Ronit Elkabetz est morte des suites d’un cancer le 18 avril 2016 à l’âge de 51 ans. Star du cinéma israélien, elle s’était engagée notamment contre la difficulté de divorcer pour les femmes juives dites « agouna » lorsque le mari refuse le divorce en remettant son acceptation, le guett ou acte de divorce. Une agouna reste dépendante de la loi religieuse définissant son statut d’épouse et ne peut en aucun cas refaire sa vie, sauf à renoncer à sa religion.
Ronit Elkabetz a réalisé un film qui traite du drame des agounas, Gett le procés de Viviane Amsallem dans lequel elle interprête l’héroïne Viviane.
Source photo http://www.huffingtonpost.fr/2016/04/19/ronit-elkabetz-cinema_n_9726298.html?utm_hp_ref=fr-culture
Engagée dans le combat féministe Ronit Elkabetz a aussi vécu à Paris.
« Le plus beau cadeau que je me suis offert, c’est cette seconde naissance. J’aurais très bien pu continuer d’enchaîner les projets en Israël, mais j’avais besoin d’ouvrir une nouvelle porte : pour la trouver, le seul moyen était de rompre avec mes repères et de recommencer ailleurs, à zéro. Je suis redevenue une enfant de 2 ans qui se familiarise avec les sons et les mots et les intègre sans y penser. »
Elle frappe à la porte d’Ariane Mnouchkine pour un stage mais se retrouve surtout à faire la vaisselle, faute d’emploi possible. « Pendant que je briquais, mon téléphone sonnait. On me proposait de faire Lady Macbeth ou Cléopâtre en Israël. C’était très irréel ce double emploi : une vie de femme de ménage que j’avais choisie, tandis qu’en Israël, on continuait de me parler comme à une star. »http://www.franceinter.fr/depeche-disparition-de-ronit-elkabetz
Pour en savoir plus
- http://www.huffingtonpost.fr/2016/04/19/ronit-elkabetz-cinema_n_9726298.html?utm_hp_ref=fr-culture
- Filmographie de Ronit Elkabetz http://www.franceinter.fr/depeche-disparition-de-ronit-elkabetz
Gett, le divorce juif, Ronit Elkabetz était engagée contre ce système qui fabrique les agounas (agounah)
- Gett https://fr.wikipedia.org/wiki/Gett,_le_proc%C3%A8s_de_Viviane_Amsalem + la bande annonce du film http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19545437&cfilm=227657.html
- Divorce religieux juif selon la loi biblique. Le mari doit donner le gett ou guett, un certificat de libération du mariage. S’il refuse, la femme reste enchaînée dans les liens du mariage, un drame pour beaucoup http://www.europe1.fr/societe/divorce-ces-femmes-juives-enchainees-2137749 et une violence patriarcale que dénonçait Ronit Elkabetz
- http://www.i24news.tv/fr/actu/israel/societe/63136-150304-israel-premiers-pas-vers-une-alternative-au-divorce-religieux-guet
En effet, selon la loi juive, le mari détient le pouvoir d’accepter ou de refuser à son épouse le guet, le droit de divorcer, ce qu’il l’oblige à se soumettre à sa décision. Ce statut de la femme mariée, très contesté, est appelé « agouna ».
Même si le couple se sépare, l’absence de divorce religieux empêchera à la femme de se remarier religieusement, dans un pays – Israël – où le mariage civil n’existe pas.
A lire sur le sujet: Pourim et la tragédie des veuves juives mariées
Selon le nouvel accord, rédigé en collaboration avec l’Association du barreau d’Israël et sous l’initiative de Tzohar, une organisation de rabbins qui tend à « adoucir » l’orthodoxie de la loi juive pour les Israéliens laïcs, les époux qui refuseront d’accorder le divorce à leur femme seront tenus de payer une aide financière très lourde à leur compagne.
« Le but de cet accord est de permettre aux couples de décider comment les choses se déroulent, plutôt que de laisser le divorce aux mains des tribunaux, dans le cas où il y a rupture du contrat de mariage », a déclaré Yakov Gaon, le vice-président de Tzohar, cité parHaaretz. Le contrat, en gestation pendant 6 ans, a traversé 16 versions différentes.
Le nouveau contrat de mariage stipule également que le couple a 180 jours pour tenter de résoudre leurs différends avant le tribunal rabbinique, s’ils ne sont pas résolus, le conjoint qui refuse le divorce devra payer 6000 shekels à son époux/épouse.
Ce compromis en chemin vers le mariage civil, pierre d’achoppement politique entre la société laïc et religieuse d’Israël, reste toutefois en conformité avec la loi juive.
« Personne ne mérite de rester enchaîné dans un mariage terrible avec un couteau sous la gorge », a déclaré le rabbin David Stav, le président de Tzohar, rapporte le Times of Israel…