Archives de Tag: indulgence pour les violeurs

Revue de presse aléatoire et subjective

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  • On a retrouvé l’identité de la scientifique inconnue photographiée lors d’une Conférence internationale sur la biologie des baleines en Virginie, en 1971, au milieu de 32 hommes qui eux avaient été parfaitement identifiés. Elle s’appelle Sheila Minor Huff et, après une brillante carrière, elle a pris sa retraite et s’occupe de ses petits-enfants. Elle a maintenant 71 ans. Sheila a été identifiée grâce à l’appel sur twitter de l’illustratrice américaine Candace Jean Andersen. Voilà une bonne idée d’investigation pour les féministes qui auraient envie de retrouver leurs glorieuses prédécesseuses.

https://www.20minutes.fr/insolite/2241571-20180321-etats-unis-internautes-mobilisent-retrouver-identite-scientifique-prise-photo-annees-70

  • En Allemagne, le nombre de viols a quadruplé depuis 2014, date à partir de laquelle un million de migrants ont été autorisés. Le chef de l’association de la police criminelle affirme que 90% des viols n’apparaissent pas dans les statistiques officielles. Les autorités ont donné l’ordre aux policier de ne pas mentionner les crimes commis par les réfugiés. La Justice allemande est particulièrement indulgente avec les migrants coupables de crimes sexuels ce qui les autorise à récidiver.

L’article (en anglais) donne une liste impressionnante des cas de viols commis par des migrants de fin 2017 à fin février 2018. La plupart des femmes sont attaquées dans les transports en commun. La majorité des agresseurs sont musulmans.

https://www.gatestoneinstitute.org/12066/germany-rape-crisis

Le caractère vivant et sensible des animaux reconnu depuis février 2015

« Le Code de l’animal découle directement du Code civil que nous avons réussi à changer et qui reconnaît le caractère vivant et sensible des animaux depuis février 2015 », a expliqué à l’AFP Reha Hutin, présidente de la Fondation 30 millions d’amis.

« Il fallait que l’on aille plus loin pour que les magistrats, les avocats, puissent avoir un véritable outil. Et c’est la première fois en Europe et même dans le monde que l’on a un recueil de tout ce qui concerne les animaux dans les différents Codes. On trouve tout en matière de directives européennes et de jurisprudence », a-t-elle ajouté.

Des milliers de dispositions françaises et européennes recensées

Selon elle, ce Code de l’animal « recense de nombreux textes, hier encore dispersés, qui régissent notre rapport aux animaux ». Il regroupe les milliers de dispositions françaises et européennes ainsi que les grandes décisions jurisprudentielles​ qui concernent les animaux de compagnie, de ferme, sauvages ou apprivoisés.

>> A lire aussi : Les défenseurs des animaux lancent leur parti politique

Préfacé par la philosophe Florence Burgat, cet ouvrage de 1.058 pages, vendu au prix de 49 euros, a nécessité plus d’un an de travail. Avec le Code de l’animal, « il est plus facile et pertinent de préparer la prochaine étape : la reconnaissance de la personnalité juridique des animaux selon des modalités auxquelles la Fondation 30 millions d’amis et les auteurs travaillent déjà », a conclu Reha Hutin.

TRIBUNE EXCLUSIVE – Dans Le Figaro, ils dénoncent «un nouveau totalitarisme» qui «menace la liberté en général».

Nous sommes des citoyens d’opinions différentes et très souvent opposées qui se sont trouvés d’accord pour exprimer, en dehors de toute actualité, leur inquiétude face à la montée de l’islamisme. Ce ne sont pas nos affinités qui nous réunissent, mais le sentiment qu’un danger menace la liberté en général et pas seulement la liberté de penser. Ce qui nous réunit aujourd’hui est plus fondamental que ce qui ne manquera pas de nous séparer demain.

Le nouveau totalitarisme islamiste cherche à gagner du terrain par tous les moyens et à passer pour une victime de l’intolérance. On a pu observer cette stratégie lorsque le syndicat d’enseignants SUD Éducation 93 proposait il y a quelques semaines un stage de formation comportant des ateliers de réflexion sur le «racisme d’État» interdits aux «Blanc.he.s». Certains animateurs étaient membres ou sympathisants du Collectif contre l’islamophobie en France et du Parti des indigènes de la République. Les exemples de ce genre se sont multipliés dernièrement. Nous avons ainsi appris que la meilleure façon de combattre le racisme serait de séparer les «races». Si cette idée nous heurte, c’est que nous sommes républicains…

Les signataires

Waleed al-Husseini, écrivain
Arnaud d’Aunay, peintre
Pierre Avril, universitaire
Vida Azimi, juriste
Isabelle Barbéris, universitaire
Kenza Belliard, formatrice
Georges Bensoussan, historien
Corinne Berron, auteur
Alain Besançon, historien
Fatiha Boudjahlat, essayiste
Michel Bouleau, juriste
Rémi Brague, philosophe
Philippe Braunstein, historien
Stéphane Breton, cinéaste, ethnologue
Claire Brière-Blanchet, reporter, essayiste
Marie-Laure Brossier, élue municipale
Pascal Bruckner, écrivain
Eylem Can, scénariste
Sylvie Catellin, sémiologue
Gérard Chaliand, écrivain
Patrice Champion, ancien conseiller ministériel
Brice Couturier, journaliste
Éric Delbecque, essayiste
Chantal Delsol, philosophe
Vincent Descombes, philosophe
David Duquesne, infirmier libéral
Luc Ferry, philosophe, ancien ministre
Alain Finkielkraut, philosophe, écrivain
Patrice Franceschi, écrivain
Renée Fregosi, philosophe
Christian Frère, professeur
Claudine Gamba-Gontard, professeur
Jacques Gilbert, historien des idées
Gilles-William Goldnadel, avocat
Monique Gosselin-Noat, universitaire
Gabriel Gras, biologiste
Gaël Gratet, professeur
Patrice Gueniffey, historien
Alain Guéry, historien
Éric Guichard, philosophe
Claude Habib, écrivain, professeur
Nathalie Heinich, sociologue
Clarisse Herrenschmidt, linguiste
Philippe d’Iribarne, sociologue
Roland Jaccard, essayiste
Jacques Jedwab, psychanalyste
Catherine Kintzler, philosophe
Bernard Kouchner, médecin, humanitaire, ancien ministre
Bernard de La Villardière, journaliste
Françoise Laborde, journaliste
Alexandra Laignel-Lavastine, essayiste
Dominique Lanza, psychologue clinicienne
Philippe de Lara, philosophe
Josepha Laroche, universitaire
Alain Laurent, essayiste, éditeur
Michel Le Bris, écrivain
Jean-Pierre Le Goff, philosophe
Damien Le Guay, philosophe
Anne-Marie Le Pourhiet, juriste
Barbara Lefebvre, enseignante
Patrick Leroux-Hugon, physicien
Élisabeth Lévy, journaliste
Laurent Loty, historien des idées
Mohamed Louizi, ingénieur, essayiste
Jérôme Maucourant, économiste
Jean-Michel Meurice, peintre, réalisateur
Juliette Minces, sociologue
Marc Nacht, psychanalyste, écrivain
Morgan Navarro, dessinateur
Pierre Nora, historien, éditeur
Robert Pépin, traducteur
Céline Pina, essayiste
Yann Queffélec, écrivain
Jean Queyrat, réalisateur
Philippe Raynaud, professeur de sciences politiques
Robert Redeker, écrivain
Pierre Rigoulot, historien
Ivan Rioufol, journaliste
Philippe San Marco, auteur, essayiste
Boualem Sansal, écrivain
Jean-Marie Schaeffer, philosophe
Martine Segalen, ethnologue
André Senik, enseignant
Patrick Sommier, homme de théâtre
Antoine Spire, vice-président de la Licra
Wiktor Stoczkowski, anthropologue
Véronique Tacquin, professeure, écrivain
Pierre-André Taguieff, politologue
Maxime Tandonnet, auteur
Sylvain Tesson, écrivain
Paul Thibaud, essayiste
Bruno Tinel, économiste
Michèle Tribalat, démographe
Caroline Valentin, essayiste
David Vallat, auteur
Éric Vanzieleghem, documentaliste
Jeannine Verdès-Leroux, historienne
Emmanuel de Waresquiel, historien
Ibn Warraq, écrivain
Yves-Charles Zarka, philosophe
Fawzia Zouari, écrivaine

Et critique de cette tribune par Pierre Cassen de Riposte laïque

https://ripostelaique.com/le-separatisme-islamiste-cest-lislam-votre-petition-a-10-ans-de-retard-camarades.html

#Balancetonporc. Le système judiciaire maltraite les victimes de harcèlement sexuel.

big-connaitre-un-violeur
http://www.madmoizelle.com/temoignage-violeur-victime-721451
Dans mon article précédent je donnais quelques exemples de harceleurs relaxés malgré des témoignages accablants sur leur comportement de prédateurs sexuels. Souvent, il avait fallu plusieurs témoignages concordants pour que le parquet ouvre une enquête mais les juges avaient choisi l’honneur du prévenu au détriment de celui de la victime.
Dans l’article ci-dessous, la juriste Catherine Le Margueresse cite des cas concrets de maltraitance des victimes de harcèlement sexuel en s’appuyant sur 15 années d’expérience au sein de l’Association Européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AFVT)
Juriste, Catherine Le Margueresse analyse les cas en fonction de l’application des lois existantes et du raisonnement des magistrats.
Le premier constat de cette spécialiste des violences faites aux femmes est que les magistrats -qui sont souvent des magistrates- sont insuffisamment formées à la réalité et aux conséquences de ces violences pour appliquer la loi .  violence, contrainte, menace ou surprise » dont la caractérisation est exigée par le code pénal pour qualifier les agressions sexuelles et les viols
Catherine Le Margueresse confirme ce que nous, féministes, disons depuis des décades sans que rien ne change :
  • 1 seule femme sur 10 dépose plainte pour viol

Ici la police joue un rôle déterminant par l’incompétence de ses agents sur l’acceuil et l’écoute des femmes victimes (une policière d’un commissariat m’a confirmé qu’elle n’avait pas suivi de formation dédiée). Au commissariat ou à la gendarmerie, la victime est traitée comme une coupable et subit des insinuations insupportables : comment étiez-vous habillée, minijupe, décolleté profond ? depuis quand le connaissez-vous ?, Que faisiez-vous seule dehors en pleine nuit ? Vous a-t-il menacée, frappée ? Avez-vous résisté  ? Avez-vous appelé à l’aide ? etc.

Traitement du viol par la Police et la Justice

  • La police et la gendarmerie sont les premiers interlocuteurs de la victimes puis ceux qui méneront l’enquête. S’ils maltritent la victime et filtrent sa plainte avec leurs propres préugés sexistes, le juge recevra un dossier orienté qui pésera dans ses décisions de correctionnaliser le viol et prononcer un non lieu.

 

  • 1 seul viol sur 10  sera renvoyé devant la cour d’assises
  • La majorité des viols qui passent en justice sont correctionnalisés, soit jugés expéditivement entre un vol de portable et agriculteur était poursuivi pour avoir placé ses vaches dans un enclos trop petit (vu par CLM au tribunal correctionnel de Dieppe)
  • 2% des violeurs sont condamnés, 98% d’entre-eux sont dans des situations d’impunité et peuvent récidiver et encourager d’autres hommes à violer puisque dans les faits ils ne risquent rien.

Pourquoi les victimes restent silencieuses ?

  • Une femme violée est forcément coupable, telle est l’opinion populaire, le préjugé des policiers et des magistrats
  • une femme violée est brisée incapable de réagir
  • Le violeur menace sa victime de mort
  • Le violeur peut légalement nier les faits en accusant sa victime de dénonciation calomnieuse

Ce délit prévu par l’article 226-10 al. 2 du code pénal disposait “La fausseté du fait dénoncé résulte nécessairement de la décision, devenue définitive, d’acquittement, de relaxe ou de non-lieu déclarant que la réalité du fait n’est pas établie ou que celui-ci n’est pas imputable à la personne dénoncée.”

Dans le contexte de la parole libérée des femmes sexuellement agressées grâce à la campagne #Balancetonporc, Catherine Le Magueresse conclue : “Le silence ne profite qu’à l’agresseur”, le dévoilement des violences permet d’entamer une reconstruction et déposer plainte en s’entourant du maximum de précautions et du maximum de solidarités peut y contribuer.

Que les personnes, hommes surtout mais femmes aussi, qui s’insurgent contre la campagne #Balancetonporc prennent le temps de méditer sur cette phrase « le silence ne profite qu’à l’agresseur » et j’ajoute « et à ses inspirateurs et imitateurs ».

La Connectrice #moiaussi

mo8m1

…On le connaît nous Jean-Bidule, c’est un mec sympa. Et puis cette personne qui se dit victime, on sait pas qui c’est. Jean-Bidule dit que c’est *un-e ex-e qui lui en veut*, *salope qui assume pas*, *personne perturbée*, *insérer ici toute justification habituelle de la part de ces raclures*, alors on le croit, notre bon vieux Jean-Bidule.

C’est qu’elles sont horribles ces victimes, qui s’inventent des agressions. Elles se rendent pas compte qu’elles vont détruire la vie de Jean-Bidule. Bon, il ira jamais en prison, vu que 3% des viols se finissent au pénal faute de preuves et que c’est pas pour du vrai qu’il a violé donc pas de preuves. Il aura sûrement aucune répercussion non plus sur sa vie sociale, vu que nous on est là pour le soutenir, à la vie à la mort avec les violeurs ! Euh pardon, avec les copains ! Quant à son travail, bon ça fera peut être désordre, mais c’est pas sûr, suffit que son patron soit conciliant, on va pas se laisser bouffer par les mythomanes…

https://lechodessorcieres.net/jean-bidule-nest-pas-un-violeur/

Catherine Le Magueresse : « Le silence des victimes s’explique par la maltraitance du système judiciaire sur les plaignantes »

Catherine Le Magueresse aime à rappeler son parcours de simple juriste à juriste féministe. Après avoir travaillé 15 années à l’Association Européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail (AVFT) dont 9 comme présidente, elle concentre maintenant son travail sur la critique féministe du droit pénal et la façon dont il prend ou pas en compte les violences faites aux femmes. La campagne #balancetonporc met à jour l’omerta qui entourait les harcèlements et agressions sexuelles subies par les femmes dans tous les instants de leur vie et en particulier professionnelle. Comment cet état d’impunité a-t-il été possible ? Catherine Le Magueresse, nous rappelle les disqualifications pénales des femmes dans la caractérisation des violences dont elles sont victimes ce qui permet l’impunité des harceleurs dans de nombreux cas.

Où en est l’application du droit concernant les cas de violences et harcèlements ?

En France, nous sommes dans un système de droit écrit, les magistrat·e·s appliquent le droit, elles/ils ne peuvent l’inventer. Elles/ils apprécient la « violence, contrainte, menace ou surprise » dont la caractérisation est exigée par le code pénal pour qualifier les agressions sexuelles et les viols,  alors qu’elle/ils ne sont pas sérieusement formé·e·s aux questions de violences faites aux femmes. Les violences sexuelles occupent une après midi au plus de leur cursus de formation à l’Ecole Nationale de la Magistrature. Ne prenant pas le temps de déconstruire leurs préjugés et de se former sur la réalité des violences sexuelles, leurs appréciations de ce que sont des violences, menaces, contraintes et surprises sont le plus souvent sexistes.

Prenons l’exemple de madame B.  En situation de très grande précarité économique,  elle ne peut pas se permettre de perdre son travail. Son employeur conscient de sa vulnérabilité la viole à trois reprises. Devant la juge d’instruction, il allègue le consentement. Avec succès, puisque la magistrate jugera inexistante la contrainte économique ayant conduit Mme B à subir les viols avant de pouvoir les dénoncer sur les conseils de son médecin.  Pas contrainte car elle était ‘libre’ de partir. Rappelons que « céder n’est pas consentir » (1).  La juge d’instruction a en outre considéré que l’élément de surprise n’était pas non plus présent puisqu’elle avait été violée trois fois. Or, à tout le moins pour le premier viol, il aurait pu être retenu.   Voilà un exemple marquant d’une situation de disqualification judiciaire de l’expérience des femmes. J’estime que c’était une erreur d’appréciation juridique qui s’explique en partie par des préjugés sexistes sur la façon dont une femme est supposée réagir lorsqu’elle est agressée.

1 seule femme sur 10 dépose plainte pour viol. Et il n’y aura qu’1 viol sur 10 qui sera renvoyé devant la cour d’assises. En conséquence, il n’y a que 2% des violeurs qui sont condamnés, 98% d’entre-eux sont dans des situations d’impunité.

Les plaintes qui arrivent en cours d’assises concernent, en général, des cas de viols caricaturaux. Ce sont ceux qui correspondent le mieux à nos stéréotypes : le viol par un inconnu, dans la rue, accompagné d’une extrême violence ou sur une victime inconsciente. La victime est en outre insoupçonnable: elle ne portait pas une jupe courte, elle n’était pas dans la rue tard le soir etc.

Il est par ailleurs notable que parmi les condamnations prononcées en cour d’assises les étrangers et les pauvres sont surreprésentés.

Nous sommes loin d’une reconnaissance judiciaire des violences sexuelles à l’encontre des femmes ; une reconnaissance qui serait à la hauteur du nombre de viols et de la gravité des violences dénoncées.

La majorité des viols qui passent en justice sont correctionnalisés. Ils ne pas sont jugés en cour d’assises mais devant le tribunal correctionnel. Une affaire qui prend 2 ou 3 jours en cour d’assises va être traitée en 1 ou 2 h devant un tribunal correctionnel surchargé, entre une affaire de portable et une affaire de droit pénal agricole comme j’ai pu en être témoin à Dieppe, où une plainte  pour inceste était jugée après une affaire où un agriculteur était poursuivi pour avoir placé ses vaches dans un enclos trop petit. Évidemment lors de ces audiences, la victime n’a pas le temps de s’exprimer. Les conséquences des viols ne sont pas abordées. Le mot viol lui-même n’est pas prononcé. On passe à côté de ce que la femme a vécu et de ce qu’elle voulait dénoncer en déposant plainte. C’est un non procès pour viol. L’agresseur n’est pas mis face à ses responsabilités et à la gravité de ses actes.

Quelles sont les stratégies employées pour empêcher les femmes de garder le silence ?

Ces stratégies commencent avant l’agression. L’agresseur va s’assurer que les victimes ne parlent pas, soit en les isolant, en sapant tellement leur confiance en elles que leur parole ne vaudra rien, soit en les menaçant de représailles légales si elles parlent. C’est très efficace parce que le droit donne des outils aux agresseurs pour s’assurer du silence des victimes. Je pense par exemple à la dénonciation calomnieuse qui est un délit en droit pénal et qui permet à un agresseur qui n’a pas été condamné de déposer plainte pour dénonciation calomnieuse.

contre celle qui a dénoncé un viol, une agression sexuelle, un harcèlement sexuel.

L’agresseur va menacer la victime en disant « si tu portes plainte contre moi, je porte plainte aussi contre toi pour dénonciation calomnieuse ». Les femmes craignent légitimement ces procédures: il suffit d’aller sur internet pour voir qu’il y a des condamnations de femmes victimes de violences sexuelles pour dénonciation calomnieuse.

Qu’est ce que la dénonciation calomnieuse implique pour les femmes victimes de violences ?

Avant la réforme de 2010, obtenue grâce à dix années de campagne de l’AVFT, les femmes dont la plainte n’avaient pas abouti à une condamnation de l’agresseur étaient quasi automatiquement condamnées. Voici comment: Une femme dépose plainte contre son agresseur pour harcèlement, agression ou viol. On a vu que les taux de condamnations étaient très, très faibles. Il n’y a donc pas de condamnation. L’agresseur se retourne contre la victime et dépose plainte en dénonciation calomnieuse.

Ce délit prévu par l’article 226-10 al. 2 du code pénal disposait “La fausseté du fait dénoncé résulte nécessairement de la décision, devenue définitive, d’acquittement, de relaxe ou de non-lieu déclarant que la réalité du fait n’est pas établie ou que celui-ci n’est pas imputable à la personne dénoncée.”

Prenons l’exemple de madame C. dont la plainte pour viol à l’encontre de son supérieur hiérarchique s’est conclue par un non-lieu pour charges insuffisantes. Cela ne veut pas dire que la/le juge d’instruction considère que la victime a menti mais qu’elle trouve qu’il n’y a pas assez de preuves pour condamner, pour envoyer monsieur devant une cour d’assises

Son agresseur se retourne contre elle et dépose plainte en dénonciation calomnieuse. Lors de l’audience, hallucinante, au cours de laquelle Mme C n’a pas eu la parole, nous avons su dès les dix premières minutes qu’elle serait condamnée. Cette automaticité résulte de l’article précité. Le viol est jugé faux. Or, s’agissant d’un ‘acte’ commis sur sa personne, Mme C ne pouvait pas méconnaître sa fausseté. Elle est donc condamnée pour dénonciation calomnieuse. En première instance. En appel. Devant la cour de cassation.

Mais cette femme qui se retrouve du mauvais côté, qui n’est plus victime, qui est poursuivie devrait alors  bénéficier de la présomption d’innocence comme toute personne inculpée. Or, Il n’y a pas ici de présomption d’innocence puisqu’elle est condamnée automatiquement.

C’est sur ce fondement que nous  avons décidé de saisir la Cour européenne des droits de l’homme.

Quelle a été la décision de la Cour européenne des droits de l’homme à la suite du recours déposé par madame C accompagnée par l’AVFT ?

A la suite de ce recours, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France pour violation de l’article 6.2 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme, sur la présomption d’innocence. Cette procédure ainsi que  le revirement de la Cour de cassation ont conduit la France à changer son code pénal sur ce sujet.

Maintenant, il y a une automaticité qui est un peu moindre mais il n’en demeure pas moins que ces condamnations et le risque d’être poursuivies planent au-dessus de la tête des victimes. Quand une victime appelle une permanence d’une association qui lutte contre les violences faites aux femmes, il n’est pas rare que ces risques là soient évoqués.

Je précise que Mme C avait été condamnée à trois mois de prison avec sursis et à 15 000 € de dommages et intérêts soit à peu près ce qu’un violeur devrait verser à sa victime. On se pose la question du silence des femmes, je crois qu’une des réponses est que ces menaces de dénonciation calomnieuse ou de diffamation sont réelles et redoutées par les victimes. La diffamation consiste à  dénoncer publiquement des faits qui portent atteinte à l’honneur de la personne. Par exemple, Denis Beaupin a déposé plainte à la fois en diffamation et en dénonciation calomnieuse contre ses victimes.

A chaque fois qu’un agresseur dépose plainte en dénonciation calomnieuse ou en diffamation et que l’affaire est médiatisée, les autres victimes qui n’ont pas encore déposé plainte entendent très bien le message, à savoir,  les agresseurs ont des outils pour les poursuivre et ainsi se positionner comme des victimes. Les femmes peuvent alors passer du mauvais côté de la barre, être condamnée, et devoir verser de l’argent aux agresseurs. Dans le cas de Mme C, certains mois elle se demandait si elle payait la cantine de sa fille ou si elle payait  l’homme qui l’avait violée lequel continuait ainsi de l’agresser.

Le silence des victimes s’explique aussi par la maltraitance du système judiciaire sur les plaignantes, par la durée et le coût des procédures, sans parler du coût humain qui est dramatiquement lourd.

Est-ce que le droit est un outil à la disposition des victimes ou pas ? Il faut être accompagnée. Idéalement par un réseau de personnes compétentes : association, avocat·e·s, psychologues. Et il faut être prêtes à se battre. Pour autant, même si c’est difficile à dire, le fait qu’un agresseur ait eu à répondre de ses actes devant un tribunal même s’il n’est pas condamné est déjà une victoire pour la victime car c’est la fin de son impunité puisqu’il a été identifié comme agresseur et il a dû répondre socialement de ses actes.

 

Propos recueillis par Brigitte Marti 50-50 magazine

1 Nicole-Claude Mathieu Nicole-Claude Mathieu (1937-2014) est une anthropologue, militante féministe, française, connue pour ses travaux sur le genre. Elle fut maîtresse de conférence à l’EHESS, membre du laboratoire d’Anthropologie sociale à Paris, et co-fondatrice de Questions féministes.

Culture du viol. Affaire Rousseau/Angot. La victime a toujours tort.

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Christine Angot est un écrivain (elle ne se veut pas écrivainE) qui prend son travail littéraire pour une vérité universelle.

Sandrine Rousseau est une politique qui voudrait changer le monde, en particulier la condition des femmes. Elle vient de sortir un livre dans lequel elle raconte sa difficulté de se faire entendre après avoir été agressée par Denis Baupin.

Mises en présence sur les plateau de ONPC (On n’est pas couché) les deux femmes se sont affrontées jusqu’à la crise de nerfs pour Angot et les larmes pour Rousseau. L’agressivité méchante et égocentrique d’Angot, appuyée par Yann Moix, a choqué de nombreux téléspectateurs qui ont protesté auprès du CSA. L’affaire continue à faire grand bruit et des journalistes y vont de leur plume aiguisée au prétexte de faire la part des choses. Claude Askolovitch s’est particulièrement distingué dans son désir de botter en touche par un article indécent en faveur de Christine Angot.

Mon opinion de femme, ayant été traquée de puis son enfance par toutes sortes d’hommes de tous âges, toutes origines ethniques, toutes religions et toutes situations sociales, est que la culture du viol s’est renforcée dans la société française par l’arrivée en masse de cultures qui méprisent la femme et cherchent à la neutraliser en la ramenant à son rôle de procréatrice et de défouloir dédié aux fantasmes et exigences sexuels du mâle.

Christine Angot peut « se débrouiller avec ça » en triturant les mots en tant qu’écrivain, la démarche de Sandrine Rousseau qui voudrait non seulement parler mais que la parole des femmes agressées sexuellement soit entendue à des fins de thérapie mais aussi de réflexion pour toute la société afin de cesser de traiter les femmes comme des proies à la disposition du premier mâle venu. Bien entendu, je comprends la démarche et l’intention de Sandrine Rousseau et je la soutiens.

De plus, je dois ajouter que l’égocentrisme narcissique, sur un  sujet aussi dramatique, de Christine Angot, me dégoûte, au même titre que le soutien de Moix, la passivité coupable de Laurent Ruquier et des autres invités. Christine Angot fait partie de ces femmes fières de déclarer MOI JE ne suis pas féministe, MOI JE me débrouille, MOI JE ne suis pas concernée. Ce disant, ces femmes oublient que sans les luttes féministes elle en seraient encore à demande l’autorisation du père, frère, cousin, mari, patron, préfet pour voyager, découvrir, étudier, travailler, choisir leur compagnon, ouvrir un compte en banque, voter, porter le pantalon, hériter, disposer de sa fortune personnelle et de son salaire, etc.

Après plusieurs jours de polémique, j’ai trouvé intéressant le point de vue des NouvellesNews que je vous invite à découvrir.

La Connectrice

 

Sandrine Rousseau, deux victimes d’agression sexuelle KO sur un ring télévisuel. Des questions culpabilisantes. De quoi doucher les velléités de dénonciation.

http://www.lesnouvellesnews.fr/concours-de-victimes-et-a-la-fin-omerta-qui-gagne/

Indicibles violences, invisibilisation des femmes et de leurs combats : le spectacle de l’émission « On n’est pas couché » résume ce qui désespère Sandrine Rousseau. Marlène Schiappa demande au CSA de réagir.

http://www.lesnouvellesnews.fr/angot-rousseau-les-medias-et-le-combat-contre-les-violences-sexuelles/

 

 

Violeur d’Anna. Le procès encore reporté 6 ans après le viol ! Toutes les femmes sont concernées

Malgré les 159.013 internautes qui ont signé la pétition en soutien à Anna, le juge chargé de l’affaire vient encore de reporter le procès en assises du violeur, toujours en liberté et libre de venir travailler dans l’immeuble de sa victime.

Soit le juge approuve le viol, soit il protège le violeur parce qu’il le connait, soit pétri de vanité il s’obstine à tenir tête à Anna qui a eu le tort de médiatiser son drame. Quelles que soient les motifs de son obstination à refuser de vouloir rendre justice à la victime et appliquer la loi il donne une piètre opinion de l’institution Justice et on peut s’étonner de ce que la Ministre n’intervienne pas dans cette affaire. Bien sûr, le pouvoir n’est pas sensé interférer dans les décisions judiciaires mais d’une part on sait qu’à plusieurs reprises les juges ont cédé devant présidents et ministres et d’autre part, le Garde des Sceaux a pour mission de veilleur à l’application de la loi par ses institutions sous tutelle.

Le viol est un problème de société qui ne fait que s’amplifier sous l’influence du relativisme culturel, de l’idéologie patriarcale qui reprend du poil de sa bête immonde, de l’influence de la pornographie qui touche tout le monde de 0 à 100 ans et de cette culture du viol qui affecte même ceux et celles qui devraient donner l’exemple. On dirait que jouir sans entraves, il est interdit d’interdire, à bas la majorité morale ont contaminé toute la société et ses institutions régaliennes au détriment des femmes (et parfois des hommes aussi).

La résistance d’Anna concerne toutes les femmes qui sont toutes, quel que soit leur âge et leur condition, des violables potentielles.

Alors toutes et tous, soutenons Anna Circé en signant sa pétition à l’adresse de Nicole Belloubet Garde des Sceaux et soutenons là ainsi que ses actions.

Signez ici  https://www.change.org/p/jesuisanna-mon-violeur-toujours-dehors-et-non-jug%C3%A9-apr%C3%A8s-6-ans-de-proc%C3%A9dure

 

Le dernier message d’Anna qui fait le point sur sa situation et son action

 

Anna CIRCÉ

Francia

1 DE SEPT. DE 2017 — Bonjour à tous,

Je lis encore tous vos commentaires et ça m’aide tellement. J’ai eu beaucoup de retours avec ma vidéo YouTube et je compte bien continuer à enfoncer des portes pour faire entendre la voix des victimes.
Je pense m’être mal exprimée lors de la dernière mise à jour, je disais que je voulais parler en mon nom propre et agir librement, donc ne pas créer une association ou être sous l’égide de l’Etat… Vous avez compris que je voulais agir seule mais ce n’est pas du tout le cas, bien au contraire, par contre je veux agir librement et mener des actions très concrètes et ne pas dépendre de l’Etat. Avec cette pétition, j’ai compris que nous, citoyens, pouvions agir. Alors je préfère avoir le soutien des citoyens que celui de l’Etat. 
De même, je ne vais absolument pas laisser tomber, je vais me battre pour obtenir Justice mais vous n’imaginez pas dans quel état je me suis retrouvée après le rapport du juge d’instruction quand il a rendu sa décision d’envoyer mon agresseur devant les Assises. J’ai passé la nuit suivante à étouffer dans mon sommeil, à pleurer, j’ai envisagé de tout laissé tomber car sincèrement je suis vraiment indignée par la façon dont le juge m’a traitée. 
Encore une fois, je me suis relevée et je suis plus combative que jamais et c’est grâce à vous, mon fils qui me donne la plus belle des raisons de me battre et quelques proches qui sont là dans tous les moments. 
J’ai beaucoup de projets pour lutter contre les violences sexuelles et aider les victimes, j’agis déjà en « sous-marin » depuis presque deux ans, depuis que le syndrome de stress post-traumatique a commencé. Aujourd’hui je voudrais aller plus loin et donner une autre dimension à ce combat. 
J’ai donc décidé de créer un « Tipeee », il s’agit d’une plateforme qui permet de recevoir un soutien de la part des internautes sur du long terme. Vous trouverez tous les détails en cliquant sur le lien.
https://www.tipeee.com/anna-circe

Merci à tous pour votre soutien et surtout pour votre aide dans ce long combat !

Tipeee - Anna Circé
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Acquittement de 7 jeunes violeurs en réunion sur une ado de 14 ans. le Parquet doit faire appel du verdict . Signez la pétition

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Nouveau au 23/03/2017

Le parquet fait appel. Mais ne lâchons pas l’affaire. L’acquittement général peut être compris comme un test de la » bonne santé » de la culture du viol. Il faut s’attendre à d’autres cas d’indulgence pour les violeurs.

LC

http://www.20minutes.fr/paris/2036631-20170323-viol-collectif-adolescente-antony-parquet-fait-appel-acquittement-general

Le verdict avait profondément choqué. Six jours après l’acquittement général de sept jeunes hommes pour le viol collectif d’une adolescente, le parquet général a décidé de faire appel, indique ce jeudi Le Parisien. La cour d’assises des mineurs des Hauts-de-Seine avait estimé que les suspects âgés de 15 à 17 ans n’avaient pas « imposé par violence, contrainte, menace ou surprise » des rapports sexuels à la victime, âgée de 14 ans au moment des faits. Une pétition pour pousser le parquet à faire appel avait recueilli plus de 33.000 signatures.

Signez ici http://www.mesopinions.com/petition/justice/acquittement-scandaleux-7-jeunes-accuses-viol/29114

Pétition : Acquittement scandaleux de 7 jeunes accusés de viol collectif sur une ado de 14 ans. Mobilisons-nous pour que le Parquet fasse appel du verdict !

Acquittement scandaleux de 7 jeunes accusés de viol collectif sur une ado de 14 ans. Mobilisons-nous pour que le Parquet fasse appel du verdict !

Auteur : Dre Muriel Salmona présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologie

Créé le 21/03/2017  

 

À l’attention : du Parquet des Hauts de Seine, des ministres de la Justice, de l’Enfance, des Familles et des Droits des femmes, des député-e-s et sénateur-trice-s

Le verdict scandaleux de la cour d’assise des mineurs des Hauts de Seine rendu le 17 mars 2017, jette une lumière crue sur la réalité catastrophique du traitement judiciaire des viols, et sur le déni et la culture du viol qui sont trop souvent à l’oeuvre au sein de la justice.

 Les sept garçons (mineurs pour 6 d’entre eux) accusés de viol en réunion en 2011 sur une adolescente de 14 ans ont été acquittés. Pourtant deux autres garçons impliqués eux aussi, mais âgés de moins de 16 ans, ont été déclarés coupables de viol en réunion et condamnés à 3 ans de réclusion criminelle avec sursis par le tribunal des enfants.

 Le Parisien du 12 mars relate ains la nuit de cauchemar de septembre 2011 de l’adolescente déjà grandement éprouvée par les viols incestueux qu’elle a subis de son père – celui-ci a d’ailleurs été condamné à huit ans de prison pour viol sur mineur par ascendant – elle ouvre la porte à un jeune homme lui demandant si son père est là, il est au travail, le jeune homme s’en va. Une demi-heure plus tard, nouveau coup de sonnette. Et c’est un groupe de jeunes qui s’engouffre dans l’appartement. Certains se cachent en partie le visage, ils évitent de s’appeler par leurs noms… En quelques instants, l’adolescente est assaillie dans la salle de bains et dans la chambre de ses parents, où elle ne trouve pas d’autre issue que celle de se soumettre à ses agresseurs. Le calvaire a duré environ trois heures.» On apprend qu’un des neuf garçons faisait le guet pendant ce temps là.

 Ce qui est décrit ressemble à s’y méprendre à un viol en réunion prémédité, un crime extrêmement  traumatisant qui entraîne chez la victime une sidération qui la paralyse, un stress extrême et une dissociation traumatique de sauvegarde avec une anesthésie émotionnelle qui la met dans l’incapacité de se défendre et de réagir, à la merci des agresseurs et sous leur emprise.

 Pourtant, la cour d’assise des mineurs des Hauts de Seine a considéré qu’ils n’avaient pas usé de violence, menace, contrainte ou surprise pour la pénétrer à tour de rôle, et qu’ils n’avaient pas eu conscience d’un défaut de consentement de la plaignante, et qu’il n’y avait donc pas eu viol (1).

 Donc circulez il n’y a rien à voir ! Ils ont juste profité d’une occasion qu’ils ont eux-même provoquée, d’une «fille facile», sans se poser de question sur l’horreur de ce qu’ils faisaient. Il faut partager à neuf un mépris inconcevable pour l’adolescente, il faut être excité par la transgression, l’humiliation et le rapport de domination, il leur était impossible de ne pas en être conscient. Ce n’est pas parce qu’une personne ne s’oppose pas, que cela autorise autrui à commettre des actes violents, dégradants et portant atteinte à sa dignité.

 De fait, la cour entérine un scénario pédo-pornographique entre une fille de 14 ans et neuf garçons de 15 à 20 ans, et elle le considère comme normal…

 Or, ce qui s’est passé n’est rien d’autre qu’une torture sexuelle, un acte inhumain aux conséquences psychotraumatiques gravissimes. Comment est-il possible qu’il n’ait pas été reconnu comme un crime sexuel aggravé par la cour d’assise ? 

 L’adolescente était déjà en détresse, gravement traumatisée par des viols incestueux commis par son père quand elle avait 12 ans, ce qui explique d’autant plus qu’elle ait pu sembler tolérer l’intolérable. Les neuf jeunes ont donc pu profiter d’un état traumatique et d’une grande vulnérabilité.  Elle présentait, comme tout enfant victime de viol incestueux exposé à son agresseur, une dissociation traumatique de survie l’anesthésiant émotionnellement et physiquement et la mettant dans l’incapacité de se défendre, et une mémoire traumatique lui faisant revivre sans cesse les viols et les mises en scène que son père lui imposait. Comme tout enfant victime de viol, elle ne pouvait se voir que comme bonne qu’à ça, n’ayant aucune valeur, aucun droit… avec comme le rapporte l’article du Parisien un «sentiment de salissure et de dégoût d’elle-même», qui l’ont rendue «vulnérable et fragile», selon l’expert psychologue. Ses agresseurs ont donc rajouté du traumatisme au traumatisme, de l’horreur à l’horreur.

 Ce verdict incompréhensible est pour elle d’une très grande violence, il lui signifie qu’effectivement, elle n’est bonne qu’à  être pénétrée, humiliée, dégradée, salie, et que les neuf garçons avaient le droit de lui faire ça, que ce n’est pas un crime. Que peut-elle penser ? Qu’elle n’a aucune valeur, aucun droit, qu’on ne lui reconnait aucune dignité, qu’ils peuvent recommencer, qu’elle ne sera pas protégée ? Que la sexualité c’est cela, subir l’horreur ?

 Il s’agit d’un verdict inacceptable, qui démontre une complicité avec les agresseurs, qui leur assure une totale impunité, et qui entérine un monde de domination masculine, un monde sexiste où les femmes et les filles sont considérées comme des objets sexuels. Un monde où la sexualité masculine se décline en termes de privilèges, de jeux cruels et de prédation, et celle des femmes en termes d’instrumentalisation, de soumission et d’assimilation à des proies.

  Dans un monde à l’endroit, un monde juste, égalitaire, solidaire et protecteur, un monde respectueux des droits de chaque personne à ne subir aucune atteinte à sa dignité et à son intégrité, un tel verdict est inconcevable  :

  •  cette adolescente de 14 ans aurait été reconnue victime de viol en réunion, et les agresseurs reconnus coupables et condamnés. Elle aurait eu droit à des réparations pour les préjudices subis, et elle aurait été protégée des agresseurs et prise en charge. Les agresseurs auraient été suivis, soignés et surveillés pour qu’ils n’agressent pas à nouveau ;
  • elle n’aurait pas pu être présumée consentante à des actes sexuels commis en réunion par neuf jeunes, une contrainte morale aurait été reconnue, ainsi qu’une vulnérabilité liée à de graves troubles psychotraumatiques dont un état dissociatif avec anesthésie émotionnelle entraînant une incapacité à exprimer sa volonté et un consentement libre et éclairé ; de plus le consentement à des actes de pénétration ne devrait en aucun cas être pris en compte par la loi en dessous de 15 ans. Non seulement un enfant ne saurait avoir la capacité, ni la maturité émotionnelle et affective à consentir à un acte sexuel, et surtout il doit être absolument protégé d’actes qui du fait de son jeune âge portent atteintes à son intégrité physique et psychique, et à son développement affectif ;

Mobilisons-nous  que le parquet fasse appel de cette décision inique !

Mobilisons-nous pour que ces injustices cessent !

Exigeons que justice soit enfin rendue aux victimes de viol  !Exigeons que les agresseurs ne bénéficient plus d’une  tolérance coupable et d’une impunité scandaleuse !

Exigeons des procédures judiciaires justes, respectueuses des droits et protectrices pour les victimes !

Pas de Justice, pas de Paix !

Pour lire le texte complet référencé : http://stopauxviolences.blogspot.fr/2017/03/nouvel-article-de-muriel-salmona.html

Culture du viol. Dossier

Publié le

Viol Femmes Information au 0 800 05 95 95. Numéro d’appel gratuit, accessible du lundi au vendredi de 10h à 19h.

INFOGRAPHIES - Première étude sur les victimes de viols à Paris
La palais de Justice, à Paris. Les quartiers où le taux de viol est le plus élevé sont les 1er, 10ème et 9ème arrondissements.@ JACK GUEZ / AFP

Paris : les quartiers où se produisent le plus souvent les viols

Le Parisien | 21 Janv. 2016, 21h21

 

688 viols (598 sur majeurs et 90 sur mineurs) ont été déclarés aux autorités en 2013 et 2014 à Paris. En moyenne, les agresseurs -tous des hommes quand il s’agit des faits sur majeurs- étaient âgés de 34 ans. Leurs victimes – à 93% des femmes – avaient en moyenne 30 ans.

Ces données font partie de l’enquête inédite réalisée par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) que « Le Parisien » « Aujourd’hui en France » dévoile en exclusivité dans son édition de vendredi.

Les chercheurs de l’observatoire ont minutieusement disséqué toutes les caractéristiques des viols parisiens pour dresser une radiographie très complète. L’enquête révèle notamment que, contrairement aux idées reçues, seulement 12% des viols ont été commis sur la voie publique. La majorité des agressions (74%) ont lieu dans des lieux privés, et notamment dans des habitations. Un constat à rapprocher d’une autre statistique : dans près de la moitié des cas, la victime connaît son agresseur.

Le rapport de l’ONDRP dresse aussi la cartographie des viols dans la capitale. Où l’on apprend par exemple qu’en proportion, les arrondissements les plus concernés sont les Ier, Xe et IXe.  Deux quartiers sont pointés du doigt en particulier : Folie-Méricourt (11e) et les abords de la station Belleville (10e, 19 e, 20e).

Retrouvez l’analyse complète de cette enquête dans « Le Parisien » « Aujourd’hui en France » de vendredi

Viols à Paris : les chiffres clés

Profil des victimes

598 viols sur majeurs

90 viols sur mineurs

Age des victimes- de 25: 40.7 %25 – 34: 29.9 %35 – 44: 16.7 %45 – 54: 7.8 %55 et +: 4.9 %
Sexe des victimesHommes: 7.5 %Femmes: 92.5 %FemmesSeries 1: 92.5%

Profil des assaillants

100 % des mis en cause sont des hommes

Lien de connaissanceAucun: 13.0 %Connaissance: 65.0 %Famillle: 22.0 %FamillleSeries 1: 22.0%
NationalitéFrançais: 48.0 %Etrangers: 52.0 %
ActivitéActifs inoccupés: 44.0 %Actifs occupés: 47.0 %Inactifs: 9.0 %

Les lieux

74 % des viols dans des espaces privés

Les périodes

70 % des viols la nuit

Crédits : Le Parisien

27% des Français déresponsabilisent le violeur si la victime portait une « tenue sexy »

10h03, le 02 mars 2016, modifié à 15h09, le 02 mars 2016
27% des Français déresponsabilisent le violeur si la victime portait une "tenue sexy"
Image d’illustration.@ FADEL SENNA / AFP
Une étude parue mercredi démontre que les Français ont encore beaucoup d’idées fausses sur le viol. 

Les clichés sur le viol perdurent : pour quatre Français sur dix, la responsabilité du violeur est atténuée si la victime a une attitude provocante et pour deux sur dix « une femme qui dit ‘non’, ça veut souvent dire ‘oui' », selon une enquête Ipsos pourl’association Mémoire traumatique et victimologie publiée mercredi.

« Une sexualité masculine naturellement violente ». Les Français (61%) et les Françaises (65%) considèrent aussi qu’un homme a plus de mal « à maîtriser son désir sexuel qu’une femme », d’après ce sondage qui constitue la première photographie des « représentations sur le viol et les violences sexuelles ». C’est le mythe « d’une sexualité masculine naturellement violente, pulsionnelle et prédatrice », relève l’association présidée par la psychiatre Muriel Salmona.

« Du plaisir à être forcées ». « Loi du silence, déni, impunité, absence de reconnaissance, de protection et abandon des victimes de violences sexuelles règnent encore en maîtres ». Des stéréotypes semblent ancrés chez les jeunes : 30,7% des 18-24 ans assurent que « les femmes peuvent prendre du plaisir à être forcées lors d’une relation sexuelle ». La banalisation de la pornographie sur internet, toujours plus « hard », pourrait expliquer cette opinion, selon l’association.
Presque tous les Français (96%) qualifient à juste titre de viol « le fait de forcer une personne qui le refuse à avoir un rapport sexuel », mais 24% considèrent par exemple qu’une fellation relève de l’agression sexuelle, non du viol.

Le violeur déresponsabilisé. De même, plus d’un Français sur quatre (26%) juge que lorsqu’une victime ne résiste pas aux menaces de son assaillant, ce n’est pas un viol mais une agression sexuelle. Flirter, accepter de suivre chez lui un inconnu, constitue aussi pour 27% des Français un motif de déresponsabilisation du violeur, sur le mode « Elle l’a bien cherché… ». Les sondés mettent également en doute la parole des victimes qui mentiraient pour se venger (32%) ou attirer l’attention (23%).

Les viols en chiffres. Quelque 98.000 viols ou tentatives de viol, dont 14.000 sur des hommes, sont perpétrés chaque année en moyenne. On arriverait sans doute « à plus de 200.000 » en incluant les mineurs, premières victimes des violences sexuelles, selon l’association.

« En France, le viol est à la fois banalisé, minimisé et sous-estimé »

17h02, le 04 mars 2016
Sur Europe 1, la psychiatre Muriel Salmona a réagi au sondage indiquant que 27% des Français déresponsabilisent le violeur.
INTERVIEW

Douche froide mercredi lors de la publication d’un sondage Ispos pour l’association Mémoire traumatique et victimologie. L’étude indique notamment qu’un Français sur quatre déresponsabilise le violeur car la victime « l’a bien cherché ».

La culture du viol. Pour ces 27% de sondés, certains comportements expliqueraient l’attitude de l’agresseur. « Dans la tête des gens, c’est à cause d’une tenue vestimentaire, d’un sourire, parce qu’on est séduisante, mignonne ou qu’on flirte », a déploré la psychiatre Muriel Salmona dans Il n’y en a pas deux comme elle vendredi. Et ce phénomène a un nom. « La culture du viol va mettre en cause la victime ou la culpabiliser », a expliqué la psychiatre pour qui, « le viol est à la fois banalisé, minimisé et sous estimé », en France.

D’autres clichés ont la vie dure. L’étude révèle également d’autres stéréotypes. Ainsi, 61% des Français et 65% des Françaises considèrent qu’un homme a plus de mal « à maîtriser son désir sexuel qu’une femme ». « C’est un stéréotype sur la sexualité masculine qui est vue comme une prédation », a regretté Muriel Salmona.

Autre idée à chasser des têtes, l’idée que l’agresseur est un inconnu, tapis dans les recoins d’une rue sombre. Dans 90% des cas, il s’agit en fait de quelqu’un connu par la victime et même de la famille. Parfois, il s’agit tout simplement du conjoint. « Etre en couple ne fait pas que votre corps appartient à l’autre. Le consentement se fait en dehors de tous liens », a rappelé la psychiatre.

Viols dans les faits divers : ces clichés trop courants

18h00, le 02 mars 2016, modifié à 09h11, le 03 mars 2016

  • Viols dans les faits divers : ces clichés trop courants
Une manifestation lors de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes à Paris, le 25 novembre 2011.@ MEHDI FEDOUACH / AFP
La journaliste Sophie Gourion a créé un blog sur le traitement par les médias des violences faites aux femmes qui, selon elle, a tendance à les dédramatiser.

« Un amour impossible entre un homme de 42 ans et une ado de 14 ans », « Marseille : prison avec sursis pour le médecin tripoteur » (1). Quel est le point commun de ces articles tirés de la rubrique « Faits divers » ? Ils racontent des violences faites aux femmes, tout en colportant des clichés sur le viol. La blogueuse et journaliste Sophie Gourion les compile depuis mardi dans un Tumblr intitulé Les mots tuent. Pour elle, le traitement des violences de genre dans les médias véhicule un « mode de pensée insidieux », qui a tendance à minimiser ces violences et à en déresponsabiliser les auteurs. « La course au clic » et au sensationnel, ainsi que la recherche de titres qui attirent l’attention des lecteurs ont, selon elle, des conséquences non négligeables.

La démarche de la journaliste fait écho à une étude Ipsos publiée mercredi par l’association « Mémoire traumatique et victimologie » sur les représentations que les Français se font du viol. Sa conclusion : « Nous vivons dans une société où la méconnaissance de la réalité des violences sexuelles, de leur fréquence et de la gravité de leur impact traumatique, conduit à les reléguer dans la catégorie ‘Faits divers’ alors qu’elles représentent un problème majeur de santé publique, et participe à la non reconnaissance des victimes et à leur abandon sans protection, ni soin ». Comment les mots de médias participent-ils à la méconnaissance des violences de genre, autrement dit à ce que l’on appelle la « culture du viol » ? Europe1.fr a répertorié les trois clichés les plus courants dans les articles consacrés aux faits divers.

1. Le « drame familial »

L’expression de « drame familial » pour qualifier le meurtre d’une femme (et parfois de ses enfants) par son conjoint est très courante dans la rubrique « Faits divers ». « La séparation tourne au drame familial », peut-on lire dans un quotidien à propos d’un homme qui a poignardé sa fille et sa femme parce que cette dernière voulait le quitter. « Drame familial : le mari mis en examen pour assassinat et viol par conjoint », titre un autre journal au sujet d’un habitant de Savoie qui a violé et tué femme. « Cette expression appartient au champ lexical du théâtre », analyse Sophie Gourion. « Elle fait appel à l’émotion et romance un acte ignoble. »

La blogueuse estime que ces mots mettent l’accent sur l’aspect tragique ou supposé romanesque des faits, avec l’idée que l’auteur des faits est « violent malgré lui ». Elle cite un autre article qui donne un aspect romanesque au meurtre sordide d’une femme par son compagnon, qui ne supportait pas leur séparation : « Une jalousie qui n’est pas un stade extrême de la jalousie, mais relève d’un délire paranoïaque. De celle qui, dans la pièce de Shakespeare, pousse Othello à tuer sa femme Desdemone, persuadé que celle-ci le trompe ».

Dans une tribune publiée en 2014 dans Libération, le collectif de femmes journalistes « Prenons la Une » juge que l’expression de « drame familial » atténue la responsabilité des agresseurs : « La passion, c’est ce qui nous dépasse. Le drame évoque l’accident, et occulte la violence. A chaque fois qu’un(e) journaliste utilise ces termes, c’est l’argumentaire du meurtrier qui est retenu ».

2. Le « dérapage »

Pour Sophie Gourion, « dérapage », cet autre grand classique des faits divers en particulier et des médias en général est un mot qui veut dire « tout et n’importe quoi » et qu’on utilise « dès que quelque chose sort de la route »… Avec le risque de faire passer les violences évoquées pour un fait sans gravité ou un simple écart. Elle cite l’exemple d’un journal qui a posté un article sur une affaire de harcèlement sexuel sur Facebook accompagné du commentaire suivant : « Le vice-président aurait dérapé avec une jeune lycéenne, au cours d’une manifestation de la confrérie ».

Ce terme « minimise complètement l’acte et sous-entend qu’il s’agit d’un fait isolé, alors qu’un cinquième des violences faites aux femmes l’ont été de manière répétée ». La blogueuse considère que cette tendance tient également à la nature de la rubrique « Faits divers » et aux contraintes temporelles des journalistes, obligés d’écrire dans l’urgence. Ils n’ont souvent pas le temps d’enquêter ou d’aller plus loin, ce qui les oblige à raconter les faits hors contexte : leurs articles ne disent pas si de telles violences ont déjà eu lieu ou se sont répétées. « C’est le problème des faits divers », avance Sophie Gourion. « Ces articles se retrouvent entre deux chiens écrasés. »

Le classement des viols ou des violences de genre dans cette catégorie occulte également sa dimension généralisée et sociétale. « Lorsqu’il révèle un phénomène longtemps occulté, le fait divers se transforme en fait de société, il cesse d’être un fait divers, événement inclassable, individuel et insignifiant et devient un phénomène social et collectif », selon l’historienne Anne-Claude Ambroise-Rendu,citée dans Le viol, un crime presque ordinaire, d’Audrey Guiller et Nolwenn Weiler.

3. La « drague » et le « dépit amoureux »

Les articles traitant d’agressions sexuelles évoquent parfois une situation de « drague » qui aurait, là aussi, « dérapé ». Comme cette brève d’un site Internet qui décrit le meurtre et l’agression d’une femme comme « une drague qui aurait mal tourné ». Où est la limite entre une tentative de séduction et une agression sexuelle ou un viol ? Elle se trouve dans le consentement de la femme concernée. Cette problématique transparaît dans l’étude d’Ipsos pour « Mémoire traumatique et victimologie ». Moins de la moitié des personnes interrogées (40%) estime qu’il y a viol ou tentative de viol lorsque « à partir du moment où la personne continue à essayer de la forcer alors qu’elle a dit non à plusieurs reprises ».

L’évocation fréquente d’hommes qui agressent des femmes « par dépit amoureux » ou de « ruptures pas encore pleinement consommées » au lieu de viols dérange également Sophie Gourion, qui évoque la possessivité de certains agresseurs. « L’idée du devoir conjugal est encore très répandue. Plus de 55% des violences de genre ont lieu lorsque une femme menace de quitter son partenaire », lâche-t-elle. Pour la journaliste, ce cliché du mâle possessif et incapable de se retenir fait également du tort aux hommes. Dans ce type de langage, « il y a une double violence de genre, pour les hommes et pour les femmes », conclut-elle.

(1) Les exemples cités dans cet article sont tirés du Tumblr Les mots tuent.

SourcesLa plupart des articles réunis dans ce dossier ont été publiés sur le site d’Europe1 à l’occasion de la campagne officielle contre le viol

Une campagne de sensibilisation au viol va être lancée samedi pour combattre les stéréotypes dont les femmes sont trop souvent victimes.

C’est un écœurant parfum de clichés qu’on pensait oubliés. Un sondage, publié mercredi, révèle que près d’un tiers (30,7%) des 18-24 ans assurent que « les femmes peuvent prendre du plaisir à être forcées lors d’une relation sexuelle ». Pour combattre ces idées reçues, une campagne de sensibilisation, intitulée « Mémoires », va être lancée samedi à la radio.

Quand les clichés forcent au silence. Trois femmes, victimes de viol, y livrent leur douloureux témoignage. Comme Mathilde, la soixantaine, qui s’est tue pendant des années par crainte des « commérages ». « Le frère de mon amie Louise avait insisté pour nous accompagner au bal. Je sentais que je lui plaisais. Une fois rentrés, quand toute la maison dormait, il s’est glissé dans mon lit et il m’a violé », raconte-t-elle, la voix chevrotante. « Se taire 40 ans… Aucune femme ne mérite ça ».

L’objectif de cette campagne est donc, aussi, d’inciter les femmes victimes de viol à parler. La plupart d’entre elles ont toujours du mal à admettre qu’elles ont subi une violence sexuelle. C’est ce qui pourrait expliquer qu’un femme sur dix ne porte pas plainte après un viol.

« Permettre la libération de la parole ». Ce silence pesant peut avoir de graves conséquences sur la santé des victimes. « C’est très important de casser ces stéréotypes pour permettre la libération de la parole pour qu’enfin, les crimes de viols soient punis », souligne le docteur Gilles Lazimi, coordinateur de la campagne. A ces femmes, « il faut leur dire une chose : ‘Je vous crois, il n’a pas le droit, c’est la loi' ».

Un numéro national d’écoute et d’informations existe. Vous pouvez contacterViol Femmes Information au 0 800 05 95 95. Numéro d’appel gratuit, accessible du lundi au vendredi de 10h à 19h.

Contre le viol. Campagne radio et web

Publié le

« Le viol est le crime le plus toléré par la société », déplore Gilles lazimi

Ecoute anonyme : Viols Femmes Informations au 0800 05 95 95

Lancement de « Mémoires » : la nouvelle campagne du CFCV (Collectif Féministe Contre le Viol)

Une nouvelle campagne radio et web contre le viol à partir du 5 mars 2016

Une nouvelle campagne grand public de sensibilisation sur le viol sera lancée le 5 mars prochain à la radio et sur Internet. Cette campagne, conçue et réalisée bénévolement par l’agence CLM BBDO et le studio CHEZ JEAN, vise à faire connaître le dispositif d’aide aux victimes de viol, VIOLS-FEMMES-INFORMATIONS – 0 800 05 95 95, afin de venir en aide efficacement à de très nombreuses personnes trop souvent abandonnées à une extrême détresse et ce depuis trop longtemps.

« Le viol est un crime que subissent en France plus de 86 000 femmes adultes chaque année. Près de 80 % des agresseurs sont des proches. La souffrance des victimes est majorée par la honte, la culpabilité, l’absence d’écoute et de compréhension auxquelles elles se heurtent, d’autant plus que le violeur est souvent une personne de leur entourage » déclare Mme la Dre Emmanuelle Piet, Présidente du Collectif Féministe Contre le Viol (CFCV).

« A qui en parler ? Qui peut l’entendre ? Qui peut comprendre ? Victime d’un viol, une femme a besoin qu’on lui dise que le seul coupable et responsable est l’agresseur, qu’elle n’y est pour rien et qu’on peut l’aider. Victime d’un viol, elle a besoin d’écoute, de soutien, de justice, de soins.

Elle pourra alors surmonter les effets du viol, faire valoir ses droits, reprendre sa route. », rappelle le Dr Gilles Lazimi, Coordinateur de la campagne.

« Libérer la parole est la première étape de la reconstruction d’une victime de viol », rappelle Mme Marie-France Casalis, responsable des formations au CFCV.

Cette nouvelle campagne s’intitule « Mémoires »

Elle met l’accent sur la souffrance qu’ont eue les victimes à garder un viol pour elles, pendant de très longues années.Parce que c’est difficile d’en parler, parce qu’elles ne sont pas sûres d’être entendues, trop souvent elles se taisent.

Trouver le bon interlocuteur afin d’être aidée et accompagnée dans un processus de reconstruction est souvent très compliqué.

Viols-Femmes-Informations peut les aider, les inviter à nous parler. Les écouter et les accompagner, c’est notre métier.

La campagne met en scène, au travers de 3 spots radio, les histoires – tristement banales et vraies – de Anna, Mathilde et Lise, 3 femmes d’un certain âge qui replongent dans leur passé, et relatent le viol qu’elles ont subi, la stratégie mise en place par l’agresseur, mais aussi et surtout leur souffrance et l’impossibilité qu’elles ont ressentie alors de parler et d’être entendues.

Elles savent maintenant qu’elles se sont tues pendant de trop nombreuses années… 20 ans, 30 ans, 40 ans… de souffrance qui auraient pu être écourtés par l’aide et l’écoute d’un professionnel.

Elles invitent implicitement chaque femme violée à ne pas faire comme elles, à parler, à se reconstruire au mieux, à ne pas subir les peurs et les pressions sociales.

Vous pouvez télécharger le dossier de presse de cette campagne ici : public/files/CFCV DP Mémoires.pdf

Chaque spot se termine par une voix off :

« Après un viol, parler c’est commencer à se reconstruire.

Pour un soutien anonyme, contacter Viols Femmes Informations

au 0800 05 95 95 »

Pour cette campagne, 3 actrices ont prêté leur voix gracieusement pour retranscrire des témoignages inspirés de faits réels.

Cette campagne radio va bénéficier de diffusions gracieuses à partir du 5 mars 2016 notamment sur les antennes de RFI, radios locales du réseau les indes radios, radios du groupe Lagardère, radio libertaire (liste non définitive) …

Ils seront également disponibles à l’écoute en version longue sur le site Internet de l’association, ainsi que sur la plateforme Soundcloud https://soundcloud.com/cfcv/ (plateforme active à partir du 3 mars)

Sur cette même plateforme, l’internaute pourra découvrir d’autres témoignages récoltés par les écoutantes du CFCV au fil des années.

A travers cette campagne, l’objectif du CFCV est multiple :

– permettre aux victimes n’ayant pu encore révéler leur viol de pouvoir enfin le faire auprès de l’association, car parler est le premier temps de la reconstruction ;

– sensibiliser sur les conséquences du viol, d’autant plus importantes si la victime ne peut en parler, et être reconnue comme victime ;

– sensibiliser sur l’importance d’être à l’écoute des victimes de viol afin de faire changer la honte de camp ;

– être à l’écoute des victimes afin de mettre en oeuvre tous les moyens d’assurer leur protection notamment par le recours à la loi ;

– sensibiliser sur les conséquences de santé physiques et psychiques des viols ;

– et contribuer à diffuser auprès des victimes de viols le numéro de Viols Femmes Informations – le 0800 05 95 95 – numéro national d’écoute, de soutien et d’accompagnement des victimes.

« En l’absence de prise en charge des victimes, ces viols peuvent avoir un retentissement majeur en termes de santé »,rappelle le Dr Gilles Lazimi, coordinateur de la campagne.

« Encore aujourd’hui, notre société n’a pas diminué suffisamment sa tolérance envers ce crime. On recense seulement 10 % de plaintes et moins de 2 % de condamnations. La victime est encore plus isolée et enfermée dans le doute et dans la culpabilité ! Double peine pour la victime, impunité garantie pour le violeur ! », déclare Mme la Dre Emmanuelle Piet, Présidente du CFCV.

Pour prendre connaissance des 3 spots radio 30 sec :

https://goo.gl/OXi7pc

Ecouter les versions longues :

https://goo.gl/FGi4l8

Video du lancement de la campagne : Dr Lazini, coordinateur de la campagne sur BFMTV

http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/le-viol-est-le-crime-le-plus-tolr-par-la-socit-dplore-gilles-lazimi-769164.html

Le viol français. Le gynécologue avait été blanchi par le Conseil de l’ordre. Un récidiviste a été relaxé

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Ce Gynécologue de Domont (Oise) a violé ses patientes pendant 20 ans. 92 ont porté plainte et la justice scrute ses 10 000 dossiers pour trouver éventuellement d’autres victimes. Deux patientes avaient saisi le Conseil de l’Ordre qui avaient blanchi le violeur, ce qui lui a permis de continuer.

L’enquête semble le confirmer. Plus d’une centaine de patientes ont été entendues à ce jour et, parmi elles, 92 ont effectivement porté plainte à l’issue de leur audition, pour viol ou agression sexuelle. « Une vingtaine d’autres se réserveraient la possibilité de le faire. Une vingtaine d’autres, interrogées par les enquêteurs, n’auraient pas eu le sentiment d’avoir été agressées lors des examens médicaux », confie Me Blandine Heurton, l’avocate d’une des patientes, entendue ce mercredi par la juge d’instruction. « L’idée de la magistrate, c’est de ne pas passer à côté d’éventuelles victimes. » http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/un-gynecologue-accuse-par-92-patientes-04-04-2015-4664101.php#xtor=EREC-109—-2911117@1

Jean-Luc Moindrot  avait été condamné en 1991 à Orléans à 9 ans d’emprisonnement pour un viol, puis en 2001 à Auxerre à 20 ans de réclusion, dont 13 ans de sûreté, pour trois nouveaux viols. Le violeur avait bénéficié de remises de peine pour bonne conduite et avait vu sa peine aménagée en libération sous contrôle d’un bracelet électronique avec obligation de soins. Moindrot avait alors coupé la lanière de son dispositif de tracking pour s’enfuir en Espagne. Il a été relaxé en appel pour ces derniers faits.http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/04/01/01016-20150401ARTFIG00467-le-violeur-recidiviste-qui-avait-brise-son-bracelet-electronique-relaxe.php

Sachant que Taubira pousse aux aménagements de peine, nul doute que la jurisprudence Moindrot inspirera d’autres candidats à l’évasion.

La Connectrice

Honte à la Justice. Ils violent une handicapée et sont relaxés par les juges

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La justice française est particulièrement indulgente pour les violeurs. Dans notre société, le viol amuse, il fait rire les foules et il est généralement minimisé. Comme la loi impose de juger les violeurs en assises, tout est fait pour dissuader les victimes de porter plainte ou au mieux de les inciter à déposer plainte pour agression sexuelle et non pas pour viol, l’agression sexuelle étant considéré comme un délit et non pas un crime.

On sait quel martyre vivent les femmes qui ont le courage de déposer plainte car une femme violée l’a « forcément cherché » selon la conscience populaire.

Toute femme est violable même à 83 ans comme cette femme récemment violée par 3 jeunes de 16 à 17 ans. Il n’y a pas d’âge pour être un « vrai homme digne de violer » comme il n’y a pas d’âge pour être violée quand on est une femme. Bébées, petites filles, jeunes filles, femmes, ancêtres, nous sommes toutes violables par le premier porteur de pénis venu.

En relaxant ces trois violeurs qui ont reconnu les faits, la Justice confirme l’autorisation pour les hommes de violer les femmes.

C’est révoltant et, pourtant, on n’entend pas manifester les droitsdel’hommistes et on ne voit pas des milliers de gens déscendre dans les rues. Personne n’aboie et la caravane passe tranquillement sur le corps des femmes. Quelle société écœurante !

La Connectrice

  • Pour Sud-Ouest, un viol collectif est une « tournante », c’est moins grave ?

Charente : les cinq hommes relaxés dans l’affaire de la tournante

Malgré plusieurs années de prison ferme requises par la procureur, les cinq prévenus ont tous été relaxés mardi soir par le tribunal d’Angoulême au terme d’une audience de plus de quatre heures

Charente : les cinq hommes relaxés dans l'affaire de la tournante
Les cinq hommes ont été relaxés.© PHOTO 

TIFFANY ARNOULD
Ala question « Pourquoi ? » qui lui est posée maintes et maintes fois, l’instigateur des agressions sexuelles répétées commises sur une jeune fille handicapée mentale à Chalais, il y a un an, ne peut répondre. « Je ne voulais pas de cette fille, donc c’est pour ça que je leur ai refilé, pour m’en débarrasser. » Stéphane, Chalaisien de 37 ans était le seul, mardi, devant le tribunal de grande instance d’Angoulême à comparaître derrière la vitre car placé en détention depuis les faits, en juin dernier. Les quatre autres hommes, âgés de 31 à 48 ans, comparaissaient libres.

Et c’est libre qu’ils repartiront tous les cinq, relaxés mardi soir à plus de 23 heures. Le président du tribunal de grande instance a motivé sa décision par le fait que la « conscience de l’absence de consentement de la victime » n’était pas établie.

Tous les quatre ont, en effet, tenu le même discours devant le tribunal : lors de deux soirées, les 25 mai et 19 juin 2013, ils se sont rendus à Chalais chez « pépé », septuagénaire non poursuivi dans cette affaire, pour « boire l’apéro ». Sauf que la soirée tourne bizarrement lorsque Stéphane propose à sa petite copine, Sophie, de leur faire à chacun des fellations. Elle refuse, mais il insiste, lui remplit son verre d’alcool. Les deux soirs, les cinq comparses se relayeront dans une chambre pour profiter de ses faveurs.

« C’était sa chose, elle le faisait pour lui prouver son amour »

Aucun n’avouera avoir conscience de la faiblesse de la jeune fille de 22 ans, handicapée mentale et dotée d’un QI d’un enfant de 6 ans, selon les experts. « Il m’a présenté sa copine comme un plan cul. Au début, je croyais qu’elle aillait se dégonfler mais après j’ai bien vu qu’elle n’était pas bien », explique Frédéric, 31 ans, qui chahutera un moment avec le soutien-gorge de la jeune fille, que Stéphane lui suggère d’enlever. Toujours pour rigoler.

« Elle s’est sentie légèrement un petit peu obligée« , finira t-il par lâcher, ajoutant qu’il a du mal à se raser le matin et qu’il n’aurait pas dû renouer avec le dit Stéphane. « C’était sa chose, elle le faisait pour lui prouver son amour », raconte un autre.

« J’ai dit ça en rigolant, je ne pensais pas qu’elle allait le prendre au pied de la lettre, tente de se défendre Stéphane. Ce n’est pas moi qui les ai accompagnés dans la chambre, que je sache ! Ils sont assez grands. » La faute aussi selon lui à l’alcool, qui coule à flots.

Malgré les conclusions de l’expert psychiatrique qui parle d’une jeune fille de 22 ans « très affectée, d’une fragilité et d’une vulnérabilité notoire et pas apte à refuser une relation sexuelle« , le tribunal a établi mardi qu’il existait un doute sur la connaissance de cette condition par les cinq hommes.

La procureur avait, elle, requit trois ans de prison ferme contre Stéphane, deux avec sursis pour trois de ses complices et six mois pour le dernier.