasse rythmerait sa marche. Au dessus de lui les anges souffleraient dans leur trompette. Éric se sentait ivre de bonheur, enfin, le bonheur du Dieu-tout-puissant.

Margarine Duras en resta là. La boucle était bouclée. Éric arrivait au bout de sa cavale. Il marchait vers le cache qui était son destin et y resterait quelques mois ou l’éternité. La suite était écrite dans la presse sous le nom de « tuerie de Nantes ».

Quand Jessye Norman (RIP) chantait notre Marseillaise en 1989

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Il y avait beaucoup de vent ce soir-là. La prise de son est détestable. En direct place de la Concorde pour le bicentenaire de la Révolution française, le 14 juillet 1989

Une prise de son différente mais pas meilleure. La Marseillaise Place de la Concorde, Paris Jessye Norman July 14, 1989, on the 200th anniversary of the French Revolution Bastille Day celebration

Compilation de diverses prises de son donnant une voix grave à la cantatrice

Jessye Norman closes the 200th anniversary celebration of the French Revolution with The Marseillaise on Place de la Concorde, Paris, France, July 14, 1989 (This is a compilation of the two different versions floating around the YouTube)

Version retravaillée de la Marseillaise par Jessye Norman pour une bonne qualité de son

Et pour celles et ceux qui ignorent tout de la préparation du bicentenaire de la Révolution, je propose de se rafraîchir la mémoire avec Les Inconnus qui illustrent les efforts que durent fournir les écoles pour répondre au grand projet festif de Jack Lang, alors ministre de la Culture.

REVOLUTION DES INCONNUS

RIP Jacques Chirac. Hommages dithyrambiques et critique

 

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Jacques Chirac, animal politique, ancien maire de Paris et président de la République française, vient de mourir à l’âge de 86 ans à l’issue de maladies et de dépérissement douloureux. On ne saura sans doute jamais si sa fin de vie a été provoquée par une intervention chimique au nom du droit à mourir dans la dignité.

La dignité, Chirac en avait. Bel homme à la prestance remarquable, il donnait par son attitude une belle image de la France. Il jouait bien son rôle, comme Mitterrand sauf qu’il était beaucoup plus sympathique et chaleureux que son prédécesseur. Mitterrand a donné son nom à la « Grande bibliothèque de France » pour que l’éternité se rappelle qu’il était un intellectuel. Chirac a donné son nom au musée des « Arts premiers » du quai Branly, logis des productions ethnographiques du monde entier, un espace de découverte des techniques de fabrication des rêves de populations étrangères à la civilisation occidentale.

Avec son musée, Chirac reprenait la philosophie pacifiste des philanthropes du XIXème siècle comme Albert Kahn et Emile Guimet. Le premier envoyait des cameramen filmer la Chine et photographier le Japon pour faire connaître un autre monde aux français en leur ouvrant les yeux , les Archives de la planète; le second créait le musée des religions du monde pour les mêmes raisons. Chirac, comme Kahn et Guimet, était passionné par l’expression plastique des cultures asiatiques. Chirac devait également s’intéresser à l’art africain dont des masques décoraient son bureau.

Alors que j’avais voté deux fois pour la gauche croyant à un possible changement de politique, je n’appréciais pas le personnage Mitterrand qui suintait de sournoiserie et de suffisance. Par contre, n’ayant voté qu’une fois pour Chirac afin de contrer Le Pen (!), j’avais de la sympathie pour le personnage. Quant à sa politique, nous savons aujourd’hui que le pouvoir est à l’UMPS, que la droite et la gôche se valent, kif kif bourricot, bonnet blanc et blanc bonnet car les politiques pensent avant tout à leurs intérêts personnels en cherchant le meilleur moyen de tondre la laine du peuple sur son dos. Jacques Chirac avait l’avantage de le faire avec style…

La Connectrice

Hommages des politiques et du peuple, revue de presse

https://www.huffingtonpost.fr/entry/jacques-chirac-mort-unes-presse_fr_5d8d63ade4b0019647a5f95a?utm_hp_ref=fr-politique

 

Critique de Pierre Cassen (Riposte laïque)

 

« La France a une part de Chine en elle : mais quelle part ? Dossier.

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Guerre 1914-1918. Cantonnement des Chinois employés à la poudrerie de Saint-Fons (Rhône) © Roger-Viollet

Guerre 1914-1918. Cantonnement des Chinois employés à la poudrerie de Saint-Fons (Rhône) © Roger-Viollet

 A l’occasion du 75ème anniversaire de la libération du Sud de la France, le président Macron a rendu hommage aux soldats africains ayant contribué à la libération du Sud de la France en déclarant « La France a une part d’Afrique en elle »

https://youtu.be/z1Y7oZLkxFc

Le président de la République a prononcé un discours très politique à Saint-Raphaël, dans le Var, ce jeudi 15 août lors des commémorations des 75 ans du débarquement de Provence. https://www.rtl.fr/actu/politique/vid…

Il y a une contradiction flagrante à affirmer que la France est multiculturelle et valoriser avec emphase la contribution de l’Afrique à la libération de la Provence. Mais quand valorise-t-on la contribution des italiens et des portugais à la reconstruction post guerre ? Quid de la main d’oeuvre espagnole dans l’agriculture ? Quid du travail des polonais dans les mines ? Et qui se souvient des milliers de travailleurs chinois assistant l’armée française en 14-18 ainsi que l’industrie de l’armement ? Quid des ouvriers chinois dans les usines d’automobiles ? Vous trouverez à la fin de cet article un dossier sur la contribution des chinois en particulier et des asiatiques en général à l’effort de guerre.

Contribution des africains et maghrébins à la libération de la Provence

Si il est indiscutable que des maghrébins et des africains, réquisitionnés dans nos colonies de l’époque, parfois arrachés de force à leur village et leur famille, ont participé à l’effort de guerre sous le commandement du général Jean de Lattre de Tassigny, l’offensive a été victorieuse grâce à l’intervention des forces alliées britanniques et américaines. Les troupes marocaines ont été héroïques et parmi les troupes algériennes se trouvaient près de la moitié de pieds-noirs. Sans vouloir ignorer le courage des soldats coloniaux, il est inexact de prétendre que la libération de la Provence s’est faite uniquement avec des africains.

Dette coloniale et immigration africaine

Dans le contexte actuel d’islamisation et d’immigration pléthorique de migrants originaires d’Afrique, ramener la libération de la France à l’intervention des africains est clairement verser de l’huile sur le feu des revendications des immigrants qui réclament le « paiement de la dette coloniale », l’islamisation de la France parce que les musulmans y ont mis le pied, les accommodements raisonnables avec l’Islam, l’indulgence pour les voleurs et délinquants et criminels, le droit au logement, le droit aux aides sociales, le droit aux soins médicaux gratuits (l’une des causes de l’engorgement des urgences), le droit au viol des femmes blanches, le droit aux insultes et aux menaces pour les méchants blancs sous-chiens, le droit aux services publics, le droit d’imposer le halal dans les écoles et services publics, le droit à des salles de prière dans les universités, le droit de se baigner habillé dans les piscines publiques, le droit de prier dans les rues, le droit de se faire construire des mosquées avec l’argent public au prétexte de la culture, le droit de séparer femmes et hommes, le droit d’afficher ostensiblement la religion musulmane avec le foulard ou la djellaba pour les hommes, le droit d’insulter la police et les femmes dans leurs chansons et leurs rassemblement « décoloniaux », le droit au racisme et le droit de faire passer l’oumma islamiya avant le Bien Commun France.

Le rôle de la Chine dans la lutte contre les nazis en 39-45

Quand les troupes de l’Allemagne nazie se sont déployées dans toute l’Europe en 1940, les troupes chinoises ont lancé des contre-offensives hivernales sur les divers fronts de bataille du pays, forçant le Japon à attacher une plus grande attention aux champs de bataille en Chine.

« C’est la raison principale pour laquelle le Japon n’a pas répondu à la demande de l’Allemagne l’invitant à attaquer l’Union soviétique ou à repousser les troupes britanniques en Asie du Sud-Est », a estimé Peng. .. Les pertes des forces alliées de l’Occident auraient été plus grandes sans la ferme résistance de la Chine…Durant la guerre, la Chine a également fourni à ses alliés d’importantes quantités de ressources agricoles et minérales : celles d’une valeur de 450 millions de dollars à l’Union soviétique, de 747,85 millions de dollars aux Etats-Unis et de 114,8 millions de livres sterling à la Grande-Bretagne, a précisé Rong.

http://french.peopledaily.com.cn/Horizon/3380245.html

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Contribution des asiatiques et des chinois à l’effort de guerre en 14-18

  • Les oubliés de la Grande Guerre

Le 17 février 1917, près de Malte, un sous-marin allemand torpillait le paquebot français «Athos», faisant 754 morts, majoritairement des Chinois. Ces hommes devaient rejoindre un contingent de 140 000 travailleurs de leur pays. Une main-d’œuvre à l’histoire largement méconnue.

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11:13  Lu par Marie Lenoir

https://www.monde-diplomatique.fr/2017/04/POUILLE/57358

L’accès des estaminets est interdit aux travailleurs indigènes chinois.» Un murmure de stupéfaction parcourt l’assemblée réunie dans une salle municipale archicomble de Saint-Valery-sur-Somme quand Ma Li projette l’image de cet arrêté militaire français datant du 31 mars 1917. Quelques minutes plus tôt, cette professeure de l’université du Littoral-Côte d’Opale à Boulogne-sur-Mer montrait l’échange épistolaire entre un fonctionnaire et un élu du Nord furieux d’avoir surpris plusieurs Chinois qui cultivaient leurs légumes sur les pâtures communales.

Ce soir d’octobre 2016, Ma Li répond à l’invitation de la Société d’archéologie et d’histoire. Originaire de Canton, elle enquête sans relâche depuis son arrivée, en 2003, sur la vie méconnue des 140 000 paysans chinois enrôlés en France, avec 400 interprètes, pendant la première guerre mondiale. Au même moment, l’empire russe en acheminait 200 000, par l’intermédiaire de recruteurs privés, jusqu’aux forêts de Sibérie, aux usines de Moscou, aux mines de charbon de Donetsk ou au chantier du chemin de fer reliant Petrograd (aujourd’hui Saint-Pétersbourg) au port de Mourmansk. Après l’effondrement du régime tsariste, 40 000 d’entre eux environ intégrèrent les forces combattantes de l’Armée rouge.

Ceux qui débarquèrent sur le sol français dès le 24 août 1916 devaient pallier le manque de bras dans les usines et œuvrer dans les bases arrière des armées alliées. Un officier retraité des troupes coloniales, Georges Truptil, fut missionné à Pékin pour dénicher ces travailleurs. Il trouva un interlocuteur auprès de Huimin, une compagnie privée créée par des officiels chinois pour sauvegarder l’apparence de la neutralité du pays dans le conflit, proclamée par le gouvernement d’alors. Truptil fut rapidement suivi par les Britanniques, qui s’appuyèrent sur des pasteurs anglicans installés dans les campagnes du Shandong, dans l’est de la Chine : «Ils recevaient une prime de 17 shillings par tête», affirme la chercheuse. L’empire colonial britannique est rodé à cet exercice : entre 1903 et 1910, il a expédié 64 000 travailleurs chinois vers les mines d’or sud-africaines.

Les témoignages que Ma Li recueille en Chine auprès de quarante-cinq familles de descendants de travailleurs viennent compléter les informations distillées par les archives militaires. «Parmi ces Chinois, 88% étaient des paysans illettrés qui ont subi eux aussi le traumatisme de la guerre. Ils ne parlaient pas beaucoup de leur expérience française, et seuls quelques immigrés ont laissé des notes. Leurs témoignages sont précieux», affirme-t-elle. Et de préciser : «Nous savons qu’ils étaient, pour la grande majorité, originaires de la province du Shandong et âgés de 16 à 40 ans.»

Quarante mille Chinois ont été placés sous autorité française, avec des contrats de cinq ans et un salaire de 5 francs par jour pour l’ouvrier qualifié, négocié par la Confédération générale du travail (CGT). Ils faisaient tourner les usines — comme les ateliers d’artillerie du Creusot —, déchargeaient les bateaux dans les ports de Marseille, du Havre ou de Dunkerque, puis creusaient les tranchées des poilus, dans la Marne, sur le front de l’Est. Cent mille ont travaillé sous commandement britannique avec des contrats de trois ans. Ma Li commente : «Les Anglais étaient les plus pingres. Jamais plus de 1,50 franc par jour, alors que le danger était plus grand.» Soit un dixième du salaire ouvrier français de l’époque.

Creuser les tranchées, déminer les terres…

Les Chinois au service des forces du Commonwealth entretenaient les routes et les rails de l’arrière-front, mais creusaient aussi les tranchées de la Somme et de l’Artois, et ramassaient les dépouilles de soldats pour les enterrer. Autour de Lens et de la crête de Vimy, dont les Canadiens s’emparèrent en avril 1917, ils ont déminé les terres pour les rendre aux agriculteurs, ont évacué les gravats des villages bombardés pour faciliter le retour des populations — des éboueurs de guerre, en quelque sorte. Comme l’explique Ma Li, «il était très dangereux de manipuler les obus non explosés. Or ils n’étaient pas payés pour une tâche pareille. Ces munitions étaient alors rassemblées dans des trous, puis recouvertes à la va-vite de ferraille et de terre. C’était leur technique.» Une pratique que nous confirme M. Frédéric Willemetz, démineur de la sécurité civile d’Arras. Avec quinze autres policiers, il déterre à plein temps les dépôts de munitions de la Grande Guerre à travers les Hauts-de-France. «Surtout pendant la récolte des pommes de terre, ou lorsqu’une pelleteuse de chantier enfonce son godet un peu trop profondément. Parfois, on retrouve des obus vides mais gravés de dessins asiatiques… Un art lancé par les poilus.»

Si la République de Chine — restée officiellement neutre dans le conflit jusqu’en août 1917 — a accepté un tel transfert de main-d’œuvre, ce n’est pas par bonté d’âme. À l’issue des deux guerres de l’opium et de la mise à sac du Palais d’été par les troupes britanniques et françaises, entre 1839 et 1860  (1), les grandes puissances étranglent son économie. Elles contrôlent l’exploitation des chemins de fer et de nombreuses usines, coordonnent le prélèvement d’impôts et profitent d’enclaves territoriales comme Tianjin, Canton, Qingdao et Shanghaï, sans parler de Hongkong, cédée officiellement à l’Empire britannique en 1842.

À la suite de la révolte des Boxers (1899-1901), qui visait notamment l’occupation étrangère, «on condamna la Chine à payer une indemnité de 67 millions de livres pendant trente-neuf ans,détaille Ma Li. Cet envoi massif de main-d’œuvre vers la France va donc lui permettre de renégocier ce délai, d’obtenir le droit de revoir à la hausse ses tarifs douaniers pour favoriser ses industries, et de décrocher la promesse d’une participation à la conférence de paix.»Celle-ci se tint à Versailles en 1919, mais ne permit pas à la Chine de récupérer le Shandong : la province passa des mains de l’Empire allemand… à celles de l’Empire japonais. Cette cession, insupportable pour les Chinois, aboutit au soulèvement nationaliste du 4 mai. Certains de ses protagonistes fonderont le Parti communiste chinois deux ans plus tard, en 1921.

En France, la grippe espagnole, le choléra, quelques exécutions et de nombreux accidents tuèrent 20 000 travailleurs chinois. À Noyelles-sur-Mer, un village à 8 kilomètres de Saint-Valery-sur-Somme, on visite le plus grand cimetière chinois d’Europe, avec ses 849 stèles blanches; il a été inauguré en 1921. À cet emplacement aujourd’hui verdoyant s’étalait un vaste camp de transit des Chinois sous commandement britannique. Une fois leur contrat terminé, les survivants rentraient au pays.

Lors d’un séjour au Shandong, Ma Li a découvert que des dizaines de ces travailleurs avaient emmené une fiancée française. «Ils entretenaient des relations avec les Françaises. Certaines offraient leurs services contre l’équivalent d’un mois de salaire. D’autres cherchaient une relation stable auprès d’hommes jugés doux et courageux. Il faut dire que, après la guerre, beaucoup de soldats français démobilisés ont sombré dans l’alcoolisme.» Quelle ne fut pas la surprise de ces migrantes quand elles se rendirent compte sur place que leurs compagnons étaient déjà mariés… «Elles se retrouvaient littéralement concubines, et beaucoup allèrent se plaindre à l’ambassade de France.»

Moins de 1 800 travailleurs chinois ont choisi de rester sur le sol français. Tous étaient sous contrat avec l’armée française, qui, contrairement aux Britanniques, leur offrait une possibilité de s’installer. Parmi eux, un certain Tchang Tchang Song, dont l’un des douze enfants est installé à Malakoff (Hauts-de-Seine). «J’ai grandi à La Machine, dans la Nièvre, où mon père s’est fait embaucher comme mineur de charbon. Là-bas, nous étions tous des gueules noires, on ne se posait pas de questions sur ses origines, et toutes les nationalités coexistaient», raconte M. Gérard Tchang, 74 ans. Ce n’est qu’à l’âge de la retraite qu’il s’est intéressé à son identité chinoise. «Avec ma femme, nous avons passé de longues journées aux archives du Service historique de la défense, à Vincennes. Nous avons retrouvé le bateau qui avait emmené mon père, âgé de 20 ans, de Nankin à Marseille, en 1917. Après ces trois mois de voyage, l’armée française l’a envoyé à Suippes, dans la Marne, pour creuser les tranchées des poilus.» Trois ans plus tard, Tchang Tchang Song choisira de rester. Il deviendra mineur et rencontrera la jeune Louise, «avec qui il décrochera la médaille d’or de la famille française», précise M. Tchang, encore plus fier du passé de résistant de son père comme franc-tireur et partisan (FTP) pendant la seconde guerre mondiale.

Amoureux d’une nourrice luxembourgeoise

À Ventabren, près d’Aix-en-Provence, Mme Christiane Galas, 87 ans, conserve elle aussi le souvenir d’un père héroïque : «Il s’appelait Tong Xuan Peng et est devenu orphelin à 6 ans. Il est arrivé en France comme interprète, tandis qu’il apprenait les langues à Hongkong. C’est une belle affiche lui promettant l’aventure qui l’a convaincu de partir. Mais il ne s’attendait pas à la guerre.» Parce qu’il baragouine le français et maîtrise cinq dialectes chinois, Tong Xuan Peng sert d’intermédiaire entre les travailleurs et les officiers. Un pistolet lui est même fourni en cas de mutinerie. Il quitte l’armée en 1921, avec un permis de conduire. Et devient chauffeur de notables. «Mon père tombe alors amoureux d’une nourrice luxembourgeoise qui s’occupait du bébé d’une femme médecin à Paris.» Le couple s’installe dans le Midi, et Tong Xuan Peng devient cuisinier au Grand Hôtel de Salon-de-Provence. «Dès qu’un Asiatique lui était signalé, il l’invitait à la maison. Nous avons souvent eu à déjeuner certains de ses “frères” déracinés. À la fin des années 1950, Peng se rendait régulièrement au camp des rapatriés indochinois de Sainte-Livrade-sur-Lot pour aider les plus démunis dans leurs démarches administratives ou pour traduire des lettres.»

Mme Galas parle d’un père obsédé par l’instruction : «Il nous emmenait voir les opéras classiques après avoir âprement négocié le prix du billet et nous forçait à jouer de plusieurs instruments.» Sa mère meurt brusquement à 43 ans, laissant Tong Xuan Peng veuf à 53 ans. «Il a pris en charge les mariages de mes frères et retapé des maisons en ruine pour nous laisser à chacun un pécule.» Mme Galas a tenu avec son époux un laboratoire photographique réputé. Agnès, l’aînée de ses trois filles, est devenue enseignante-chercheuse à l’université d’Aix-Marseille. Elle participe désormais à un projet européen de partage des pratiques innovantes d’enseignement avec l’Asie. «Un tout petit clin d’œil à la Chine», dit-elle.

Jordan Pouille

Journaliste.

(1La première guerre de l’opium (1839-1842) a été menée par le Royaume-Uni, et la seconde (1856-1860) par le Royaume-Uni, la France et les États-Unis, obligeant la République de Chine à ouvrir vingt-sept zones d’influence et à céder Hongkong au Royaume-Uni. Ma Li parle de «semi-colonisation».

 

L’appel aux travailleurs étrangers, coloniaux et chinois pendant la Grande Guerre

Dès l’été 1914, la pénurie de main-d’œuvre masculine nationale s’impose aux autorités françaises comme un des problèmes les plus aigus. La féminisation du marché du travail et le nombre relativement faible des prisonniers de guerre s’avèrent insuffisants, si bien que le recours aux travailleurs étrangers, coloniaux et chinois apparaît une solution nécessaire. Si les flux de travailleurs libres ne sont pas négligeables, en réalité la très grande majorité des étrangers et des coloniaux sont recrutés par l’État français. Officiellement, plus de 225 000 coloniaux et chinois (soit plus de 7% de la main-d’œuvre militarisée et 16% de la main-d’œuvre civile dans les usines d’armement pour toute la durée du conflit) et au moins autant d’étrangers ont travaillé sur le sol métropolitain pendant la guerre.
Guerre 1914-1918. Groupe de travailleurs chinois, octobre 1916 © Piston / Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet

Guerre 1914-1918. Groupe de travailleurs chinois, octobre 1916 © Piston / Excelsior – L’Equipe / Roger-Viollet

Chiffres et répartition

Dans le premier cas, il s’agissait d’Algériens (près de 80 000), de Marocains (35 000), de Tunisiens (18 500), mais aussi d’Indochinois (49 000), de Chinois (37 000), auxquels s’ajoutent des groupes moins nombreux, comme les Malgaches (5 500).

Ouvriers Tonkinois encadrés par des soldats français le 26 mai 1917

Ouvriers Tonkinois encadrés par des soldats français le 26 mai 1917 © Bibliothèque de documentation internationale contemporaine-MHC

Ces chiffres sont probablement sous-estimés : en effet, une bonne partie des contingents sénégalais et indochinois fut considérée comme impropres au combat et classé « bataillons d’étapes », constituant ainsi une sorte d’armée de manœuvres, d’infirmiers et de brancardiers. Ainsi, il faudrait doubler par exemple le nombre des Indochinois… Les étrangers, quant à eux, viennent pour l’essentiel des pays limitrophes (Espagne, Portugal, Italie) mais on dénombre aussi plus de 20 000 Grecs.

Ces chiffres ne tiennent compte ni des travailleurs qui se déplacent librement et/ou qui ne sont pas déclarés, ni des dizaines de milliers de réfugiés belges (nombre estimé à 325 000 au moment de l’armistice).

Étrangers d’une part, coloniaux et Chinois d’autre part, se répartissent sur l’ensemble du territoire en groupes plus ou moins importants, de quelques dizaines à plusieurs milliers. Les premiers se trouvent dans les campagnes (plus de 100 000 Espagnols travaillent dans l’agriculture pendant la guerre), mais aussi dans l’industrie, notamment dans les usines de guerre. Les seconds sont majoritairement employés dans les établissements publics ou privés fabricant du matériel et des munitions, dans les ateliers de l’intendance, dans les transports, dans les mines, et surtout dans les travaux de terrassements à l’arrière et au front. Dans les deux cas, il s’agit d’une main-d’œuvre peu ou pas qualifiée.

Contrôler et gérer la main d’œuvre

Le recrutement – et dans certains cas la réquisition -, l’acheminement et surtout la présence en France de tous ces hommes d’origine extrêmement variée ne vont pas sans poser un certain nombre de problèmes, et d’abord d’organisation.

Guerre 1914-1918. "Les travailleurs coloniaux et étrangers dans nos manufactures de guerre", région de Lyon, mi-septembre 1916. Sénégalais chargeant les obus. Photographie parue dans le journal Excelsior du dimanche 17 septembre 1916. © Piston / Excelsior

Guerre 1914-1918. « Les travailleurs coloniaux et étrangers dans nos manufactures de guerre », région de Lyon, mi-septembre 1916. Sénégalais chargeant les obus. Photographie parue dans le journal Excelsior du dimanche 17 septembre 1916. © Piston / Excelsior – L’Equipe / Roger-Viollet

Au nom aussi de la lutte contre l’ »indésirabilité » politique et la « concurrence au travail national », le gouvernement se dote d’une organisation nouvelle. Une Commission Interministérielle de la Main-d’Œuvre (CIMO), est mise sur pied en septembre 1915, qui définit peu à peu les principes généraux de la gestion de la main-d’œuvre, les conditions d’embauche ou encore la forme des contrats de travail. En outre, trois organes sont créés entre 1915 et 1917, sous la tutelle des trois ministères de l’Agriculture, de la Guerre et du Travail, ce dernier s’imposant progressivement dans la direction de la politique d’immigration.

Le Service de la main-d’œuvre coloniale et chinoise (SOTC), qui dépend d’abord du ministère de l’Armement, est rattaché au début 1916 à la Direction des Troupes Coloniales du ministère de la Guerre. Organe militarisé, il comprend plusieurs sections correspondant chacune à une « race » de travailleurs. Il dispose de commandements régionaux qui gèrent les « groupements de travailleurs ». Le second organe est le Service de la main-d’œuvre étrangère (SMOE) qui dépend dans un premier temps du Sous-Secrétariat d’État de l’Artillerie et de l’Armement mais passe en janvier 1918 sous la tutelle du ministère du Travail. Composé d’une quinzaine de personnes, il s’occupe exclusivement de la « main-d’œuvre blanche » ; les Européens ont un statut civil et des contrats négociés par leurs gouvernements avec le gouvernement français.

Tonkinois travaillant à la cueillette dans les jardins de Trianon, Versailles © Albert Harkingue / Roger Viollet

Tonkinois travaillant à la cueillette dans les jardins de Trianon, Versailles © Albert Harkingue / Roger Viollet

Enfin, est constitué le Service de la main-d’œuvre agricole (SMOA). Ces différents services gèrent la main-d’œuvre, la placent, la contrôlent, s’assurent du respect des normes (contrats de travail, hygiène, conditions de vie, ordre public…). Leur organisation consacre une double distinction. Une distinction professionnelle et économique d’abord, puisque l’agriculture et l’industrie relèvent de deux ministères différents. Une distinction raciale d’autre part, puisque les Européens de « race blanche » et les « exotiques » sont traités séparément ; concernant ces derniers, les industriels ou particuliers peuvent même préciser la « race » désirée.

La mise en place d’une politique racialiste

Dans le contexte spécifique de la guerre, les circulations migratoires sont évidemment surveillées, voire restreintes. Néanmoins, étrangers et coloniaux ne reçoivent pas le même traitement. S’ils sont en principe contrôlés à leur arrivée en France, notamment dans les postes frontières (Cerbère, Perpignan, Bayonne, Modane…), des centres d’hébergement ou des dépôts, s’ils sont assujettis à la possession d’une carte d’identité spécifique à partir d’avril 1917, les premiers sont relativement libres. Coloniaux et Chinois, en revanche, sont militarisés, surveillés de manière beaucoup plus rigoureuse (contrôle postal, obsession réglementaire et disciplinaire…).

Guerre 1914-1918. Cantonnement des Chinois employés à la poudrerie de Saint-Fons (Rhône) © Roger-Viollet

Guerre 1914-1918. Cantonnement des Chinois employés à la poudrerie de Saint-Fons (Rhône) © Roger-Viollet

Ils sont l’objet d’un grand renfermement comme l’atteste l’obligation qui leur est faite de loger dans des dépôts et dans des camps le plus souvent situés à la périphérie des villes, composés de baraques Adrian où les conditions de vie sont très précaires, voire vraiment difficiles. Coloniaux et exotiques sont par ailleurs saisis au moyen du racialisme dominant de l’époque. De très nombreuses instructions officielles rappellent ainsi qu’ils doivent être groupés en fonction de leur origine tant sur les lieux de travail que dans les cantonnements. Il faut par exemple séparer Chinois et Indochinois, Kabyles et Arabes, Marocains et Algériens… La « politique des races » est en quelque sorte acclimatée sur le territoire métropolitain, où sont transférés des catégories et des modes d’appréhension propres à la situation coloniale. Mais au-delà des « antipathies de race », il y a aussi des raisons économiques puisque les autorités publiques estiment que grouper les coloniaux par « race » permet d’obtenir un rendement au travail meilleur. Enfin, il y a probablement aussi des raisons plus politiques, et notamment la crainte que des contacts entre les travailleurs coloniaux puisse subvertir d’une manière ou d’une autre la domination coloniale.

Réguler les relations avec les populations françaises

Ce sont ces arguments qui poussent les autorités militaires en charge des coloniaux et des Chinois à tenter de réguler les relations entre ces travailleurs et les populations françaises. Au nom des spécificités – religieuses, culturelles, alimentaires – propres à chaque « race », elles tentent d’imposer un repli de chaque « communauté » sur elle-même ; ainsi sont créés des cafés maures, proposées des activités culturelles ou éducatives (cours de français), respectées les fêtes propres à chaque groupe (Nouvel An Chinois, Fête du Têt…). Mais l’idée est surtout de minimiser les contacts entre ces « exotiques », comme on les appelle parfois, et les populations françaises avec lesquels les incidents parfois très violents se multiplient, notamment à partir de 1917.

Guerre 1914-1918. Femmes et Chinois travaillant dans une usine d'armements française. © Collection Roger-Viollet / Roger-Viollet

Guerre 1914-1918. Femmes et Chinois travaillant dans une usine d’armements française. © Collection Roger-Viollet / Roger-Viollet

Mais ce qui inquiète aussi plus particulièrement les autorités françaises, ce sont les rapports entre les coloniaux et les femmes françaises. Dès 1916-11917, l’encadrement déplore par exemple les unions avec les Indochinois ; en 1918, le général Aube à la tête de la Direction des Travailleurs Coloniaux, insiste très officiellement sur les « inconvénients que peuvent présenter les unions entre françaises et ouvriers Nord-Africains », la « condition des enfants » étant l’une des préoccupations majeures.

Ces unions entre Françaises et coloniaux sont fortement déconseillées en raison d’abord du tabou que constituent les relations sexuelles entre des femmes blanches et des hommes de couleur perçus comme des êtres inférieurs, mais aussi à cause des problèmes juridiques qui en découlent : une Française qui épouse un étranger ou un ouvrier colonial perd alors sa nationalité et se pose en outre le problème du statut des enfants issus de ces unions (quel statut leur donner ? quelle solution juridique pour ce type de métissage ?). L’union entre une Française et un colonial représente enfin une puissante subversion symbolique de la domination coloniale.

Le bilan du séjour en France de ces travailleurs étrangers et coloniaux est en partie connu, mais reste encore à approfondir. L’épisode a montré les capacités d’adaptation et d’innovation de l’État français, il a permis à la fois la mise en place d’une véritable structure administrative consacrée à l’immigration et, une première rencontre de dizaines de milliers d’hommes venus de tout l’empire colonial avec les populations de la métropole et donc a fait jouer de manière nouvelle la domination coloniale. Les réticences de la société française face aux travailleurs coloniaux sont apparues avec force, renforcées par le racialisme ambiant qui justifie désormais une distinction entre les étrangers « de race blanche » désirables dont l’immigration est souhaitée pour l’après-guerre, et les coloniaux et les Chinois définis comme des « hommes de couleur » et donc définis comme indésirables.

Laurent Dornel, maître de Conférences en histoire contemporaine à l’université de Pau (laboratoire ITEM EA 3002, IRSAM)

 

Des travailleurs chinois au service de l’industrie de guerre en France 1914-1918

Première Guerre mondiale : ces Asiatiques venus au front

09.11.2018, par Claire Tran

Pendant la Première Guerre mondiale, quelque 2 millions d’Asiatiques sont venus grossir les rangs sur le front en Europe et au Moyen-Orient. Ces soldats de l’ombre ont non seulement combattu mais ils ont aussi servi de main-d’œuvre dans les usines, notamment en France. Des expériences qui changèrent leur vie mais aussi leur vision du monde et qui contribuèrent à déclencher la décolonisation, comme l’explique l’historienne Claire Tran.

Alors que les commémorations de la Première Guerre mondiale sont l’occasion de revenir sur la vie éprouvante des Poilus dans les tranchées, celle de près de 2,5 millions de combattants et ouvriers venant d’Afrique et d’Asie reste encore méconnue. Parmi eux, 71 % étaient principalement des Indiens, des Chinois et des Vietnamiens. Que sait-on de la vie de ces 1 723 000 Asiatiques arrivés massivement en Europe et au Moyen-Orient entre 1914 et 1919 et plongés dans l’enfer de la guerre totale ? Au début du XXsiècle, États et sociétés d’Asie faisaient face à l’arrivée de centaines de milliers de colons occidentaux avec l’expansion impériale et l’imposition de « traités inégaux » , mais pendant plus de cinq ans, la Première Guerre mondiale entraîna en sens inverse une mobilité importante d’Asiatiques vers l’Europe.

Nombre de soldats asiatiques engagés dans la Première Guerre mondiale, provenant des différentes colonies d’Asie et du Japon.

Une mobilité d’ampleur inédite entre l’Asie et l’Europe

La propagande coloniale promettant de bonnes paies s’ils s’engageaient dans les troupes coloniales, attira surtout des paysans des régions pauvres du Pendjab (Inde), du delta du fleuve Rouge (Viêt Nam) ou de la concession française du Kouang-Tchéou-Wan (Chine), menacés par la famine. Mais certains membres des élites indiennes et vietnamiennes répondirent également à l’appel. Ce fut par exemple le cas, en Inde, de l’aristocrate Rajput Amar Singh ou de Sir Pertab Singh, régent de Jodphur et ami de la reine Victoria. Au Viêt Nam, le lettré nationaliste et réformiste Phan Chu Trinh appela de son côté ses compatriotes à soutenir l’effort de guerre de la France, avec l’espoir, en retour, d’une politique d’association contribuant à la formation d’une élite moderne et d’une représentation politique digne de ce que l’on pouvait attendre de la démocratie française.

Sir Pertab Singh, régent de Jodphur, est présenté au général Joffre, chef d’état-major de l’armée française.

Mais quelles sources pour écrire une histoire vue d’en bas, décrivant leur découverte de l’Europe et des Européennes dans un contexte culturel inconnu et un climat éprouvant, que ce soit dans les tranchés ou les usines d’armement ? Au-delà de la curiosité des habitants pour ces populations « exotiques » fraîchement débarquées, les lettres saisies par la censure militaire, les journaux intimes, les archives écrites et visuelles permettent de prendre la mesure de ce que fut l’expérience de ces Asiatiques en Europe. Ces sources permettent de dégager des itinéraires individuels de soldats, travailleurs, diplomates et d’étudiants, et font ressortir leurs découvertes et étonnements, leurs espoirs et déceptions du moment.

Mobilités et opportunités nouvelles

Indépendamment de la vision occidentalo-centrée les considérant comme de simples forces supplétives et subalternes au service des puissances impériales, ces travailleurs et soldats furent aussi des acteurs qui saisirent très rapidement l’opportunité de circuler sur une très longue distance, car, dans les colonies, tout déplacement, surtout vers la métropole, était étroitement contrôlé. Cette mobilité transcontinentale pouvait transformer leur destin individuel et, qui sait, collectif. Outre la découverte de la vie quotidienne des sociétés qui les colonisaient, les mouvements sociaux et politiques ainsi que la vision de puissances impériales, affaiblies par une guerre entre elles, ne furent pas sans conséquence sur ces hommes, de retour dans leur pays.

Nombre de travailleurs engagés dans la Première Guerre mondiale provenant de Chine et d’Indochine.

Après l’épreuve du voyage dans des conditions sanitaires souvent éprouvantes, les troupes asiatiques et indiennes, la plupart du temps dépourvues de vêtements adaptés, durent affronter les températures du climat européen dès leur arrivée dans les ports européens. Puis, ils découvrirent des hommes et des femmes issus de tous les milieux sociaux, donc une réalité culturelle et sociale très différente de celle renvoyée par les maîtres dans les colonies. Du côté des populations européennes, l’arrivée des troupes indiennes à Marseille en 1914 suscita la curiosité des habitants de cette ville, impressionnés par l’allure des sikhs. Enfin, les ouvriers vietnamiens et chinois, qui, du fait de leur statut militaire, étaient réquisitionnés, suscitèrent la méfiance des ouvriers, qui les perçurent comme des concurrents ou des briseurs de grève.

Des cipayes sur le front de l’Ouest

L’India Gate (Porte de l’Inde), monument aux morts qui se situe au cœur de New Delhi sur le boulevard Rajpath, rappelle l’importante contribution des 74 000 soldats morts, sur un total de 1,3 à 1,5 million de soldats et travailleurs indiens : « Aux morts des armées indiennes qui sont tombés dans l’honneur en France et en Flandre, en Mésopotamie et en Perse, en Afrique de l’Est, à Gallipoli et ailleurs dans le Proche et l’Extrême Orient. » Ce sont les Indiens qui stoppèrent l’avancée allemande à Ypres (Flandre) dès l’automne 1914. Des centaines de cipayes furent tués à Neuve-Chapelle (Pas-de-Calais) et plus de mille, dont beaucoup de musulmans, à Gallipoli dans les Dardanelles, entre février 1915 et janvier 1916, contre l’allié ottoman de l’Allemagne.

Défilé de l’infanterie indienne à l’occasion du 14 juillet 1916, avenue Alexandre III, à Paris.
Ce sont les Indiens qui stoppèrent l’avancée allemande à Ypres (Flandre) dès l’automne 1914.

À partir de son propre journal qu’il cacha dans ses bottes, son livre décrit en détail les affres des campagnes de l’armée des Indes britanniques en Mésopotamie, Syrie, Turquie et au Levant. Le livre de l’auteure bengalie Mokkhoda Debi, At ‘Home and the World’ in Iraq 1915-17 Kalyan Pradeep, paru en 1928, raconte, lui, la vie de son petit-fils Kalyan Mukherji.

Après des études de médecine à Calcutta et à Liverpool, il s’engagea comme médecin dans le Service médical de l’armée des Indes britanniques et rejoignit le corps expéditionnaire en Mésopotamie en mars 1915. Il mourut deux ans plus tard à l’âge de 34 ans, prisonnier de guerre dans un camp turc à Ras el-Ain. Les lettres qu’il envoya à sa famille sont reproduites dans le livre et décrivent notamment la désastreuse campagne de Mésopotamie (1915-1916).

Soldats hindous à gare du Nord, Paris, octobre 1914.

Travailleurs chinois : des coolies corvéables à merci

Les travailleurs chinois constituèrent le deuxième groupe d’Asiatiques qui arriva en masse en Europe pour pallier la pénurie de main-d’œuvre des Alliés et dans l’espoir pour les autorités chinoises de se préserver des visées japonaises en se rapprochant des Alliés. Au nombre de 140 000 en France, les Chinois se répartirent en deux groupes, les Anglais comme les Français puisant dans leurs concessions en Chine : le Chinese Labour Corps sous autorité anglaise travailla dans le nord de la France à des tâches logistiques tandis qu’environ 37 000 Chinois débarquèrent à Marseille mi-août 1916, en tant que travailleurs soumis à un encadrement militaire, rattaché au service de l’organisation des travailleurs coloniaux. La plupart des recrues étaient des paysans de la province du Shandong sans qualification, et pour beaucoup illettrés. Dans les usines, ils furent utilisés pour gérer la maintenance du matériel ou pour réparer les voies de communication.

Ouvriers chinois travaillant dans une usine d’armement française, au côté des ouvrières.

Confrontés aux pénuries et à des employeurs peu soucieux de respecter les engagements d’égalité salariale, ils furent parqués dans des camps spéciaux, logés dans des tentes et des baraquements en plein hiver, mal habillés et mal chaussés. Ils vivaient en vase clos, les relations avec les habitants étant en théorie interdites. Les conditions de travail furent éprouvantes et les retards de salaire provoquèrent par exemple des grèves et des mutineries à Boulogne. Ils expérimentèrent aussi un environnement hostile de la part d’un monde ouvrier qui les voyait comme une concurrence déloyale. Dans certaines régions, comme la Somme, la Marne ou l’Oise, des agressions, des meurtres ou des pillages leur furent attribués. Après l’armistice beaucoup furent chargés de nettoyer les champs de bataille des cadavres, enlevant les obus ou remblayant les tranchées. Environ 2 000 resteront en France. À leur retour en Chine, certains deviendront les leaders du mouvement ouvrier tandis que d’autres, jeunes étudiants cette fois, arriveront en France comme étudiants ouvriers dans les années 1920. Ce fut notamment le cas des futurs leaders du parti communiste chinois, Deng Xiaoping et Chou En Lai. Moins connus, les 160 000 Chinois recrutés par la Russie entre 1915 et 1917 qui travaillèrent dans les mines de charbon de l’Oural, comme bûcherons en Sibérie ou docker dans les ports de la mer Baltique, qui construisirent des chemins de fer dans les zones polaires du Nord.

Les Vietnamiens : du Chemin des Dames au travail à la chaîne

Les 93 000 soldats et ouvriers indochinois venus en Europe, étaient originaires pour la plupart des régions les plus pauvres du Tonkin et de l’Annam (particulièrement touchées par la famine et les épidémies de choléra) et, dans une moindre mesure, du Cambodge (1150). 44 000 soldats vietnamiens servirent dans des bataillons combattants sur le front, à Verdun sur le Chemin des Dames, dans les Vosges et sur le front d’Orient dans les Balkans. Dans des bataillons logistiques, ils servirent comme chauffeurs transportant les troupes au front, comme brancardiers sur le champ de bataille et comme cantonniers chargés de la réfection des routes. Ils seront également chargés de « l’assainissement » des champs de bataille notamment à la fin de la guerre en plein hiver et sans habits chauds, permettant aux appelés français de rentrer plus vite dans leurs foyers.

Bataillon de tirailleurs annamites, près de Villers-Bretonneux (Somme), le 6 mai 1918.

Ils expérimentèrent des rapports sociaux plus égalitaires contrastant avec la hiérarchie raciale imposée dans la colonie. Le service de censure postale mis en place très rapidement en fit les contingents des colonies les plus surveillés. Courriers et photos envoyés à leurs familles permettent d’approcher en temps réel leur vie quotidienne. Leur retour après la guerre ne se fera pas sans heurts, les sacrifices consentis ne débouchant pas sur autre chose que des promesses. Certains – parmi lesquels Nguyen Ai Quôc, le futur Ho Chi Minh qui partit en France pendant la Première Guerre mondiale – se convertiront au communisme en France, seul parti soutenant le Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. À leur retour, beaucoup s’engageront. Les uns dans le journalisme politique, les autres rejoindront les partis nationalistes vietnamiens, réclamant le droit à l’autodétermination.

L’engagement des Siamois encore toujours commémoré aujourd’hui…

L’engagement du Siam aux côtés des Alliés, le 22 septembre 1917, fut l’initiative du roi Vajiravudh (Rama VI, 1880-1925) qui fut éduqué pendant neuf ans en Grande Bretagne. Après l’entrée en guerre des États-Unis début 1917, le roi Vajiravudh y vit l’opportunité de réviser les traités inégaux signés avec les Occidentaux depuis le XIXe siècle et de montrer au monde que les Siamois faisaient partie des hommes « libres et civilisés ». 1 284 volontaires, aviateurs, automobilistes et médecins s’engagèrent mais n’arrivèrent à Marseille que fin juillet 1918.

Certains travailleurs vietnamiens – parmi lesquels Nguyen Ai Quôc, le futur Ho Chi Minh – se convertiront au communisme en France.

Envoyés dans des écoles d’aviation et d’automobile, il n’y eut qu’un seul groupement automobile siamois qui partit sur le front, non loin de Verdun en septembre 1918. Après l’armistice, le groupement siamois fut chargé d’occuper la ville de Neustadt dans le Palatinat et à la fin de la guerre, il participa aux défilés à Paris, Bruxelles, et Londres. Le dernier groupement siamois rentra au Siam fin 1919, et une grande fête à Bangkok célébra leur retour. .

Un monument en forme d’une pagode se trouve toujours à Sanam Luang dans le centre-ville de Bangkok, non loin de l’ancien palais royal. C’est là que, chaque année, la Thaïlande commémore le 11 novembre avec les descendants de soldats volontaires et les représentants des pays alliés et du roi.

Soldats siamois sur le port de Marseille en août 1918.

Soldats siamois en route pour le Front, août 1918.

Alors que les années 1920 et 1930 sont communément considérées comme l’âge d’or des colonies en Asie, on oublie combien la circulation de ces hommes entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique et la circulation des idées qui l’accompagna, eurent un impact majeur sur les espaces impériaux, tant au niveau politique, économique et social. Une fois de retour chez eux, quel fut l’impact de ces expériences de guerre sur leurs destins individuels ainsi que sur la destinée politique, économique, sociale et culturelle de leur peuple ? Ces hommes développèrent leur propre stratégie de mise en valeur de leur expérience en Europe, d’autres s’engagèrent dans des partis politiques. L’expérience de la guerre en Europe et les principes d’autodétermination défendus tant par Lénine (Du droit des nations à disposer d’elles-mêmes, 1914) que par le président américain Wilson (Quatorze Points, 1918) s’imposèrent au lendemain de la Première Guerre mondiale et eurent des conséquences majeures sur l’évolution politique des pays d’Asie dans l’entre-deux-guerres. La circulation de ces hommes contribua par ailleurs à la circulation des idées et des techniques et à faire émerger de nouveaux acteurs en Asie, ouvriers spécialisés, aviateurs, chauffeurs, mécaniciens, dessinateurs industriels, avocats, journalistes, médecins et activistes politiques, réclamant dès leur retour le droit d’être « maîtres de leur destinée » (Masters of Their Own Destiny).

Les points de vue, les opinions et les analyses publiés dans cette rubrique n’engagent que leur auteur. Ils ne sauraient constituer une quelconque position du CNRS.

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Pour aller plus loin
Les 9 et 10 novembre, une conférence, associée à une exposition photographique, qui rassemble une vingtaine de chercheurs d’Asie et d’Europe, est organisée par L’Institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporain ( CNRS), situé à Bangkok, et le Center of European Studies  de l’Université Chulalongkorn ttus

http://www.irasec.com/documents/fichiers/209.pdf

  • novembre 2000 Reportage consacré aux 90 000 travailleurs chinois qui ont été employés durant la guerre de 14/18, pour des travaux pénibles par l’armée anglaise basée en Picardie.Reportage comprenant des images d’archives et les interviews de Jean Pierre THIERRY, historien de la Grande guerre et de Francis AUBRY, ancien combattant. Images d’archive INA Institut National de l’Audiovisuel

Ina Histoire Ajoutée le 2 juil. 2012

Décédé le 10 novembre 1918

 

Les Chinois et Péronne (voir à 12 minutes…)
La Chine durant le Premier Conflit mondial : ici
14-18-china.com : ici

En mars 1919, on compte encore près de 80.000 Chinois en France et en Belgique qui participent aux travaux liés à la reconstruction des zones sinistrées par la guerre. Sous l’ordre de nettoyer les champs de bataille, ils prennent part aux actions de déminage et procèdent également à l’exhumation des corps des soldats tués aux combats et à leur ensevelissement dans les nouveaux cimetières militaires.  Ils regagnent petit à petit la Chine et ne sont plus que 3.000 à demeurer en France en 1921. Ceux-ci, essentiellement employés dans les industries de la banlieue parisienne, seront à l’origine du premier quartier chinois de Paris.

De maladie, sous le feux ennemi ou d’épuisement, on estime que 7.900 de ces travailleurs originaires des campagnes chinoises ou indochinoises sont morts entre 1916 et 1919. Leurs corps reposent aujourd’hui dans les cimetières militaires des armées qu’ils auront contribué à servir. 

Le Figaro (1854-) 15 août 1917

Faut-il abolir la fête des Rosières ?

Publié le

Une polémique fait actuellement rage chez les zidioridiculi  au sujet de la fête des Rosières, une tradition qui remonte au Vème siècle faisant l’orgueil de nombreuses communes françaises pour les réjouissances et l’affluence dont elle est l’occasion. Une pétition circule pour demander son abrogation.

Le couronnement de la rosière d’Enghien le 25 juin18761.

Une rosière est une jeune fille qu’on récompense pour sa réputation vertueuse.

Instituée, selon la légende, par saint Médard à la fin du ve siècle, la fête de la Rosière est née à Salency (Oise).

Elle consiste, à l’origine, en la remise d’une couronne de roses (d’où le nom) à la jeune fille dont la conduite irréprochable, la vertu, la piété et la modestie ont marqué le village.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rosi%C3%A8re

La jeune fille sacrée Rosière devrait être la plus recommandable du village, c’est à dire chaste, pure et vierge. La plupart des opposants n’étant pas sur place, tout comme moi, ils ont élaboré leur indignation sur des principes et des théories que seuls les participants et participantes locaux peuvent infirmer ou confirmer.

Je ne m’étendrai donc pas sur les motivations  de cette célébration et ce qui est retenue d’une tradition aussi ancienne. On remarque toutefois que la pétition en cours ne s’adresse qu’au maire de Salency alors que la fête de la Rosière est célébrée dans des dizaines de communes françaises, ce qui en fait un cas national digne d’une intervention de l’Etat, si on est logique.

Mon opinion porte sur le contenu des traditions en général. En effet, les traditions anciennes reposent pour la plupart sur des convictions et des croyances qui ne sont plus d’actualité ou qui ont été détournées de leur signification originelle. Croyant ou athée nous sommes heureux de célébrer la Saint-Jean et ses feux, Noël ou la Saint-Nicolas, Pâques et la Chandeleur. Les mariées portent des robes blanches symbole de la virginité et de la monarchie, ce n’est pas pour autant qu’elles sont vierges ou princesses. Pour le 14 juillet les pétards et les feux d’artifice sont un simulacre de guerre et une marque d’appétit pour l’odeur de poudre.

Je suis féministe et je ne censure pas tout ce que notre culture peut avoir de misogyne et gynéphobe car il n’en resterait pas grand chose. Les traditions et les légendes ne nécessitent pas d’être prises à la lettre lorsqu’on comprend le contexte de leur naissance et de leur raison d’être. Elles appartiennent à l’Histoire de France.

Alors en CP j’ai effectué l’année scolaire à Pessac près de Bordeaux. La maîtresse nous apprenait de jolies chansons dont « le petit chemin de fer » qui m’avait marqué avec la Rosière et les vaches mélancoliques …

LC

 

Le petit chemin de fer

– 1 –
Au beau pays de Cocagne
On vient d’construire un ch’min d’fer
Qui traverse la campagne
Entre deux rangs d’arbres verts
Sur les fils télégraphiques
Se sont perchés les oiseaux
Et les vaches mélancoliques
Bouchent les passages à niveau
Pour guetter dans le lointain
Le panache du premier train.
Refrain 1
Tchou tchou tchou…
Voilà qu’il arrive
Avec sa locomotive
Tchou tchou tchou…
On l’entend fort bien
Le voilà qui vient.
– Non! c’est pas lui!– 2 –
La gare est toute flambante
De drapeaux et de lampions
Une foule impatiente
Attend l’inauguration
C’est pourquoi monsieur le Maire
La fanfare et les pompiers
Accompagnés d’la Rosière
Depuis c’matin sont sur pied
Comme il est midi moins l’quart
Ça n’fait jamais qu’trois heures de r’tard.Refrain 2
Tchou tchou tchou…
Voilà qu’il arrive
Avec sa locomotive
Tchou tchou tchou…
On l’entend fort bien
Le voilà qui vient.
– Mais Non! c’est une mouche !
– 3 –
Le chef de gare comme soeur Anne
En ne voyant rien venir
Dans le téléphone en panne
Appelle à n’en plus finir
Tandis qu’un bel homme d’équipe
En uniforme coquet
Murmure en fumant la pipe
Tranquillement au bout du quai:
Si le train n’est pas ici
C’est peut-être ben qu’il n’est pas parti.
Refrain 3
Tchou tchou tchou…
Voilà qu’il arrive
Avec sa locomotive
Tchou tchou tchou…
On l’entend fort bien
Le voilà qui vient.
– Mais Non! c’est pas l’train, c’est l’café qui bout!– 4 –
Les jours et les nuits passèrent
Mais c’qui n’passa pas, c’est l’train
Car on n’a, chose singulière,
Pas trouvé d’mécanicien
Les gens du pays d’Cocagne
Sont tellement bien chez eux
Qu’ils se font une montagne
D’un voyage aventureux
Pourquoi donc prendre le train
Quand on a l’bonheur sous la main!Refrain 4
Tchou tchou tchou…
Tant pis s’il arrive
Avec sa locomotive
Tchou tchou tchou…
Nous prendrons plaisir
À le voir partir.
– Salut!

Paroles et musique: P-R Groffe et Zimmermannhttp://gauterdo.com/ref/pp/petit.chemin.de.fer.html

La pétition des zidioridiculi

 

En France, en 2019, certains prétendent encore évaluer la pureté et la virginité des filles – avec l’argent public !

Le 02 juin 2019 devrait se tenir à Salency une « Fête de la Rosière », à l’initiative de Bertrand Tribout, fervent catholique, président de la Confrérie de Saint-Médard. Cette initiative doit recevoir le soutien logistique et financier du maire, Hervé Deplanque (SE).
Qu’est-ce donc qu’une fête de la Rosière ? Une fête, instituée selon la légende, par Saint Médard au Ve siècle, qui consiste à la remise d’une couronne de roses (et souvent d’une dot, pour les jeunes filles pauvres) à une jeune fille vertueuse. Mais, et c’est là que cette fête doit nous indigner, comment ces gens prétendent-ils défendre la vertu ? Un des critères retenus est la virginité.Comment compte-t-on évaluer la virginité d’une fille, en France, en 2019, alors qu’on sait bien que les pseudo-examens scientifiques n’ont aucune valeur ? Bertrand Tribout répond simplement qu’il faut s’en remettre, comme à l’époque « à la rumeur publique » (http://www.leparisien.fr/salency-60400/a-salency-la-purete-des-filles-sera-bien-celebree-en-2019-08-08-2018-7847031.php L’organisateur de cette « fête » sous prétexte de célébrer des jeunes filles, entend donc mener une enquête et interroger habitants et habitantes sur les pratiques sexuelles des jeunes filles, et se permettre de les juger.

Cette « fête » est révoltante. La virginité peut être un choix, qui relève du domaine intime et privé, et ne doit en aucun cas être ni évaluée ni jugée par une institution qu’elle soit politique ou religieuse. Sous prétexte de célébrer la virginité, l’organisateur de cette fête et le maire qui la soutient livrent le corps, les actions, la réputation des jeunes filles à la rumeur publique. Cette définition de la « vertu » est rétrograde et insultante. Les organisateurs ont-ils pensé, par exemple, aux victimes de violences sexuelles ? Doivent-elles conclure, si elles ont été violentées, qu’elles ne sont plus « vertueuses » ? On remarquera l’aspect sexiste de cette démarche : il s’agit toujours d’évaluer la virginité des filles, pas celles des garçons.
Ce critère de la virginité a fait scandale : nombreuses sont les personnes qui ont réagi, notamment sur twitter (https://twitter.com/Laelia_Ve/status/1027856581944336384 et ont envoyé des mails au maire pour témoigner de leur désaccord. Bertrand Tribout semble faire machine arrière et dévoile ses autres critères : « Le dévouement à sa famille, la disposition à faire le bien et à éviter le mal, être toujours de bonne humeur et souriante… être quelqu’un de sympathique au final ! Et ces choses-là se savent, on est un petit village. » (https://www.nouvelobs.com/societe/20180813.OBS0819/fete-de-la-vertu-a-salency-on-me-taxe-de-sexiste-alors-que-je-mets-en-valeur-la-jeunesse.html?utm_term=Autofeed&utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1534223798 Encore un portrait de la « femme idéale » parfaitement sexiste : les femmes n’ont pas conquis leurs droits en étant « toujours de bonne humeur et souriante[s] » et nous avons vocation à être autre chose que les potiches de Bertrand Tribout.

Nous conseillons à Bertrand Tribout de s’occuper d’autre chose que d’évaluer la pureté et la virginité des jeunes filles.
Nous faisons remarquer au maire Hervé Deplanque que l’engagement d’une institution publique dans une telle fête contrevient à la fois au principe de laïcité et aux valeurs d’égalité entre femmes et hommes rappelées dans notre Constitution.
Nous déplorons l’absence totale de réactions des politiques. Aurions-nous eu le droit à un telle silence s’il s’agissait d’une association musulmane en banlieue qui prétendait évaluer la pureté et la virginité des jeunes filles ?

Nous encourageons la célébration de la jeunesse. Pourquoi ne pas célébrer les jeunes filles, mais aussi les jeunes garçons, en mettant en valeur par exemple leurs projets, leurs actions de solidarités, par exemple ?

Nous pouvons proposer à M. Deplanque des idées alternatives de fête (et encourageons les personnes qui signeraient cette pétition à indiquer, en commentaire, des idées alternatives!) Par exemple la lecture publique du « Rosier de Mme Husson » de Maupassant (qui se moquait déjà de cette fête au XIXe siècle!) ou encore de « Madame Baptiste » du même auteur (qui dénonçait déjà l’évaluation publique de la sexualité des femmes). Puisque certains sont restés au XIXe (ou au Ve?) siècle…

https://www.change.org/p/f%C3%AAte-de-la-rosi%C3%A8re-laissez-les-filles-tranquilles-f%C3%AAtedelarosi%C3%A8re

 

16-20 Juillet 1942. 13 152 israélites arrêtés à Paris

On se souvient…

Aucun texte alternatif disponible.
Amédée Bussière a été préfet de police de Paris du 21 mai 1942 19 août 1944 nommé par Pierre Laval le 21 mai 1942.
Il participe le 6 juillet 1942 à la réunion préparatoire de la rafle du vel d’hiv
Pendant son mandat il lance une lutte très active contre ceux qu’il nomme « communo-terroristes » « la lutte à mort est engagée entre l’ordre que vous représentez et les criminels qui cherchent à briser les ressorts de notre pays » (juin 1942). Il est arrêté à la Libération de Paris le 20 août 1944 et incarcéré à la prison de la santé. Révoqué le 25 mai 1945, il est jugé en juillet 1946 par la Cour de la Seine et condamné à mort. Sa peine est commuée en une peine de travaux forcés à perpétuité. Il est gracié en 1951 et obtient la libération conditionnelle. Il meurt à Paris en 1953

Les rafles de juillet 42 et le Vel’d’hiv

Au début du mois de juillet, les Allemands exigent la déportation de 28 000 Juifs étrangers ou apatrides de la zone occupée. Les 16 et 17 juillet 1942, près de 4 000 policiers français effectuent des descentes dans des immeubles situés dans l’Est de la capitale, secondés par plusieurs centaines de militants du PPF (Parti populaire français) de Jacques Doriot. L’opération, connue à l’époque sous le nom de « Vent printanier », a été planifiée avec soin. Les Allemands ne demandent la déportation que des Juifs âgés de plus de seize ans mais le Premier ministre Laval s’oppose à ce que les familles soient séparées et ce sont donc des familles entières qui se trouvent déportées. La majorité des 13 152 victimes de ces rafles sont des femmes et des enfants. La plupart des policiers procèdent aux rafles avec zèle et ils ne sont que deux ou trois à présenter leur démission.

Les hommes et les femmes sans enfants sont directement conduits dans des camps d’internement (Drancy et Pithiviers). Les Juifs qui se trouvent déjà à Pithiviers sont déportés à Auschwitz le 17 juillet pour faire place aux nouveaux arrivants. Ceux qui ont des enfants sont emmenés au Vélodrome d’Hiver, un stade de course cycliste couvert, situé non loin de la tour Eiffel. Les Parisiens sont au courant des arrestations, les Juifs étant transportés à travers Paris en plein jour.

Près de 8 000 Juifs sont incarcérés au Vél’ d’Hiv’ pendant près d’une semaine, dans la chaleur du mois de juillet et dans des conditions épouvantables. Il n’y a ni matelas ni eau courante et l’approvisionnement en nourriture est insuffisant. Les toilettes sont rapidement bouchées et les prisonniers contraints de se soulager sur le sol. La puanteur est insupportable. Au bout d’une semaine, les Juifs sont transférés à Pithiviers et Beaune-la-Rolande.

https://www.yadvashem.org/fr/shoah/a-propos/solution-finale/deportation-deurope-de-louest-vers-les-camps-de-la-mort.html?gclid=CjwKCAjwp7baBRBIEiwAPtjwxMWhgi4pOmkLT6NBMWOR9uJXVLESEliDqjPEWEPvvIVXeViEp819qBoCA-QQAvD_BwE

Rafle du Vélodrome d’Hiver

Article général Pour un article plus général, voir Shoah en France.
 Pour la « première rafle du Vélodrome d’Hiver » qui eut lieu en 1940 et concerna des femmes allemandes, dont juives, voir Rafle des femmes indésirables ; pour les rafles en zone sud, voir Rafle du 26 août 1942.
Rafle du Vélodrome d’Hiver
Jardin du souvenir à l'emplacement du Vél’d’Hiv.
Jardin du souvenir à l’emplacement du Vél’d’Hiv.

Type Shoah en France
Pays Drapeau de la France France
Localisation Paris
Coordonnées 48° 51′ 14″ nord, 2° 17′ 20″ est
Organisateur Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Drapeau de l'État français État français
Date  et 
Participant(s) 7 000 policiers et gendarmesfrançais
300 à 400 militants du Parti populaire français
Répression
Arrestations 13 152 personnes1 :4 115 enfants
5 919 femmes
3 118 hommes

Géolocalisation sur la carte : Paris

(Voir situation sur carte : Paris)

Rafle du Vélodrome d'Hiver

La rafle du Vélodrome d’Hiver, souvent appelée « rafle du Vél’d’Hiv »2,3 (aussi orthographiée « rafle du Vel’ d’Hiv’ »4 ou encore « rafle du Vél d’Hiv »5,6,a) est la plus grande arrestation massive de Juifs réalisée en France pendant la Seconde Guerre mondiale. Entre les  et , plus de 13 000 personnes, dont près d’un tiers étaient des enfants, ont été arrêtées1 à Paris et en banlieue pour être déportées : moins d’une centaine reviendront8.

Effectuées à la demande du Troisième Reich — qui, dans le cadre de sa politique d’extermination des populations juivesd’Europe9, organise, en , une rafle à grande échelle de Juifs dans plusieurs pays européens, l’« opération Vent printanier » —, ces arrestations ont été menées avec la collaboration de 7 000 policiers et gendarmes français10,11, assistés de 30012 à 400 militants13 du Parti populaire français de Jacques Doriot, sur ordre du gouvernement de Vichy, après des négociations avec l’occupant menées par René Bousquet, secrétaire général de la Police nationale1. À la suite de ces négociations, initiées par Pierre Laval, les Juifs de nationalité française ont été exclus temporairement14 de cette rafle qui concerna essentiellement15 les Juifs, étrangers ou apatrides, réfugiés en France14 dont plus de quatre mille enfants le plus souvent français nés de parents étrangers16
.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rafle_du_V%C3%A9lodrome_d%27Hiver

Humour et ironie. Les Mac(a)ron(s) Trogneux

Publié le

Brigitte Trogneux, madame Macron, épouse du président de la République Emmanuel Macron, est la descendante de 5 générations de confiseurs patissiers amiénois, la maison Trogneux. J’ai demandé à un proche de passage à Amiens de me rapporter des macarons Trogneux et je n’ai pas été déçue. Ils sont délicieux : forts en éclats  d’amande, moelleux et parfumés au miel.

https://www.trogneux.fr/boutique/liste_produits.cfm?type=6

Brigitte Trogneux était-elle destinée à s’unir à un mac(a)ron et réciproquement ? L’inconscient de l’une et de l’un les a-t-il poussé inéluctablement l’une vers l’autre ?

Brigitte Macron, pâtissière, connaîtra-t-elle le triste sort de la boulangère Marie-Antoinette ?

On se souvient de cette légende opportuniste qui fit répondre à la reine , devant une foule affamée « s’il n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche » et justifier l’appellation de la famille royale « le boulanger, la boulangère et le petit mitron »., préparation à l’élimination de Louis XVI, de Marie-Antoinette et de leurs enfants.

La maison Macron fait flores à Amiens et dans la environs où elle a ouvert des succursales et, ironie du sort, alors que l’on célèbre les 70 ans de mai 68, elle propose des confiseries « pavés de mai » avec le logo baba cool « peace ». Brigitte, première dame de France,  a-t-elle des actions dans la maison Trogneux et a-t-elle été consulté pour ce curieux choix pas vraiment politiquement correct ? S’agit-il d’un signe subliminal ?

Sous les pavés... le praliné!

https://www.trogneux.fr/boutique/fiche_produit.cfm?ref=PAVESPRALINES68&type=29&code_lg=lg_fr&num=101

L’entourage d’Emmanuel Macron avait évoqué fin 2017 l’éventualité d’un commémoration de mai 68 mais il semble que le projet d’une manifestation officielle ait été abandonné au profit de manifestations officieuses : diffusion de tonnes de documentaires sur mai 68, présence dans les médias de Cohn-Bendit ami de Macron, présentation à Cannes de son documentaire réalisé par Romain Goupil où apparaît le président Macron et clin d’oeil de la famille Trogneux avec ses pavés pralinés.

 

Tradition de Noël et rigolade : Les trois messes basses

La tradition de Noël c’est aussi rigoler de l’hypocrisie de certains prêtres et de la rouerie des enfants de chœur. Alphonse Daudet s’était fait une spécialité de cet anticléricalisme bon enfant et bien de chez nous. Marcel Pagnol et Fernandel lui donnent un beau coup de main dans cet extrait du film « Les lettres de mon moulin ». J’avais vu ce film dans mon enfance lointaine et je n’ai jamais oublié sa truculence bien que je ne sois ni catholique ni croyante. C’est ça la culture, faire siennes toutes les belles choses de son pays.

 

Ajoutée le 21 déc. 2016
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Les Trois Messes basses est un conte de Noël d’Alphonse Daudet d’abord publié en 1875 dans les Contes du lundi, puis intégré à la version définitive du recueil Lettres de mon moulin en 1879. C’est un récit irrévérencieux mettant en scène l’un des sept péchés capitaux, la tentation de gourmandise : le prêtre, dom Balaguère, va être tenté par son petit clerc, Garrigou, possédé par le diable, et muni de sa diabolique clochette. L’histoire se situe au milieu du xviie siècle dans le château de Trinquelage, château imaginaire situé au sommet du mont Ventoux. Le diable a pris les traits du jeune Garrigou, clerc de Dom Balaguère, ancien prieur des Barnabites et à présent chapelain gagé des marquis de Trinquelage, afin d’induire le prêtre en tentation et de lui faire commettre « un épouvantable pêché de gourmandise » : usant du faible de Dom Balaguère pour la bonne chère, il commence, tout en l’aidant à se préparer pour la messe, par lui décrire les différents plats qui seront servis (dindes, gélinottes, vins, faisans, truites…). Les Lettres de mon moulin est un film français, réalisé par Marcel Pagnol, sorti en 1954. Le film est l’adaptation de trois des vingt-neuf Lettres de mon moulin, d’Alphonse Daudet